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Billet de blog 15 mars 2013

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Sur 360 millions de spermatozoïdes de mon père, un est arrivé en premier à l'ovule de ma mère: Et je suis là! Nous sommes tous des gagnants!

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MANUEL VALLS EST UN HOMME "DE BIEN"

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Plutôt que de m'évertuer à brosser le portrait de  l'homme «de bien » avec beaucoup moins de talent que ne le fit Bertrand RUSSELL en 1928, je vous livre volontiers le passage de son livre (Essais sceptiques) ou il en donnait sa définition. Le portrait, à mon avis, n'a pas pris une ride.

Il y a quelques années, à la première lecture, j'avoue surtout m'être reconnu tout de suite dans le portrait de  l'homme « vicieux ». Vicieux, au sens où RUSSELL en fit le portrait en suivant celui de l'homme « de bien » et qui est la description contraire de ce dernier. Il en est souvent ainsi des bons auteurs sur la nature humaine, que nous sommes nombreux à nous reconnaître dans les personnages communs qu'ils dépeignent dans leurs œuvres. J'ai eu aussi cette impression avec le personnage du juge-pénitent dans la Chute de Camus.

Cet ouvrage de RUSSEL est un de mes livres de chevet. Vous savez, on en corne quelques pages, on écrit dessus des annotations au fil des ans, on en marque des pages avec des bouts de papier; on lit et on relit des passages ou des chapitres, voire tout le livre.

Or, plus le temps passe depuis la campagne pour les primaires socialistes, plus je relisais le chapitre de « l'homme de bien » et plus j'y voyais se préciser le portrait fidèle de Manuel VALLS:

Nous savons tous ce que nous entendons par un homme « de bien ». L'homme « de bien » idéal ne boit pas,ne fume pas, évite le langage grossier, parle ne présence des hommes exactement de la même manière qu'il parlerait en présence des femmes, va à l'église régulièrement et a sur tous sujets « des idées comme il faut ».

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, le 22 septembre à Troyes pour la béatification du Père Brisson.
© A.PINOGES - CIRIC ( Copiez et collez  ces deux lignes sur google images si vous ne voyez pas l'image)

Il a une saine horreur du mal-agir, des mauvaises actions, et se rend compte que le châtiment du péché est notre douloureux devoir. Il a une horreur encore plus grande du mal-penser et il estime que le rôle des autorité est de préserver les jeunes gens contre ceux qui mettent en question la sagesses des idées généralement acceptées par les citoyens prospères d'âge moyen. A part les devoirs de sa profession qu'il accomplit avec assiduité,

 il dépense beaucoup de temps dans les bonnes actions: tantôt il encourage le patriotisme et l'instruction militaire; tantôt il favorise les habitudes laborieuses, la sobriété et la vertu des salariés et de leurs enfants en insistant pour que les fautes à cet égard soient punies;

 tantôt il administre une université et empêche que par un respect malavisé pour la science on nomme un professeur aux idées subversives. Au-dessus de tout, bien entendu, sa « morale », dans le sens étroit de ce mot, doit être irréprochable.

On peut se demander si un homme « de bien » défini ainsi fait, en moyenne plus de bien qu'un homme « vicieux ». J'entends par un homme « vicieux » le contraire de ce que je viens de décrire. Un homme « vicieux » est quelqu'un dont on sait qu'il fume et boit de temps en temps, et même qu'il dit un mot un peu fort quand on lui marche sur le pied. Sa conversation n'est pas toujours de nature à pouvoir être imprimée, et parfois il passe un beau dimanche en plein air, au lieu d'aller à l'église. Certaines de ses idées sont subversive; par exemple, il pense que si l'on veut la paix on doit préparer la paix et non la guerre. Son attitude envers les mauvaises actions et scientifique, la même qu'il aurait envers son automobile si elle fonctionnait mal; il estime que des sermons et la prison ne peuvent pas plus corriger un vice que réparer un pneu crevé. Il est encore plus perverti pour ce qui est du mal-penser. Il soutient que ce que l'on appelle « mal-penser », c'est simplement penser; et que ce que l'on appelle  « bien_penser », c'est répéter les mots comme un perroquet; cela lui donne de la sympathie pour toutes sortes d'hommes bizarres indésirables. Son activité en dehors de ses heures de travail peut consister uniquement à jouir de la vie, ou, ce qui est encore pire, à semer le mécontentement contre des maux évitables, mais qui ne gênent pas les hommes au pouvoir. Et il est même possible qu'en ce qui concerne la « morale » il ne cache pas ses défauts aussi soigneusement que le ferait un homme vertueux; il se justifie par cette affirmation perverse qu'il vaut mieux être honnête que prétendre donner un bon exemple. Un homme qui a un ou plusieurs de ces défauts sera considéré comme un vicieux par le respectable citoyen moyen et on lui interdira d'occuper un poste qui confère une autorité, comme celui du juge, du magistrat ou du maître d'école. De tels postes sont accessibles seulement aux hommes « de bien ».

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