Elles ont leurs chaînes de télé et de radio, leurs journaux, leurs réseaux sociaux et même leurs outils de « fact-checking »… Les puissances d’extrême droite sont passées maîtres dans l’art du mensonge. En un temps record, elles sont parvenues à étendre leur influence sur le monde en appliquant la méthode grossièrement édictée par Steve Bannon. Lors d’un entretien en 2018, cet idéologue fasciste, qui a conseillé Donald Trump lors de son premier mandat à la Maison-Blanche, avait appelé à « inonder la zone de merde » pour contrer les médias. Cela a fonctionné plus que de raison. Envahir le débat public, parler plus fort que les autres, multiplier les intox et les provocations : l’objectif n’a jamais été d’être cru, mais de semer la confusion pour récolter les fruits de la division tant le chaos suscite la peur, le repli et la haine de l’autre, ces carburants nécessaires à la machine réactionnaire.
L’ennemi numéro un de l’extrême droite est l’information de qualité. Pourquoi ? Parce que le journalisme, en tout cas tel que nous le défendons à Mediapart, est au service des citoyens et des citoyennes. Notre mission d’utilité publique est de les informer sur la manière dont les décisions sont prises en leur nom pour qu’ils et elles puissent agir en conséquence. Le droit de savoir est un pilier fondamental de nos démocraties : le libre accès à la connaissance du présent est une condition indispensable de l’exercice des libertés individuelles et collectives.
L’information de qualité repose sur la recherche de la vérité de faits vérifiés, recoupés et documentés, dans le respect du contradictoire et des sources. Contrairement à la propagande, conçue pour asseoir les privilèges de quelques-uns, elle vise l’intérêt de tous et toutes. La démarche peut paraître fastidieuse tant elle requiert rigueur et honnêteté. Elle ne l’est pourtant pas le moins du monde : notre équipe a conscience de la responsabilité qui est la sienne dans les temps sombres que nous traversons, et notre détermination à faire émerger ce qui est caché aux yeux du public n’en est que plus grande.
Alors qu’en France la capacité de nuisance de l’empire Bolloré-Stérin s’accroît, Mediapart n’est pas seul. La presse indépendante dans son ensemble se dresse pour faire prévaloir les faits contre le faux.
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