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Billet de blog 7 mai 2017

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Quand les Dieux veulent nous punir, ils exaucent nos prières.

A l'heure des premières estimations, il est permis, à nouveau, d'envisager la victoire d'Emmanuel Macron comme une brillante opération de marketing politique, sans être accusé d'être un suppôt du fascisme. Le parricide toujours chéri d'Hollande réalise le tour de force de succéder au seul président sortant non candidat, en promettant de poursuivre et d’accélérer sa politique mortifère.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Maintenant que le péril fasciste est à nouveau écarté comme l'avaient prévu tant les sondages que les fées bienveillantes qui se sont penchées sur le berceau d'En Marche, nous pouvons, à nouveau tenter d'analyser la farce politique qui s'est jouée sans être accusé de faire le jeu de Madame Le Pen.

Les rappels hystériques des heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire se feront plus discrets, au moins plus réfléchis, et qui sait, on sera même capable d’y ajouter la seule référence qui ait été sagement tue : celle au lâche soulagement de la foule qui accueillit Daladier à son retour de Munich. J’ai idée, que, sur le mode de la farce qui a animé ce second tour, cette dernière mauvaise analogie aura une certaine résonnance avec le quinquennat à venir.

Totem et Tabou : le silence est sauf.

On a beaucoup insisté sur la recomposition du paysage politique qui aurait submerger les anciennes catégories. Mais, des trois droites de R. Rémond, on peut quand même dire que la droite orléaniste s’est épanouie en agrégeant, enfin, autour d’En Marche, le gros du PS et une partie de LR.

Mais là n’est pas l’essentiel : une dernière fois, peut-être, le grand totem de L’UE-Euro aura résisté. Mme Le Pen y a grandement aidé M. Macron, tant son incapacité à expliciter le fonctionnement d’une monnaie commune, a permis d’oublier la plus drolatique affirmation que pouvait faire notre nouveau président: la France serait la seule à ne pas s’en sortir dans les contraintes de la zone Euro. Oubliées, Espagne, Portugal et Italie, balayées Grèce et Chypre. Et on ne parlera pas des pays de l’UE qui ne sont pas membre de la zone…

Cependant, la campagne de la FI a permis à la gauche de remettre la question européenne sur le métier. Et nous avons toujours en mémoire le referendum de 2005. Elle a permis aussi, que l'urgence écologique soit proclamée, au moins jusqu'au second tour.

Le 3 mai, Mme Le Pen a inauguré le quinquennat de M. Macron

Mme Le Pen a largement perdu ce « débat ». Mais ce pugilat était-il destiné à favoriser son élection dès 2017 ?

On peut se réjouir de son incapacité à défendre sa critique de la monnaie unique, et à expliquer le mécanisme d’une monnaie commune. Les éléments de langage fournis par M. Philippot afin de draguer les voix de gauche étaient insuffisants, et Mme Le Pen s’est bien gardée des références, pourtant évidentes, au prix Nobel P. Kruggman.

  Si les critiques issues du sein même du FN sont elles aussi réjouissantes, il serait certainement illusoire d’imaginer une seconde nuit des longs couteaux qui mettrait le FN hors de course pour les prochaines échéances. Comme on l’a abondamment relayé, Mme Le Pen est entourée d’anciens du GUD. Ceux-ci entravent encore un peu sa dédiabolisation, mais ils lui sont, peut-être, d’une autre utilité.

Malheureusement, vu à la découpe, elle a appuyé, comme toujours, les thèmes xénophobes qui font le socle de son électorat. C'est le fondamental du FN, cette assurance-vie électorale qui lui permet, de scrutin en scrutin, de s’appuyer sur des troupes de plus en plus nombreuses à droite et de se payer le luxe, ensuite, de contrefaire le discours social de la gauche pour draguer des électeurs sur les terres opposées.  

De ce point de vue, son accusation de communautarisme à l’égard de M. Macron, mais surtout la réaction lamentablement faible et embarrassée de ce dernier n'ont pu que conforter le coeur de l'électorat frontiste.

 Surtout, si M. Macron met réellement en oeuvre la politique qu'il nous a promis, la violence des attaques personnelles de Mme Le Pen risquent de rejoindre la violence de l'humiliation des soutiers de la mondialisation.

La digue contre le fascisme.

Il est naturel de demander « encore une minute, monsieur le bourreau », nous venons d’obtenir 5 années supplémentaires, qui s’ajoutent aux 15 si longues années déjà accordées.

M. Macron a délibérément joué, dans son aventure, la stratégie de la digue contre le fascisme. C’est la stratégie du pire, chez les bourgeois. Il est maintenant à la place qu’il briguait.

 La promesse d’une société de start-up n’est malheureusement pas de nature à entraver la progression continue du FN depuis 30 ans : on peut bien laisser rêver les jeunes à devenir milliardaires. La réalité du travail über prévaudra.

On a beaucoup parlé de la violence de cette campagne. Mme Le Pen a montré un visage qui reste odieux. Les dégoûtés n’ont pas, tous, rejoint les dégoûtants.

Mais, lors de son opération de com’ chez Whirpool, j’ai vu ce que je n’avais jamais vu avant : un membre de la famille Le Pen acclamé sur un piquet de grève. N’est-ce pas, là, l’image la plus violente ?

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