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Billet de blog 22 novembre 2016

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Le bien universel existe (réjouissons nous !) mais il est relatif !

Réponse au commentaire suivant: "Du grand n'importe quoi pseudo écologiste : si on avait contourné la moindre bestiole, le moindre ruisselet, le moindre étang, le moindre bois, la France en serait encore à l'âge de pierre."

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"Du grand n'importe quoi pseudo écologiste : si on avait contourné la moindre bestiole, le moindre ruisselet, le moindre étang, le moindre bois, la France en serait encore à l'âge de pierre."

C'est un argument qui ne tient malheureusement heureusement pas l'analyse. Je l'ai pourtant déjà entendu de nombreuses fois.

En effet vous avez raison. Si nous nous étions émus de toutes choses alors nous n'aurions rien détruit pour créer et donc rien créé. Toutes les expériences scientifiques qui permettent les avancées des connaissances puis des techniques sont permises par la destruction de choses que l'on recombine différement.

Nous croyions que les choses n'ont pas d'intériorité, ne sont pas tel que nous. Or la science ne peux pas nous donner à voir l'intériorité des choses (existants) ou des êtres vivants. elle ne peux qu'observer les choses depuis l'extérieur et les décrire mais pas nous donner leur intériorité ou notre intériorité. C'est ce qui a fait notre formidable pouvoir de transformation du monde. Nous pouvons détruire à trois conditions soit que nous n'aimons pas soit que nous ne reconnaissons pas le mal qui est fait soit que le bien qui sera créé grâce à la destruction est estimé plus grand que le mal de cette destruction.

Comment juger de ce mal et de ce bien ?

C'est bien entendu selon les circonstances ! Il n'y a pas de bien universel de tout temps de tout lieux ou de mal universel de tout temps de tout lieux !

C'est là que cet argument ne tient plus. 

Penons un exemple : Donner de la nouriture à quelqu'un, c'est bien ? Ou c'est mal ? Ça dépend ! de l'état de santé de celui qui reçoit mais aussi de celui qui donne ! (sans oublier la quantité et la qualité de ce qu'on lui donne !...). 

Quand on mange sans faim on finit obèse.

Pour le cas du projet d'aéroport sur le site de Notre-Dame-Des-Landes certains voient le bien d'un nouvel aéroport comme un progrès pour leur déplacements et l'économie locale d'autres y voient la perte irrémédiable d'un écosystème pour le moment encore relativement préservé dans une France qui se bétonne toujours plus dans un monde qui se bétonne toujours plus et un climat qui se dérègle toujours plus. Ces derniers et ces premiers n'ont pas le même monde sous les yeux. Les premiers voient l'avenir de l'humanité de façon positive avec toujours plus de villes et d'industries, de civilisation technologique qui donnera du bonheur et des solutions aux problèmes de demain et les derniers y voient l'aveuglement d'une humanité en train de faire chuter l'écosystème qui l'a porté jusqu'à présent, la croyance fausse que l'humanité sera capable de vivre sans les écosystèmes terrestres actuels qui seraient remplacés par des industries et du travail humain comme de plus en plus c'est le cas. Ils pensent que des aéroports ils en a de plus en plus et que l'on n'en manque pas. Que pour en construire un il faut moins d'une décénie, quand on veut vraiment le faire, et que par contre les écosystèmes mettent des millions d'années à se créer, et au moins plusieurs siècles à se rééquilibrer après de fortes perturbations. Que les compensations financières, par génie écologique ne peuvent pas tout loin de là, que les écosystèmes sont vivants et que quand on est mort on ne résucite pas. Quand bien même les bureaux d'études referaient un écosystème qui ressemble, il le ferait sur un autre terrain la perte du premier sera toujours pleine et sans aucunes garanties que le travail effectué sera perenne sans interventions continues et/ou ponctuelles humaines pour le maintenir tel qu'on le voudrait.

Les partisans des bocages à Notre-Dame-des-Landes pensent que le bonheur de demain se construit dans le bonheur d'aujoud'hui.

De plus qu'est-ce qui vous fait croire qu'à l'age de pierre ils étaient moins heureux que nous ne le sommes aujourd'hui ?

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