La vie au camp est agréable, bien organisée. De ma chambre, je mets moins de dix minutes pour aller à la salle de classe. Le camp est une petite ville, avec familles, écoles, boutiques... et même des vaches, des "longhorns". Pour ce qui concerne le ravitaillement de bouche, il faut cependant descendre en ville. Je dis "descendre", parce que je crèche sur une colline.
Le premier trimestre a été difficile, vraiment. Au moment où je reprenais le clavier pour raconter les parcs ougandais, il y a eu Charlie. Je n'ai pas envie d'en parler. Mais je suis restée hébétée durant plusieurs semaines. Puis, il y eut la saison sèche, qui se termine. Je perçois mieux les sublimes descriptions de Camus, dans l'étranger, quand il parle de la chaleur et du soleil... qui rendent fou. J'ai senti cette aliénation terrible à la mollesse des corps écrasés par un air torride.