Depuis la sortie mediatique du gendarme retraité Francis Deswarte, le 3 février, deux bouches se sont ouvertes, pas pour dénoncer ce scandale d'état qu'est le grossier maquillage en suicide de l'assassinat d'un ministre de la république, mais pour tenter de colmater les brèches béantes du dogme officiel.
Il s'agit d'abord de Raymond Soubie, ancien conseiller social du premier ministre Raymond Barre, du vivant de Robert Boulin, et, jusqu'à la fin 2010, du président Sarkozy.
Ce blog avait en effet souligné combien M. Soubie, bras droit en 1979 d'Aristide Patrice Blank, était informé à la meilleure source des circonstances de la mort de Boulin, vu le rôle central de M. Blank dans la soirée du 29 octobre 1979 au domicile des Boulin.
Or, dans l'émission les Grandes Gueules de RMC, M. Soubie, le 6 février, ne recule pas devant un gros mensonge : il affirme que jamais VGE n'avait envisagé de nommer Boulin à Matigon, ce que pourtant VGE a lui-même confirmé le 2 mars 2009, lors du colloque sur les années Giscard que l'ex-président présidait au Sénat...
La seconde tentative de colmatage figure dans l'hebdomadaire Paris-Match du 10 février, l'interview de Robert Barbat, procureur à Versailles en octobre 1979, où il dirigea l'enquête du SRPJ sur les causes de la mort. Il occupait les mêmes fonctions lors de l'ouverture de l'instruction pour homicide en 1983 par le juge Maestroni.
Ce fut d'ailleurs l'accusation de forfaiture contre M. Barbat, lancée par la famille Boulin et leur avocat de l'époque Jacques Vergès qui entraina le dépaysement de l'instruction sur Paris, où elle fut reprise par Yves Corneloup.
Il est d'abord légitime de poser la question sur la spontanéité de la démarche de M. Barbat dans cette interview. Il affirme vouloir rétablir son honneur, mis à mal dans le livre de Fabienne Boulin, le dormeur du val, L'a-t-il vraiment lu ? Son nom n'est pas cité...
M. Barbat prétend que la famille Boulin aurait orienté les recherches vesr la forêt de Rambouillet; ces recherches ont officiellement été lancées à 6 h du matin, longtemps aprés la première découverte du corps, attestée notamment par MM. Barre et Bonnet.
Quant aux expertises, notamment graphologiques, Benoit Collombat (dans son livre un homme à abattre) a établi, auprés de l'expert graphologue que celui-ci avait subi des pressions du procureur (Barbat) pour conclure conformément aux souhaits du parquet...
Curieusement M. Barbat ne mentionne pas le problème insoluble posé par les lividités cadavériques , qui prouvent que le corps de Boulin a été déplacé plusieurs heures aprés sa mort, et qu'il est exclu qu'il soit mort dans la position où il a été trouvé.
Enfin M. Barbat prétend avoir été présent lors du repêchage du corps, dont la tête, à ce moment là aurait heurté une bordure de pierre. Il n'y en a pas. Quant à assister à cette scène de ses propres yeux, au moins deux témoins affirment que le corps de Boulin a été sorti de l'eau bien avant l'arrivée du procureur.
à suivre