Mise en examen des sites minceur
Quelqu’un de mon entourage, appelons le Joseph, visite un jour un site-minceur de deux médecins. Ne donne pas suite en achetant le programme. Reçoit des mois durant des relances ce qui a pour conséquence de lui rappeler qu’il a un souci. On s’adresse à lui au féminin (bizarre ?). Les mails sont envoyés à des dates bien précises : la veille de Noël, le 3 janvier pour les bonnes résolutions, à la St Valentin, à la fête des mères, à la veille des vacances, avec des offres promotionnelles…
Que sait-on de l’effet que cela aura ?
Un constat
Sur internet, des sites minceur réalisés par des médecins vendent des programmes pour perdre du poids. Une trentaine d’euros par mois.
Où est le problème ?
Si ça marche, ce serait bien pour résoudre un problème !
On le sait, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
- Le drame dans cette affaire, c’est que l’obésité se fabrique kilo après kilo. C’est de fausse bonne idée en fausse bonne idée qu’un léger surpoids se complique.
- Il n’y a aucun contrôle de ces sites.
- Beaucoup de personnes ont toujours pensé que les médecins ne pouvaient pas faire de publicité. Un capital-confiance est accordé au serment d’Hippocrate dans le grand public.
Les mots-fouines ?
Connaissez-vous le rapport de l’ANSES sur les régimes, paru en novembre 2010, consultable sur internet ? C’est une étude comparative sérieuse qui montre la nocivité de TOUS les régimes.
Le coaching en ligne, c’est une réponse ! Une modernisation du terme : le régime est mort, vive le coaching ! Certains parlent de mots-fouines pour ces opérations.
Les fouines se nourrissent des œufs en faisant un petit trou puis les laissent vides. Ignorant la supercherie, les poules continuent à les couver.
La manipulation ici se résume à utiliser un terme anglais et le remplir des conseils diététiques assortis de vernis psychologique autour de régulation d’émotions pour attirer des personnes en difficulté avec leur image ou avec elle-même.
Les inégalités de santé se retrouvent dans le tourisme minceur sur internet… Les jeunes en sont particulièrement adeptes. Au démarrage, les diet victims sont des personnes en parfaite santé ! Les médecins ne peuvent ignorer comment se fabriquent les obésités, les causes sont toujours plurifactorielles…
Le PNNS se termine en 2015. C’est une opportunité pour faire entrer une expertise des sites-minceur dans le prochain.
De nos jours, internet est une voie d’entrée dans l’excès de poids. Une étude à l’identique de celle de l’ANSES pourrait être engagée rapidement. Il ne s’agit moins d’épingler le Dr A, le Dr C,… le Dr W, le Dr Z ; mais de rendre leur exercice très compliqué en le cadrant. Ce qui est inacceptable éthiquement aujourd’hui serait rendu impossible demain.
Des exemples ? Relancer une personne ayant visité un site minceur où un médecin donne une caution, employer des chargés de clientèle en lieu et place de diététicien-nes derrière les machines qui répondent aux clients… s’autoévaluer…
Rappel !
Primum non nocere…