Dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 à 02 h 20 le paquebot Titanic de la White Star Line sombrait dans l'Atlantique Nord après avoir heurté un iceberg. Tout le monde connait l'Histoire, à peu près 600 livres ont été écrit sur le sujet.
L'épave repose aujourd'hui par 3821 mètres.
Dans ma carrière de plongeur démineur dans la Marine, j'ai visité de nombreuses épaves, des galions antiques de Méditerranée aux vestiges des deux guerres dans la Manche. Pour diverses raisons l'état de conservation de ces épaves allait du tumulus a celui du quasi parfait état de conservation. Cela dépendait des conditions du naufrage, tempête, explosion sur une mine collision maritime et aussi de la profondeur, proche ou loin des houles de fonds ou des ressacs.
Hier soir, 15 avril 2015, j'ai eu la chance d'être invité a une conférence privée faite par l'un des acteurs principaux de la première plongée en véhicule sous-marin habité sur l'épave du Titanic, Paul-Henri Nargeolet. (Nous avons servi ensemble quelques années dans la plongée dans la Marine Nationale que j'ai personnellement quittée en 1979)
P-H Nargeolet a plongé plus de trente fois sur l’épave du Titanic, a dirigé une phase de recherches pour retrouver les boîtes noires du vol AF447 Paris-Rio et a participé à la réalisation de nombreux documentaires, après vingt-deux ans dans la Marine nationale et des missions d’exploration avec l’Ifremer, il est responsable des opérations sous-marines pour la société américaine RMS-Titanic. Il vit aujourd'hui dans le Connecticut.
Depuis 103 ans, l'épave du Titanic se détériore lentement mais sûrement. La cause: Halomonas titanicae une bactérie qui se complaît dans l'eau salée et qui est vorace de l'acier du Titanic. Ces bactéries consomment 400 tonnes d'acier de l'épave par an.
L'image sur la gauche affiche une tache électro négative micrographie de Halomonas titanicae ( Source Society for General Microbiology). L'image du milieu fournit une photographie des rusticles trouvés sur le RMS Titanic (source RMS Titanic Inc). L'image de droite est une seule bactérie vue sous environnement microscope à balayage électrique (Source Dr Henrietta Mann.)
Cette fois, le naufrage sera plus lent, à raison d'une masse d'acier de 400 tonnes par an consommée ces bactéries à l'oeuvre depuis 103 ans sur les 50 000 tonnes d'acier l’effondrement de l'épave devrait avoir lieu dans 15 ou 20 ans.
Devront survivre à l'orgie bactérienne certains éléments des machines en bronze et les 3 hélices bâbord et tribord de 38 tonnes chacune et l'hélice centrale, également en bronze, de 22 tonnes. Divers objets aussi comme la vaisselle, le contenu des coffres forts encore introuvables ou du moins inaccessible a une exploration sans risque.
Les images panoramiques détaillées de l'épave ont été faites en assemblant des centaines d'images optiques et de sonar recueillies par trois robots en plongée lors d'une expédition Woods Hole Oceanographic Institution 2010.
Ces deux petits jumeaux tombés à quelques dizaines de mètres de l'épave sont deux des pistons des machines à vapeur du Titanic leur masse respective est de 80 tonnes.