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Billet de blog 29 avril 2012

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Savoir maîtriser ses angoisses …

Nous vivons une époque formidable.  Nos chères têtes blondes, brunes ou rousses se font des cheveux. Ce n'est certes pas l'école qui doit ainsi les traumatiser mais l'institution se préoccupe de les mettre en garde sur le phénomène en apportant une formation utile en la matière pour éviter les écueils multiples qui guettent nos adolescents.

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Nous vivons une époque formidable.

Nos chères têtes blondes, brunes ou rousses se font des cheveux. Ce n'est certes pas l'école qui doit ainsi les traumatiser mais l'institution se préoccupe de les mettre en garde sur le phénomène en apportant une formation utile en la matière pour éviter les écueils multiples qui guettent nos adolescents.

Pour rester dans l'air du temps, ils ont session de formation pour apprendre à gérer leur stress. Notez bien que l'angoisse s'est effacée devant ce terme plus moderne, plus anglo-saxon donc plus jeune quoi, venant d'un vieux mot de chez nous « destrece » qui ne devait pas faire l'affaire. Il se pare d'un verbe dans le champ de l'économie, la valeur suprême d'un monde résolument inféodé aux lois du marché. Gérons, puisque c'est) la seule action digne de ce nom dans bien des domaines !

Il est convenable de se préoccuper de distinguer ce qui nous meut. Les circonstances imposent une pression, une angoisse forte, une crainte sourde, une menace diffuse. Quelles que soient les circonstances, nous exprimons des sentiments, nous ressentons des émotions. Il convient de distinguer l'un de l'autre, d'en faire l'état des lieux pour aborder plus sereinement sur les chemins sinueux de l'existence.

Ainsi les élèves apprennent que leur vie se résume à six émotions fondamentales, 6 réactions visibles qui sont un capital commun à l'espèce humaine. Devant le danger, face à l'immense variation des possibles que nous avons à supporter dans cette vallée de larmes, nous disposons en tout et pour tout de six émotions ; nous sommes bien peu de chose !

Joie, peur, tristesse, colère, surprise et dégoût, l'arsenal est bien maigre pour répondre du tact au tact à tout ce qui nous tombe sur la tête. Nous voilà démunis pour faire bonne figure, un visage de composition ou de décomposition au gré des sentiments qui se dissimulent au plus profond de nous. Car voyez-vous, si l'émotion se donne en spectacle, le sentiment reste pudique, discret, secret pour qui conserve une pudeur qui n'est plus de mise.

Nous voilà parés d'une armure théorique pour analyser nos comportements, nos réponses dans la tempête, le gros temps, la petite bise ou bien sous le soleil. Il ne nous reste qu'à structurer un peu plus nos croyances, nos réactions face aux problèmes que nous pose l'existence, cette curieuse contrainte que nous impose la vie. Une fois encore, les experts nous mettent en fiche, nous réduisent à des procédures repérables, des pratiques identifiables et assignables.

Nous nous pensions uniques et originaux, nous nous découvrons formatés, programmés, prévisibles. Nous lisons le Monde qui nous agresse ou nous caresse sous trois angles, trois points de vue. Nous sautons allègrement de l'un à l'autre au gré de nos humeurs, mais nous n'avons pas d'autres voies que ces trois chemins étroits. Nous comprenons l'environnement en nous référant à nous même, aux autres et au monde dans sa globalité. Et dieu dans tout ça ? Voilà un absent qui me rassure !

Forts de cette belle théorie, nos élèves n'ont plus qu'à connaître quelques astuces pour se sortir de toutes les chausse-trappes qui vont parsemer leur existence. Ne pensez pas qu'il y ait de recette miracle, de réponse magique. Ils devront suivre la voie de la raison tout simplement. Arrêtez de vous faire des films, acceptez vos erreurs, intégrez la réalité, pensez le monde tel qu'il est.

Ça valait la peine d'explorer nos tréfonds. Pour aller un peu plus loin dans cette philosophie de pacotille. Le conférencier conseille à son jeune public de s'accorder un petit plaisir par jour, de varier les plaisirs pour ne pas s'enfermer dans une réponse unique et surtout, de ne pas hésiter à passer à l'action pour ne pas rester sur les angoisses subies dans la journée. Je mets immédiatement le conseil en application , je m'offre un petit plaisir ironique, je me mets à l'action et vous offre ce billet d'humeur. Je vais mieux, merci pour moi.

Angoissement leur.

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