Les bagages trônent dans la chambre de ma môman, au moins 46 kilos. Je me suis fait ratiboiser la chevelure (mais de manière féminine quand même, faut pas charrier !). Je commence demain le traitement pour empapaouter les affreux anophèles qui infectent du paludisme.
Il ne me reste donc plus qu’une seule préoccupation : les yeux des présidents de la 5ème république. Et c’est un sacré problème !
Lorsque je les mets les uns en dessous des autres, par ordre chronologique… ils ont tous la paupière qui tombe au coin de l’œil. Plus ou moins. Pour Mitterrand et Valery, c’est moins flagrant. Mais pour Sarko et Hollande, c’est le pompon !
Ils ont des regards de chiens battus. Pourtant, ils ont sans doute plus le caractère du pitbull que celui du Basset-Hound. Encore que j’ai connu personnellement un de ces toutous à l’air débonnaire dont le comportement était particulièrement désagréable. C’était le chien de chasse de mon gentil tonton. Il avait une taille qui l’aurait mis parmi les géants de sa race. Et il était méchant ! Mais méchant ! Presque comme un être humain…
J’ai quelques souvenirs… Cette bestiole, teigneuse, s’était prise d’affection pour un vieux fauteuil en cuir. Le maudit cabot le squattait et montrait les dents à qui osait vouloir s’en approcher. C’était le fauteuil préféré de mon pépé. À croire qu’imitant les humains, il était prêt à tuer pour un siège.
Et puis, il était voleur, le bougre. Il avait trouvé le truc pour ouvrir le frigo et ne faisait qu’une bouchée de la plaquette de beurre ou du steak, même emballé. Bref, un vrai chien politique. Mon gentil tonton dût s’en débarrasser. Je ne me souviens plus du nom du chien, mais il aurait pu s’appeler… Balkany, au hasard.
Je m’égare, je m’égare… et, pour en revenir à mon sujet, à savoir le regard tombant des présidents, j’aurais tendance à croire qu’il faut regarder l’homme dans les yeux, avant de glisser son bulletin dans l’urne.
C’est dit, désormais je voterai pour le (ou la) candidat(e) dont le coin de l’œil s’ancrera vers le ciel, et dont la pupille frisera, s’éclairera de bienveillance. Je ne suis pas sûre que ce soit gage de compétence, mais ça n’est pas plus hasardeux que de voter pour les candidats issus de partis dits « traditionnels ».