Cambyse (avatar)

Cambyse

censuré 1 mois sur Mediapart.

Abonné·e de Mediapart

13 Billets

0 Édition

Billet de blog 20 octobre 2018

Cambyse (avatar)

Cambyse

censuré 1 mois sur Mediapart.

Abonné·e de Mediapart

Mediapart Tarik Ramadan et Mélenchon

On se souvient qu'il y a un an, Mediapart s'est trouvé dans la tourmente de l'affaire Ramadan pour avoir prudemment ignoré les rumeurs qui couraient sur la vie sexuelle du prédicateur un brin queutard. Bien instruit par ses déboires, notre journal indépendant a choisi de couvrir en direct l'affaire Mélenchon.

Cambyse (avatar)

Cambyse

censuré 1 mois sur Mediapart.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C'était il y a un an. Les accusations de viols portées contre T Ramadan jetaient une lumière crue sur les rumeurs de vie sexuelle débridée qui couraient depuis longtemps sur le prédicateur. Mediapart n'avait rien vu, ou rien voulu voir, en tout cas rien voulu dire. Et il est vrai que de telles accusations , s'agissant d'un homme qui chantait la pudeur jusqu'à prôner des piscines sexo-séparatistes était d'un faible interêt pour le public...

Instruit de ses déboires, Mediapart a donc choisi de prendre à bras le corps l'affaire Mélenchon en coupant court à tout soupçon de connivence et de fausse pudeur. Ainsi, dès hier sortait un article offrant les premières révélations sur l'affaire Mélenchon  et dont Edwy Plenne assurait immédiatement la retape sur Twitter On y apprenait, entre autre, 

"Quelle ne fut pas la surprise des enquêteurs quand ce 16 octobre, au petit matin – il était 7 heures –, ils ont découvert Sophia Chikirou au domicile personnel de Jean-Luc Mélenchon.

Le patron de La France insoumise et la communicante entretiennent en réalité de longue date, selon nos informations, une relation extra-professionnelle."

On est soulagé de constater à quel point l'intérêt général est plus facile à discerner aujourd'hui qu'hier. L'épisode un peu ridicule de l'affiche rouge n'aura pas été vain.

Au delà de cette information, il faut constater que la rédaction nous a gratifié immédiatement non d'un , mais de trois parti-pris, et d'un billet du club offert à la une. C'est que quand on aime on ne compte pas.

On lira donc avec intérêt melenchon-et-les-perquisitions-le-leader-insoumis-pris-aux-mots, Perquisitionné, Jean-Luc Mélenchon tord les faits et la République,   Mélenchon et les perquisitions: le scandale du parquet assujetti  et sacre-melenchon-de-l-autodestruction-des-gauches-metoo-l-envers. 

C'est apparemment à François Bonnet qu'est dévolue la tâche de rappeler les liens de sujétion entre le parquet et l'exécutif, ce dont il a réussi à s'acquitter en réalisant le tour de force de taire le cadre juridique exact de cette intervention: la loi Perben2 qui offre au parquet des pouvoirs d'investigation démesurés sans qu'aucun avocat ne puisse intervenir. Pour montrer à quel point ce cadre juridique est dangereux, il suffit de rappeler que s'en sont même alarmés, à l'époque, François Hollande et un certain Benoit Hamon. C'est dire si cette loi inquiétait au-delà de la gauche...

Mais le point commun entre ces quatre points de vues, c'est qu'ils évacuent bravement la question de l'usage politique qui  sera fait de l'intégralité des fichiers saisis. L'ensemble des disques durs de l'un des principaux partis d'opposition est désormais à la discrétion de l'exécutif, qui, comme chacun sait, ne dispose d'aucun cabinet noir...

La palme, à cet égard, revient à P Corcuff, libertaire Maître de conférence à Science Po , qui réussit à nous gratifier d'un quoi que l’on pense des procédures en cours et de l’inégalité de traitement avec la macronsphère pour n'y plus revenir. 

Quelle que soit la divine surprise d'une partie de la rédaction, peut être pourrait-elle se souvenir qu'à trop vouloir embrasser on étreint mal. Un journal qui se veut indépendant devrait au moins jubiler avec discrétion. Il suffisait d'un seul billet pour se consoler du "saute cadavre", qu'il est par ailleurs douteux que Benoit Hamon profite beaucoup de cette affaire et qu'enfin, les déboires de Mélenchon ne laveront pas le ridicule d'avoir chéri Macron pour aujourd'hui l'implorer d'offrir un pavillon à l'Aquarius...

Enfin, s'il faut de l'audace pour être indépendant, où est celle d'un journal de gauche qui rejoint le reste de la presse pour agiter le vieux cliché de "l'homme au couteau entre les dents".

En tout cas, la campagne des européennes sera sanglante.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.