Un mouvement plus du tout « bon enfant »
- 3 déc. 2018
- Par Catherine Chabrun
- Blog : Education et société

Jusqu’au 24 novembre, les actions des gilets jaunes ont été qualifiées de « bon enfant » et ont reçu un accueil exceptionnel de la part des chaînes d’information continue ce qui a rapidement donné au mouvement une dimension et une sympathie nationales. L’audience recherchée était assurée par la forme de la médiatisation : mise en spectacle des actions et des témoignages en s’appuyant sur le côté « bon enfant » des gilets jaunes.
Une semaine après, le 1er décembre, c’est l’acte III. Le qualificatif de « bon enfant » a définitivement disparu. On ne parle plus de « Français paisibles », mais de « gilets jaunes pacifiques » . On ne parle plus de « Français en colère », mais de « gilets jaunes perturbateurs casqués et encagoulés » voire d’« émeutiers » qui cassent, brûlent…
Les chaînes d’information continue se régalent et diffusent les images de « scènes de guérillas urbaines », de « chaos », d’« actes de vandalisme et de destruction », de « violents heurts » et des « agressions contre les forces de l’ordre » en boucle tout au long de la journée, de la soirée…
Pas un seul mot de la manifestation contre le chômage et la précarité de la CGT à République rejointe par de nombreux gilets jaunes, ni de celle rendant hommage à Rosa Parks à Nation.
Dés ce lundi, les chaînes d’info continue préparent leur audience pour l’acte IV du samedi 8 décembre. « La situation insurrectionnelle » est mise en avant avec le suspens politique de la parole de Macron et des consultations avec des représentants des gilets jaunes à venir…
A suivre
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