Calamity Tanche (avatar)

Calamity Tanche

Un brin barrée... Un brin ? carrément, oui.

Abonné·e de Mediapart

41 Billets

0 Édition

Billet de blog 10 mai 2015

Calamity Tanche (avatar)

Calamity Tanche

Un brin barrée... Un brin ? carrément, oui.

Abonné·e de Mediapart

Qu’apprendre de l’Histoire ?

Calamity Tanche (avatar)

Calamity Tanche

Un brin barrée... Un brin ? carrément, oui.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On pourrait apprendre le recul. Et puis observer quelles sont les causes (apparentes, parce que c’est drôlement compliqué) qui, d’une situation, fabriquent un drame. Ce serait déjà bien.

Mais non, l’humain veut en tirer des prédictions, tout comme Mme Irma reluquant son marc de café, tente de deviner le retour en amour ou la promotion professionnelle. Elle ferait mieux d’étudier la statistique… peut-être qu’elle apprendrait que prédisposition ou probabilité ne valent pas fait.

Aujourd’hui, l’Histoire, la grande, la mauvaise surtout, ramène sa fraise pour nous prophétiser en permanence de sombres dimanches. Qui y va de sa comparaison. Qui ressort les mauvaisetés des uns et des autres pour les faire payer. On la visite, on la revisite, on la suce, on la resuce, on la fait parler moderne, on la querelle, on la maltraite, on la dénie, on l’apostrophe… bref, à mon avis, on lui brise les coucougnettes.

Le travail de l’historien, si j’ai bien compris, c’est de relater les faits le plus justement possible, éventuellement de les analyser. Mais que sait l’historien de l’état d’esprit, à un moment donné, dans un contexte particulier, de ceux qui eurent à prendre des décisions, à poser des actes ? M’est avis : pas grand-chose. D’accord, la sociohistoire est une science qui a une vingtaine d’année et qui réussira (peut-être) à éclairer ses deux mômans. Quant à la psychohistoire, toute passionnante qu’elle soit chez Asimov, ses fondations ne sont pas encore creusées. Je ne parle pas de la psychohistoire de l’individu.

J’ai comme un autre souci avec tous ceux qui, s’appuyant sur Mathusalem nous président l’avènement de l’immortalité : ils ne regardent souvent qu’une sélection d’évènements qui doit sans doute à leur psychohistoire personnelle une orientation politique ou idéologique.

Bref, cette manie de prédire le pire, cette fatalité terrible, et de justifier ce pire en prenant le passé en otage… est de nature à FAIRE arriver le pire. La phrase célèbre de Simone de Beauvoir, dans ce contexte, prend une saveur amère : « La fatalité triomphe dès que l'on croit en elle. »

Y a-t-il un historien pour sauver l’Histoire ? Parce qu’elle est devenue l’arme prospective de tous les vertueux de tous bords. S’il y a une chose que j’ai envie de retenir, une seule… c’est celle-ci : la vertu est cette disposition très particulière pour le devoir et l’action juste qui, tombant aux mains de fanatiques, prépare des lendemains sanglants et meurtriers. La vertu va te prendre un de ces gadins si ça continue comme ça ! Historique.


Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’auteur n’a pas autorisé les commentaires sur ce billet