Introduction : La CRISE SELON PHILIPPE MANIERE
France Inter, 21 mai 2010. Pour Philippe Manière, la "crise" que nous venons de connaître est très simple à comprendre : "De la même manière qu'un ménage, un état ne peut consommer plus qu'il ne produit, et quand vous avez 15 ou 20 % de vos dépenses en plus de vos recettes, depuis dix, quinze ou vingt ans, et bien évidemment, vous allez dans le mur, et là les marchés ne sont que les révélateurs d'une vérité éternelle : c'est qu'on ne peut pas dépenser plus que ce qu'on gagne." (...) Il était absolument certain qu'un jour, les gens qui financent notre déficit ouvriraient les yeux et diraient : mais écoutez, c'est pas possible, vous êtes trop endettés, vous ne pourrez pas rembourser, et donc je veux plus de taux d'intérêt ou bien alors vous dépensez moins."
En quelques mots, Philippe Manière ne dessine pas la réalité complexe dont l'endettement de notre pays est une facette, mais distille de manière arrogante et paternaliste un catéchisme ultra-libéral (ou néocapitaliste) maintes fois entendu. "J'aimerais..flatteur...mais en démocratie" : sous-entendu, ma petite dame, le professeur va vous apprendre ce qu'est véritablement une démocratie. "Les dépenses folles que nous faisons..." C'est le fameux chant des cigales, qui consomment sans compter, sans prévoir, insouciantes, inconscientes, ainsi sommes-nous les uns et les autres citoyens français, à l'exception des fourmis qui nous avertissaient depuis bien longtemps de notre faiblesse irresponsable. "C'est tellement délicieux de recommander une augmentation des impôts sur les riches... c'est tellement formidable de dire que les besoins sont infinis..." Ceux d'entre-nous qui réclament de taxer les riches le font par délice, et peu importe de savoir si les besoins d'un peuple sont légitimes ou non : le peuple trouve formidable de dire que ses besoins ne seront jamais assouvis. "Il était absolument certain qu'un jour, les gens qui financent notre déficit ouvriraient les yeux et diraient : mais écoutez, c'est pas possible..." Nous somme tous des enfants, citoyens, qui essaient d'obtenir sans compter des bonbons, des biscuits, des chocolats alors que nous n'avons plus d'argent de poche. Jusque-là, les épiciers fermaient les yeux, mais découvrant la lourdeur de notre ardoise, ils se sont levés, ont prononcé en public notre immaturité, et en dernier ressort présentés des verges annonciatrices de justes châtiments. Ou comme tous les ultra-libéraux répètent à l'envi : L'état doit se comporter en bon père de famille et ne pas dépenser pour elle plus qu'il ne gagne. Le bon père de famille a vécu trop longtemps bien au-dessus de ses moyens, donc la famille tout entière doit maintenant se serrer la ceinture. Une petite parenthèse nous conduit naturellement à ce fameux rapport de 2005 sur la dette publique française commandé par le ministre de l'économie et des finances de l'époque, Thierry Breton , estimant que "la France (…) vit désormais au dessus de ses moyens". Et à qui a été confiée cette tâche ? A un économiste éclairé ? A une officine indépendante ? Non, à un banquier et pas des moindres, Michel Pébereau, membre du conseil exécutif du MEDEF, président de BNP Paribas, "l'un des principaux établissements bancaires privés qui "conseillent et assistent [l'État] sur sa politique d'émission et de gestion de la dette, et plus généralement sur toute question intéressant le bon fonctionnement des marchés" (http://www.aft.gouv.fr/). Comme la plupart des grands patrons, Michel Pébereau appartient à deux clubs de réflexion (ou laboratoires d'idées, mais pour faire chic, dites plutôt "think tank" ) au moins, l'un appelé Institut de l'Entreprise, et l'autre, Institut Aspen, dirigé par Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité des Marchés Financiers : la bonne personne idéale pour remplir les objectifs de l'association en question, en particulier "l’exercice des responsabilités au service du bien commun" (http://www.aspenfrance.org/En-bref,4.html), nous aurons peut-être l'occasion d'y revenir. Thierry Breton en fait partie, bien sûr, il ne fait pas d'ombre au tableau des grands dirigeants : Président directeur général de Thomson (1997-2002) puis de France Telecom (2002-2005).
Revenons à Philippe Manière et montrons que ce qu'il déclame ressortit à l'idéologie en plaçant ses propos sous les feux d'un certain nombre de faits et de chiffres. L'infantilisation, le mépris est manifeste dans son ton et dans ses paroles, et je regrette que Susan Georges n'ait pas dénoncé assez fort une telle suffisance et trouvé les mots justes et les bons arguments pour s'opposer à cette caricature de la réalité économique. Il suffisait de commencer par demander à ce monsieur qui, parmi les citoyens de notre pays, vit au-dessus de ses moyens depuis dix, quinze ans, vingt ans : les millions de citoyens chômeurs précaires, pauvres, ou ceux qui appartiennent, entre autres exemples, à l'institut Montaigne, dont Philippe Manière est directeur et Claude Bébéar, président d'Axa, le fondateur principal ? Une chose est sûre : les premiers en ont très peu, de moyens, et les seconds beaucoup, puisqu'un bon nombre d'entre eux appartiennent à la fine fleur de l'oligarchie capitaliste et financière, patrons du CAC 40, en tout premier lieu, qui financent l'Institut, ce qu'a rappelé Susan Georges, sans cacher le peu d'estime qu'elle lui portait.
Quelques illustrations de cette ruche capitaliste, qui à l'instar de ses consoeurs aimerait que nombre d'organisations humaines ressemblent aux entreprises, c'est à dire qu'elles soient sélectives, compétitives, et surtout, profitables. La noble maison vient de publier un rapport sur l'école intitulé "Vaincre l'échec scolaire". L'avant-propos de ce texte débute ainsi : "Dans un monde où la connaissance prime, l'éducation et la formation des femmes et des hommes est la première de toutes les ressources d'un pays. Non seulement pour élever la performance économique nationale dans la compétition généralisée mais aussi pour assurer la cohésion sociale, sans laquelle rien n'est possible. » (François Rachline, directeur général de l'Institut Montaigne) C'est un début. Par la suite, le catéchisme ultralibéral ou néocapitaliste émaille ses projets pour l'école de son sempiternel vocabulaire : "«Compétition », « égalité des chances », « sélectionner » [les bons chefs d'établissement qui eux-mêmes seront chargés de sélectionner les bons professeurs, ndlr*], « politique de ressources humaines », « recrutement », « rémunération », « mérite », « management », « évolution de carrière », « évaluation », « reporting » (sic), « performance », « gestion », « pilotage », « coaching », « leaders »…" Il s'agira de "mieux « communiquer » sur le métier de professeur des écoles. Ce qui signifie, bien sûr, mieux vendre mais aussi « instaurer une politique salariale attractive et fondée sur les résultats obtenus pour fidéliser les équipes des établissements ZEP » [la prime pouvant aller jusqu'à doubler le salaire de base, ndlr]. Voyons : « communiquer », c'est-à-dire vendre, « politique salariale attractive », « prime », c'est-à-dire acheter (quoi ? ), « fidéliser » (le client). Mais qui recrute, évalue, et récompense celles et ceux que l'on n'ose plus alors nommer professeurs ? Le chef d'entreprise bien sûr ! Car si nous en arrivons là, c'est bien d'une entreprise à produire de la formation qu'il s'agira. extrait de : http://www.rue89.com/restez-assis/2010/05/14/lecole-selon-linstitut-montaigne-une-entreprise- comme-une-autre-151143 * le grand penseur du libéralisme Milton Friedman le préconisait dès les années 1960. Chacun des livres de ce grand prophète doit à n'en pas douter, figurer en bonne place dans la bibliothèque de l'Institut Montaigne, et moins ceux de Montaigne lui-même, qui considérait les moments de jeux très importants dans l'éducation des jeunes enfants. Digne ministre de l'ultalibéralisme, l'Institut Montaigne voudrait, autre exemple, sauver l'Assurance Maladie Universelle en scindant les dépenses de santé en deux catégories, l'une qui relèverait de la solidarité nationale et l'autre de l’assurance privée. Parmi d'autres propositions phares du vénérable établissement : supprimer purement et simplement le régime des ALD (Affections Longue Durée) et permettre aux établissements de santé publics de changer leur statut en établissement privé à but non lucratif. Impressionnant de cynisme, cette manière de vouloir sauver le malade de la maladie en tuant le malade lui-même !
La réalité de la dette publique ne fait aucun doute, personne ne conteste le fait lui-même. Mais entre cette réalité brute, et les métaphores de choc, comme celle de chaque petit enfant français, qui naît aujourd'hui avec 17000 euros de dette sur les épaules, ou encore tous les discours culpabilisateurs, manichéens et simplistes que nous avons évoqués plus haut, il y a un fossé que les néo-libéraux, à l'instar de Philippe Manière, ne veut pas voir, ou pire, tente de dissimuler par de pauvres arguties.
LA DETTE PUBLIQUE, Les conditions de sa naissance ou le tournant ultralibéral du capitalisme
Le premier grand jalon de ce bouleversement a lieu en 1971, quand le gouvernement de Richard Nixon abandonne l'étalon-or, auquel les monnaies étaient jusque-là attachées, selon un système mis en place aux Accords de Bretton Woods du 22 juillet 1944, où un taux de change fixe était basé sur le dollar américain, lui même rattaché à l'or sur la base de 35 dollars pour une once d'or. Depuis lors, les monnaies dans le monde ne sont plus rattachés à un élément tangible de la richesse, mais sont devenues virtuelles. Avec la sortie des accords de Bretton Woods en 1973, la monnaie entre alors dans l’ère des taux de change flottants, fluctuant selon l’offre et la demande. C'est une monnaie temporaire, car elle n'existe qu'entre le moment où elle est prêtée et le moment où elle est remboursée.
Le deuxième jalon, pour la France, est posé en 1973, avec la loi Pompidou-Giscard d'Estaing. Avant cette date, la Banque de France avait le droit d'émettre la monnaie nécessaire à financer des projets collectifs, Ainsi, pas d'intérêts ruineux puisque ces intérêts n'étaient dus qu'à la Banque de France et donc revenaient à l'ensemble de la collectivité au travers de sa banque nationale. Après cette date, l'Etat a accompli une terrible erreur pour les citoyens qu'il représente : il a abandonné lui-même ses fonctions régaliennes : "Depuis 1973 (l'article 25 de la loi du 3 janvier 1973 précise "Le trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France", ce qui signifie que le trésor public ne peut présenter les garanties que lui, l'État ou les collectivités publiques auraient émis, à l'escompte de la Banque de France ) la France s'est interdite de permettre à la Banque de France de financer le Trésor Public, c'est-à-dire de créer la monnaie dont elle a besoin pour pour son développement (écoles, routes, ponts, aéroports, ports, hôpitaux, bibliothèques, etc..) annuellement proches de son "déficit". De ce fait, alors qu'avant elle avait le choix, la France s'est obligée d'emprunter sur les marchés monétaire en émettant des "obligations" auprès des plus riches, des rentiers, et des investisseurs institutionnels (assurances, banques, etc). L'État, c'est-à-dire nous tous, doit payer un intérêt à ceux qui achètent les instruments de cette dette (40% du montant par des résidents, 60% par des non-résidents). Au fil des années, cet argent distribué aux plus riches plombe les finances publiques et il faut couvrir par l'emprunt le déficit toujours justement proche du montant des intérêts.
Et le Traité de Maastricht (7 février 1992*) a entériné pour l'Europe cet état de fait par l'article 104 qui précise " Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées "banques centrales nationales", d'accorder des découverts ou tout autre type de crédits aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales,aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres; l'acquisition directe, auprès d'eux, par la BCE ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite." Ce qui signifie en clair que les États sont obliger de financer leurs investissements sur les marchés financiers, en augmentant leur dette et particulièrement celle due aux intérêts qu'ils ont à payer...
Et au total, c'est plus de 1300 milliards d'euros d'intérêts que nous avons payé entre 1980 et 2008!" extrait de : http://monnaie.wikispaces.com/Dette+publique
* note personnelle
Qui se souvient que Georges Pompidou était d'abord un grand banquier, directeur de la banque Rotschild de 1956 à 1962 ? Que Valéry Giscard d'Estaing, alors ministre des Finances, avait pour conseiller monsieur Pébereau, qui sera président de la BNP paribas, Président de la EBF etc., mais aussi François de Combret, pour la politique des revenus, qui deviendra associé-gérant de la banque Lazard, et ami de longue date de Louis Schweitzer, patron de Renault. On pourrait continuer indéfiniment : Philippe Jaffré conseiller de plusieurs ministres sous Giscard, PDG d'Elf, connu pour ses scandaleuses indemnités de départ, de même que Pierre Bilger, président d'Alsthom, ces deux derniers membre du Siècle, encore un "think tank" pour richards, dont les cinq cent membres environ sont issus de la crème de la classe dirigeante française. En plus de ces collusions, se créent différentes sociétés plus ou moins secrètes où toute cette oligarchie se concerte, organise, planifie, influence, et dont les plus importantes sont la Commission Trilatérale, dit La Trilatérale, ou encore le Groupe Bildeberg : il s'agit ici d'organisations bien établies et non d'élucubrations d'illuminés, le Monde Diplomatique ou d'autres journaux sérieux ont traité ces sujets, dont nous reparlerons. Notons que les Etats-Unis avaient subi la même attaque de l'oligarchie financière en 1913, lors de sa prise de contrôle de la Banque Centrale Américaine. Sur cette défaite du pouvoir politique américain, voici ce qu'aurait avoué le président d'alors, Thomas Woodrow : "Je suis un homme très malheureux. J’ai inconsciemment ruiné mon pays. Une grande nation industrielle est contrôlée par son système de crédit. Notre système de crédit est concentré. La croissance de la nation, donc, et toutes nos activités sont aux mains de quelques hommes. Nous sommes devenus un des gouvernements les plus mal dirigés,le plus complètement contrôlé et dominé dans le monde civilisé. Nous ne sommes plus du tout un gouvernement d’opinion libre, ni un gouvernement par la conviction et le vote de la majorité, mais un gouvernement par l’opinion et la coercition d’une poignée d’hommes dominants".
source : http://www.scribd.com/doc/26449319/Lettre-LIESI-199
En décrivant cette forme arachnéenne autour de l'Etat, nullement nouvelle par ailleurs, où un ensemble de réseaux d'argent, de pouvoir et d'influence tisse la toile dans laquelle toute une société sera empêtrée, il ne s'agit pas de dénoncer un complot et lancer des anathèmes gratuits contre les puissants. Il s'agit seulement de démontrer, par des faits, que nous continuons, depuis des temps bien anciens, à être gouvernés par des hommes qui ne recherchent absolument pas le bien commun, mais le bien d'une caste, le bien d'une élite, et qui mettent tout en oeuvre dans ce but. Ce sont ces hommes, de droite ou de gauche, qui ont laissé comme ailleurs l'idéologie ultra-libérale pénétré et façonné l'ensemble de la société, avec une idée force : rétrécir l'état au maximum pour qu'il n'y ait plus de frein à l'exploitation, à la maxilisation des profits. Nous n'allons pas utiliser de catéchisme marxiste ou autre pour en parler, mais nous allons continuer de le démontrer, point par point.
La dette publique : De quoi parle-t-on ?
Le terme recouvre l'endettement public au sens de Maastricht, c'est à dire la dette brute et consolidée des administrations publiques (État, collectivités locales, sécurité sociale), pour un montant d'environ 1500 milliards d'euros fin 2009 (soit 77,9% du PIB).
Introduisons le sujet avec Philippe Derudder :
"Mais il est une autre particularité de l'argent moderne: l'argent prêté par les banques n'est pas celui que d'autres personnes ont en trop et laissent en dépôt, mais de l'argent qui « n'existe pas » et que la banque « crée » sur la seule confiance qu'elle accorde à l'emprunteur quant à sa capacité à la rembourser. C'est ce que l'on appelle « la création monétaire « ex nihilo* » (création à partir de rien). C'est la seule évolution des pratiques bancaires, sous la pression des évènements de l'hitoire, qui a conduit à cette situation pour le moins choquante, que les banques ont accaparé, d'une part, un privilège d'État, et d'autres part, se sont rendues propriétaires d'un argent qui n'existe pas, et qu'elles n'hésitent pas à prêter avec intérêt **!
Je ne m'insurge pas contre le principe de la création monétaire, car elle représente un mécanisme qui garantit potentiellement que l'argent ne puisse pas manquer, ce qui est une bonne nouvelle; je m'insurge contre le fait que ce privilège soit abandonné à des intérêts privés ! Qu'un Etat soit en dette à l'égard d'une personne privée quand celle-ci prête une partie de sa richesse existante, soit, mais qu'il soit en dette à l'égard de cette même personne pour une richesse qu'elle sort de son chapeau, non! Voilà ce qui est insupportable: accepter sans rien dire qu'une Nation soit obligée de payer une entreprise privée pour avoir accès à son propre argent! Trouveriez vous normal que l'on vous fasse payer les légumes que vous faites pousser dans votre potager ? Et bien c'est cela la dette de l'Etat." * Maurice Allais, prix Nobel 1988 de Sciences économiques : "Dans son essence, la création de monnaie ex nihilo actuelle par le système bancaire est identique (...) à la création de monnaie par des faux monnayeurs. Concrètement, elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents." ** Ce n'est pas la dette elle-même qui plombe les Finances de l'Etat, c'est la charge de la dette, en clair, les intérêts. Le tableau qui suit est éloquent en la matière :
Par ailleurs, on parle en général de la dette sans tenir compte des avoirs des administrations. En ne parlant que de la dette, disent Jérôme Creel* et Henri Sterdyniak*, économistes, experts de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), on caricature la situation de notre pays, car il possède aussi des richesses, des actifs physiques, tels les hôpitaux, les crèches, les routes, les écoles, les équipements sportifs, etc. Cette richesse représentait environ 20 % du PIB en 2003, ce qui fait dire par ces mêmes experts qu'un enfant qui naît est en fait, riche en moyenne de 166000 euros. Bien entendu, cette richesse ne permettra pas de rembourser la dette, mais elle permet de la relativiser, elle permet de commencer le débat et comprendre qu'il y a bien d'autres sujets en jeu quand on s'exprime sur le sujet de la dette, à la fois pour le comprendre et pour le résoudre.
" La France a certes un déficit public, mais c’est l’épargne nationale qui détermine la croissance de la richesse nationale. Celle-ci était en France de l’ordre de 20 % du PIB en 2004, un peu moins que la moyenne de la zone euro (21 %), mais au même niveau que l’UE-15 et nettement au-dessus du Royaume-Uni (15 %) ou des États-Unis (14 %). Nette de la dépréciation du capital, l’épargne est de 7 % du PIB. Globalement, la France
consomme nettement moins qu’elle produit et ne vit pas « à crédit » : 13 % du PIB sert à compenser la dépréciation du capital ; 7 % à augmenter son niveau." *Jérôme Creel et Henri Sterdyniak, « Faut-il réduire la dette publique ? »
extrait de : http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/lettres/271.pdf
Continuons de battre en brèche le discours simpliste sur l'origine de la dette. Toujours selon les experts de l'OFCE, "la croissance de la dette s’explique par le niveau du solde public (décomposé ici en solde structurel et solde conjoncturel, tels qu’évalués par l’OCDE), par le solde financier (l’effet des nationalisations, privatisations, etc.) et par l’effet taux (la différence entre le taux d’intérêt payé sur la dette et le taux de croissance). (...) ...dans les phases de récession, donc de déficit public, le taux d’intérêt est bas par rapport au taux de croissance, ce qui tend à réduire la croissance de l’endettement. Ce fut le cas en France de 1974 à 1979. La croissance de la dette publique de 1992 à 1997 ne s’explique pas tant par des déficits structurels que par la mauvaise situation conjoncturelle et surtout le niveau des taux d’intérêt (après la réunification allemande) dans des périodes où la politique monétaire et la politique budgétaire n’étaient pas utilisées de façon coordonnée (tableau 2). Le retour à une croissance plus forte permet une baisse des déficits conjoncturels et structurels qui compensent l’impact de taux d’intérêt réels plus élevés, comme le montre la période 1998-2002."
Sources :
-http://www.lecroisic-infos.fr/conseil-municipal-l-endettement-par-habitant-fiction-ou-realite-nbsp-1-21-32.html (image de fond) -http://www.rue89.com/restez-assis/2010/05/14/lecole-selon-linstitut-montaigne-une-entreprise-comme-une-autre-151143 -http://www.public-debt.org/soutien.php?a=go&public-debt=696fd41d4bfe3bc6c02de - http://www.asclepieia.fr/2010/05/27/assurance-maladie-institut-montaign/