À la suite de l'expulsion, mardi 2 juin aux aurores, du campement de La Chapelle, qualifiée d'«évacuation humanitaire» par les pouvoirs publics et l'association France terre d'asile, plusieurs dizaines de migrants se sont retrouvés à la rue. Dès le lendemain, une centaine d'entre eux ont trouvé refuge dans la salle Saint-Bruno, dans le XVIIIème arrondissement de Paris, à proximité de l'église Saint-Bernard. La nuit d'après, de jeudi 4 à vendredi 5 juin, ils l'ont passée dans le square d'à côté. Dans la soirée, des policiers accompagnés de chiens les ont empêchés d'entrer dans le lieu de culte, celui-là même que des sans-papiers avaient occupé en 1996, jusqu'à l'intervention des forces de l'ordre, entrées à coups de hache. Le ministre de l'intérieur d'alors, Jean-Louis Debré, avait estimé avoir agi «avec humanité et cœur».
Ce vendredi a été ubuesque. Dans l'après-midi, des gendarmes ont pris position autour du square. Ils ont sommé les personnes d'en sortir, à l'aide d'un mégaphone. Celles-ci ont d'abord refusé, organisant un sit-in. Puis l'expulsion a eu lieu. Le journaliste Raphael Kfrafft a live twitté l'événement (@RafAvelo). Les migrants ont été conduits (sous la contrainte) au métro La Chapelle et poussé de force dans une rame, qui a ensuite été évacuée, le signal d'alarme ayant été tiré. Les personnes ont été ramenées à la sortie de la station. Les gendarmes auraient quitté les lieux...
Voici le communiqué que des migrants expulsés de La Chapelle ont rédigé. Il a été transmis par la CIP-IdF:
Nous sommes des personnes pacifiques
Nous sommes des demandeurs d'asile
Nous demandons des papiers
Nous voulons que nos droits soient respectés
نحن أشخاص مسالمون نريد العيش بسلام،وعيشة هيئة ومنزل
نريد حقنا كإنسان
نريد وثائق وحلول نهائية لحالنا في الحال
ونطالب من الرئيس ومساعدتنا ومشكلاتنا
Firstly we are peaceful people
Then we are asylum seekers
We are asking to have documents
We need to have good human rights.