En cette période étrange, mon mari va voir sa mère, qui vit seule, tous les jours, mais ne l'approche pas, de crainte de la contaminer (comment savoir ?). Il a eu envie de lui dire ce qu'il avait sur le coeur en chanson : cela leur a fait du bien, à tous les deux, et à d'autres mères aussi, d'après les retours qu'il a reçu. Voici le lien sur sa chanson : elle en réconfortera peut-être d'autres encore.
https://www.youtube.com/watch?v=UYsjJvQWrX4
Catherine-Anne
Le texte :
À distance (pour ma mère confinée)
Tiens, je t’écris une chanson,
C’est ce que je trouve de mieux faire, en cette période de confinement
Je sais, ce n’est pas très marrant,
Dire qu’il y a trois mois c’était Noël, tu étais à table avec tes enfants
Oui, nous étions insouciants,
Bien qu’au fond de nous mêmes nous sentions que les choses ne tournaient pas vraiment rond
Mais, qui écoute la raison
Tant qu’on peut faire la fête et fermer les yeux puis se bercer d’illusions ?
On se disait qu’encore longtemps, on vivrait tranquillement
Sur notre bout de Terre qui jusqu’à hier était infiniment grand
Toi ça fait un bon moment,
Que tu penses qu’on perd sa vie lorsqu’on la passe à gagner de l’argent
Dans ton village d’antan
Tu dis que rien n’était facile, mais que la joie était dans le vent
On, ne faisait pas semblant
On ne se prenait pas pour des dieux, on s’inclinait au passage du temps
Si, aujourd’hui tout fout l’camp
C’est qu’on a oublié d’où l’on vient et que l’on se croit tout puissant
On ne fait que fuir en avant, on joue avec la vie des gens
Et ça te rend triste de voir, qu’on vole l’espoir aux futures générations
Tu dis, que la mondialisation,
Aurait pu être une belle auberge avec plein de fleurs sur le balcon
Mais qu’on pousse à la consommation
Et qu’un chacun en veut plus que son voisin et tous meurent d’insatisfaction
Et puis v’là, que d’un autre continent
Un p’tit machin vient tout stopper, fait tomber les masques et nous colle à nos écrans
Et toi, avec tes quatre-vingt ans
Tu dois rester loin de ceux que tu aimes, c’est comme une dernière punition
Je croyais être fort et grand et je pleure pourtant
D’être aujourd’hui réduit à ne pas pouvoir t’embrasser, maman !