Le mardi 28 octobre dans la matinée une immense manifestation a parcouru les rues de Ouagadougou pour exiger le départ de Blaise Compaoré après 27 ans de pouvoir contesté. La mobilisation a été principalement organisée pour s’opposer au projet de loi, qui doit être examiné jeudi 30 octobre par l’Assemblée nationale, et qui prévoit le renouvellement du quinquennat présidentiel permettant le maintien au pouvoir de Blaise Compaoré. Bobo-Dioulasso a vu aussi la détermination historique de très nombreux manifestants.
La journée de mobilisation était suivie, mercredi 29 octobre par une grève générale et de nombreuses revendications sociales sont venues s’ajouter au slogan principal « Blaise dégage ».
Les marcheurs ont prévu de barrer les routes jeudi 30 octobre, jour du vote du projet de loi à l’Assemblée nationale.
Présenté sur la scène internationale comme un garant de la paix, Blaise Compaoré sème le chaos et affronte la révolte du peuple burkinabè qu’il a réprimé pendant son long règne illégitime.
Arrivé au pouvoir par un coup d’État et l’assassinat de Thomas Sankara, Blaise Compaoré s’y est maintenu à coup de trucages des élections. Il a remporté les dernières élections de 2010 avec seulement 1,5 million de voix (soit 80% des suffrages exprimés) dans un pays qui compte 16 millions d’habitants, et entend depuis modifier la constitution pour pouvoir conserver son fauteuil indéfiniment.
Blaise Compaoré est l’élève modèle du FMI et de la Banque mondiale : celui qui paye ses dettes et qui applique les réformes économiques préconisées par les institutions, sans ce soucier de leurs impacts sur la population. En juillet 2014, la dette publique extérieure du Burkina Faso est de 2,55 milliards de dollars (1317 milliards de francs CFA) contre 2 milliards de dollars en 2009 et 832 millions de dollars en 1990. En plus de vingt ans de service, la politique de Blaise Compaoré a multiplié par trois la dette extérieure publique du pays. Dans le même temps, un véritable programme de démantèlement des services publics a débuté avec la signature en 1991 du premier plan d’ajustement structurel...
Aujourd’hui la mobilisation des Burkinabè contre Blaise Compaoré est historique. Le peuple veut qu’il dégage !
Le CADTM soutient le peuple Burkinabè qui s’oppose à la révision constitutionnelle qui doit permettre à Blaise Compaore de se représenter.
Le CADTM soutient les manifestant-e-s et les mouvements sociaux qui se battent depuis des années pour un Burkina libre et démocratique.