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Billet de blog 10 avril 2020

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À distance (pour ma mère confinée)

Une chanson à une mère en temps de cruelle distance physique imposée par le confinement

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En cette période étrange, mon mari va voir sa mère, qui vit seule, tous les jours, mais ne l'approche pas, de crainte de la contaminer (comment savoir ?). Il a eu envie de lui dire ce qu'il avait sur le coeur en chanson : cela leur a fait du bien, à tous les deux, et à d'autres mères aussi, d'après les retours qu'il a reçu. Voici le lien sur sa chanson : elle en réconfortera peut-être d'autres encore.
https://www.youtube.com/watch?v=UYsjJvQWrX4
Catherine-Anne

Le texte :

À distance (pour ma mère confinée)                                                         

Tiens, je t’écris une chanson,

C’est ce que je trouve de mieux faire, en cette période de confinement

Je sais, ce n’est pas très marrant,

Dire qu’il y a trois mois c’était Noël, tu étais à table avec tes enfants

Oui, nous étions insouciants,

Bien qu’au fond de nous mêmes nous sentions que les choses ne tournaient pas vraiment rond

Mais, qui écoute la raison

Tant qu’on peut faire la fête et fermer les yeux puis se bercer d’illusions ? 

On se disait qu’encore longtemps, on vivrait tranquillement

Sur notre bout de Terre qui jusqu’à hier était infiniment grand

Toi ça fait un bon moment,

Que tu penses qu’on perd sa vie lorsqu’on la passe à gagner de l’argent

Dans ton village d’antan

Tu dis que rien n’était facile, mais que la joie était dans le vent

On, ne faisait pas semblant

On ne se prenait pas pour des dieux, on s’inclinait au passage du temps

Si, aujourd’hui tout fout l’camp

C’est qu’on a oublié d’où l’on vient et que l’on se croit tout puissant

On ne fait que fuir en avant, on joue avec la vie des gens

Et ça te rend triste de voir, qu’on vole l’espoir aux futures générations

Tu dis, que la mondialisation,

Aurait pu être une belle auberge avec plein de fleurs sur le balcon

Mais qu’on pousse à la consommation

Et qu’un chacun en veut plus que son voisin et tous meurent d’insatisfaction

Et puis v’là, que d’un autre continent

Un p’tit machin vient tout stopper, fait tomber les masques et nous colle à nos écrans

Et toi, avec tes quatre-vingt ans

Tu dois rester loin de ceux que tu aimes, c’est comme une dernière punition 

Je croyais être fort et grand et je pleure pourtant

D’être aujourd’hui réduit à ne pas pouvoir t’embrasser, maman !

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