Des représentants de la presse argentine dénoncent pénalement le gouvernement Milei

Pour imposer son projet ultra-libéral, le président libertarien Javier Milei appelle systématiquement à la répression contre les citoyens qui manifestent pacifiquement leur opposition dans la rue. Le « protocole » répressif en vigueur par décret depuis le 16 décembre 2023 prévoit d'imposer des « amendes » aux organisations sociales et cherche à criminaliser ceux qui organisent ou participent à des manifestations. La batterie de décisions de la ministre Bullrich n'a pas été bien accueillie aux Nations Unies (ONU), où trois rapporteurs spéciaux ont demandé fin janvier au gouvernement de Javier Milei, de revoir les dispositions car non compatibles avec les normes internationales

Face à la répression des journalistes début février, la présentation d’une plainte a été faite conjointement avec l’Association des photojournalistes de la République argentine (ARGRA) et le Centre d’études légales et sociales (CELS) pour déterminer les responsabilités dans l’attaque brutale et délibérée contre 35 journalistes qui ont été agressés par des balles en caoutchouc, brûlés avec des gaz irritants ou frappés », note le communiqué du SIPREBA (Syndicat de la presse de Buenos Aires).

Par ailleurs l'avocat Matias Aufieri, du Centro de Profesionales por los Derechos Humanos (Centre des professionnels pour les droits humains), risque de perdre un œil à cause d'une balle en caoutchouc. « Dans un acte d'une extrême cruauté, le poste de santé mis en place pour assister les manifestants a été aspergé de gaz irritant très toxique » soutien l’association de journalistes. À la suite de ces événements, l’ARGRA a appelé le 5 février à un "camarazo" (manifestation brandissant des caméras) devant le Congrès national.

Dans la plainte, déposée devant le tribunal fédéral de Buenos Aires, il a été demandé d’enquêter sur des membres de la police municipale, de la police fédérale, de la sécurité aéroportuaire, de la gendarmerie et de la préfecture navale pour coups et blessures aggravés, vexations, privation illégitime de liberté et recours à la violence.

Par ailleurs le CELS s’est adressé au Bureau du rapporteur spécial pour la liberté d'expression (RELE) de la CIDH (Commission interaméricaine des droits humains). Se sont joints également l'ARGRA et le SIPREBA, afin de demander des mesures de précaution pour la protection des journalistes. La CIDH a déjà lancé un appel pressant à l'État argentin pour qu'il garantisse la sécurité de toutes les personnes, en particulier des manifestants, des journalistes et des travailleurs de la presse.

"Des yeux qui voient"

Sollicité par les organisateurs, je reproduis les photos d'une exposition numérique appelée "Les yeux qui voient", prises par des photographes blessés et en solidarité de leur lutte pour la liberté de la presse et contre la répression.

Commissariat collectif

Co-organisée par: Area de Estudios sobre Fotografía (Domaine d'études sur la photographie) – FSOC-UBA, ARGRA (Association des reporters graphiques de la République argentine), SIPREBA (Syndicat de la presse de Buenos Aires), Fatpren (Fédération argentine des travailleurs de la presse), Carrera de Ciencias de la Comunicación de la Universidad de Buenos Aires. (Licence en sciences de la communication à l'Université de Buenos Aires).

Auteurs photographes

Francis Loureiro / Germán Romeo Pena / Nacho Yuchark / Matías Baglietto / Susana Maresca / Alfredo Luna / Alessia Maccioni / Andrés Pelozo / Bernardino Avila / Celeste Alonso / Daniel Raichijk / Ernesto Lopez Luigi / Germán Romeo Pena / Hernán Vitenberg / Javier Chimente / Laura Quispe / Leandro Teysseire / Nacho Yuchark / Nico Ramos / Paula Acunzo / Martín Vega / Rodrigo Ruiz / Pablo Bove / Victor Carreira / Antú DivitoTrejo