Dans le fil du billet sur le financement par le gouvernement de "L'Islam de France" je me suis un peu accroché avec un jeune abonné étranger à ma cacochymie, rien de grave mais il me traita d'intolérant...
Ah! Je suis intolérant...
Je ne confonds pas les croyants et les croyances, les fidèles et les prédicateurs. Je n'ai bien sûr rien contre les croyants, c'est aux curés aux rabbins et aux imams que va ma réprobation. Le paradis, c'est ici et maintenant...de l'au-delà jamais personne n'en est revenu.
J'agis sous mon pseudonyme, donc je peux vous (tout) raconter n'importe qu'elle histoire, à mon avantage ou à mon désavantage à mon honneur ou à ma honte peu importe réelle où inventée...
Je vous raconte celle qui vient de m'arriver aujourd'hui 8 août vers 11h00 ce matin, elle est vraie et contingente, l'intolérance mène a toutes les extravagances:
Je suis devant l'étal du poissonnier quand arrive une femme maghrébine, la quarantaine, lunette de soleil, le foulard et les vêtements très bigarrés. L'arrêt de bus est juste à côté du poissonnier. Elle nous demande l'heure du prochain bus pour Toulon car elle vient de rater celui que nous venons de voir partir il y a deux minutes, nous fîmes un bon d'ailleurs quand il klaxonna une voiture encore mal garée sur l'arrêt de bus.
- Le prochain est à 13h30! dit le poissonnier, sinon vous avez le train à 12h15.
- Je n'ai pas l'argent pour le train, dit-elle dans un français approximatif.
Avec nous, le stop ça ne marche pas, j'ai déjà essayé...
Je lui dis de faire du stop si elle est pressée mais elle me dit qu'elle a déjà essayé et que personne ne l'a prise. Je lui dis en souriant que moi je l'aurais prise. Pensant qu'il s'agissait d'une femme du village, je lui dis en plaisantant:
- Vous êtes charmante, ôtez votre foulard, relevez un peu votre robe juste au dessous des genoux, vous ne devriez pas attendre longtemps...
Elle sourit à la plaisanterie qu'elle comprend comme telle, mais elle reste très embarrassée car une amie l'attend à Toulon vers 12h30.
Je dois faire une course près de la gare, je lui propose de la déposer pour 5 € le billet, si un jour elle repasse dans le coin, elle les laissera au poissonnier. Le temps que j'aille chercher la voiture, il y en avait pour 5 minutes...
Dans la voiture je la questionne un peu. Elle est marocaine, veuve, son mari était alcoolique, il en est mort au Maroc. Elle cherche du travail en France mais personne veut l'embaucher car elle n'a qu'un titre de séjour espagnol et en Espagne, c'est la misère en ce moment, il n'y a plus de travail pour nous me dit-elle. Pendant que j'allais chercher la voiture, elle me dit avoir croisé un compatriote marocain et a essayé de lui emprunter 5 €, mais il n'a pas voulu, elle en a déduit que les marocains du coin étaient des méchants.
L'aumône est une obligation pour tous les musulmans qui en ont les moyens ; le Coran est très clair ...
- Vous êtes tombée sur un qui n'avait pas les moyens, lui dis-je. Elle n'a pas eu l'air convaincu...
Je lui fis remarquer qu'il en était des marocains comme des français, il y avait des bons et des méchants...elle insista pour me dire que non, les marocains ne sont pas gentils...je n'insistais pas.
Je la dépose à la gare, je lui prends son billet pour le TER à la borne, je lui explique comment le composter avant son départ, elle a plus d'une heure d'attente...
D'habitude j'ai toujours une bouteille d'eau minérale qui traîne dans la voiture mais là rien...
Je lui dis que je suis désolé, elle me répond que ce n'est pas grave et je lui dis encore en plaisantant:
- C'est vrai qu'avec le ramadan qui vient de passer, vous êtes entraînée aux privations en cette année de canicule...
Elle sourit et me dit de ne pas m’inquiéter et me remercie encore...comme je dois prendre mon pain à quelque centaines de mètres de la gare, je lui prends finalement un litre d'eau minérale fraîche et une fougasse aux poivrons aux tomates et au fromage en m'assurant auprès de la boulangère qu'il n'y avait pas de viande (sous-entendu de lardons comme c'est souvent le cas dans les fougasses en Provence). Je retourne à la gare, je l’aperçois de loin dans ses vêtements gais et colorés à l'ombre d'un platane en face de la gare où il y a un peu d'air car il fait déjà plus de 30 degrés. Je lui fais signe, elle traverse la rue et s'avance de la voiture:
- Il fallait que je prenne le pain à côté, lui dis-je en montrant ma baguette et je lui tendis le sac.
- Je vous ai pris de l'eau et une fougasse aux poivrons...
- Il n'y a pas de cochon dedans...
- Mais non dis-je en souriant à sa remarque, il n'y a pas du tout de viande, je m'en suis assuré...
Elle me prit le bras et m'embrassa plusieurs fois ma main en me remerciant et nous nous quittâmes ainsi...je crois bien que nous avions les larmes aux yeux...
Sans préméditation...