Je publie ici une note qui j'ai mise en ligne le 10 novembre dernier sur mon blog. Ce n'est pas par fainéantise (uniquement...) mais parce que, ayant décidé de parler de ma vie en Ouganda, je la trouve assez éloquente.
Au petit matin, il fait frais. Comme souvent le matin. C’est un moment de pur bonheur que de se poser sur l’escalier, boire son café en contemplant les collines qui coupent l’horizon et le lac, le Nil à leurs pieds.
Morgane, ma collègue, est heureuse. Son chéri d’amour l’a rejointe et s’est installé avec elle. Hier soir, nous avons fait connaissance autour d’un saucisson (corse) et d’une bouteille de vin rouge (italien).
Et donc ce matin, petit dèj tranquillou sur les marches de l’escalier.
En fin de matinée, Justin, un des habitants du pâté de maison, nous rejoint et nous commençons à papoter. Enfin, pour être plus juste, il papote avec Morgane et Fabien qui maitrisent l’anglais bien mieux que moi.
Justin propose à Fabien de lui montrer le marché, les lieux où l’on achète les meilleurs produits à des prix intéressants. Nous, les filles, un peu rebutées par la distance décidons de vaquer à nos occupations. Pour Morgane, faire ses bagages afin de rejoindre leur nid d’amour… Pour moi, faire mes devoirs de l’Université (je n’oublie pas que j’ai un Master en cours…).
Les messieurs reviennent, guillerets, contents de leurs achats. Et Justin nous sort un petit paquet tout plein de bestioles jaunes et frites. Frites, donc jaunes.
-« Oh ! Des vairons, du moins ça ressemble ! » Que je me dis…
Justin nous invite à goûter. C’est très salé, ça n’a pas vraiment de goût.
-« Ce sont des poissons du lac ? » Demande Fabien.
Morgane, quant à elle, après avoir tenté l’expérience, refuse poliment d’y revenir. Elle explique que l’aspect la rebute un tantinet. Pour ma part, je suis un peu déçue. Mais, pour être honnête, la friture je l’accompagne en général d’une sauce cocktail maison (genre mayonnaise avec du concentré de tomate, du Tabasco et un chouilla de cognac), et un verre d’un petit vin blanc bien frais, bien sec.
-« Non, pas du lac » Répond Justin.
-« Ah ! Du Nil alors ! » Reprend Fabien.
-« Non, pas de l’eau » Rétorque Justin.
Je pense que nos trois têtes ahuries de découvrir qu’il y avait, en Ouganda, des poissons qui vivent hors de l’eau ont dû le faire sourire.
-« Grasshopper ! » lâche-t-il.
Je me précipite sur mon google traduction : « Sauterelle, criquet ».
Ça, c’est fait.
