Brigand de l'arsouille ou arsouille du brigand ?
Seigneur,
n'ai-je donc tant écrit,
tant médit,
tant bavoté,
tant prié
pour votre seule grandeur
et celle de ma France,
votre fille aînée,
n'ai-je donc tant vécu,
Seigneur,
que pour une telle infamie ?
Que n'as-tu fait de moi
un preux Croisé
défenseur de la foi contre
les infidèles enturbannés,
un Chevalier de Malte
exalté par la défense de l'Occident,
un Opusien Dei virginal,
un Rosicrucien mysticocabalistique,
un Boutinesque exalteur
des "racines chrétiennes de la France",
un Civitassien illuminé
par ta pensée révolutionnaire ...
euhhh ... non ...
réactionnaire serait le bon mot.
Je t'ai cherché partout,
Seigneur,
enfin presque,
en tout cas partout
où cela est important :
au GUD,
chez Occident,
à Ordre Nouveau,
j'n'sais plus très bien,
ça m'reste assez flou,
y-en a trop ...
Mais aussi
chez Le Pen,
à Minute,
au Crapouillot,
à Valeurs Actuelles,
même au Figaro,
ça c'est 100% certain !
Et même, même,
vous n'allez pas me croire,
auprès de Léo Ferré,
le poète sans papiers,
l'anarchiste qui vous conchiait.
Oui, Seigneur,
pour votre gloire
je suis allé de la Sainteté à la fange
... où je viens de terminer,
d'ailleurs.
Et vous ai rendu grâce
dans tous les milieux,
du plus distingué
au plus interlope.
Rendez-vous compte,
Seigneur,
j'ai même conseillé,
si, si,
con-sei-llé
Nicolas Premier,
Président hors catégorie
de la France.
J'ai même prié pour lui ...
et surtout, surtout,
je le confesse,
pour son épouse,
Carla la dévote,
honnête comme pas une,
qui a résisté
à mes regards concupiscents ,
mes intentions dépravées,
mes attentions vicieuses,
mes componctions de débauché.
Aaaahhhh !
Carlita ...
quelle femme !..
Il ne la mérite pas ...
Pardon,
Seigneur, je m'égare ...
J'ai été riche parmi les humbles,
retors parmi les puissants,
la liste est longue,
très longue,
de mes turpitudes ...
Et je pourrais vous en raconter plus
que vous n'voudriez en entendre,
Seigneur.
Mais ce dont je suis l'plus fier,
c'est d'avoir travaillé avec votre aide
pour garantir un grand destin à MA France,
en conseillant son Président douteux ...
euuhhh .... non ....
empli de doutes sur la conduite à tenir
face à sa tâche exaltante.
Et j'ai réussi,
pendant cinq ans au moins,
dans ce travail de sape et d'ombre ...
euuuhhh ...
de bâtisseur et de clarté .
Jusqu'à ce que ...
je ... je ...
je perde les pédales
un jour de Gay Pride
quand je fus pris d'affection pour
un Drag Queen brésilien
au giron, Seigneur,
au giron d'une opulence
à faire se damner le plus pieux
de vos fidèles .. himself !
Je succombai ...
et vous m'en fîtes
à juste titre le reproche,
que je ne voulus entendre.
Ce fut ma faute, ma très grande faute,
je le confesse,
mais je n'savais point
que le péronnel siliconé
était un fieffé traître
infiltré au botox islamocommuniste
pour me piquer
mes enregistrements sacrés
que je réservais à l'instruction
future de mes disciples
en sainteté du pouvoir.
Pardonnez-moi, Seigneur,
pardonnez-moi ?!
Non ?
Et pourquoi ... non ?
Parc'que j'ai trahi Sarkozy ?!
Mais j'en ai rien à foutre ...
euuuhhh ...
rien à faire du Nicolo !
Ah ! Vous ...
si ?!
Et pourquoi, Seigneur,
pourquoi lui ...
serait votre élu
et pas moi ?
Parc'que ... vous comptiez sur lui
pour rétablir la chrétienté
de la Crimée jusqu'à la pointe du Raz ?
Et ben, c'est la meilleure, c'la !
On voit que vous n'le connaissez
pas bien le Carlito,
Seigneur !
Ah ! Si ... j'oubliais
que Dieu connaît tout et tous.
Mais justement,
Dieu,
comment pouvez-vous avoir misé
sur un tel tocard,
sur une telle rosse éculée ... ?
Ah ! ... j'ai mal articulé le dernier mot,
euhh ...
vous êtes sûr, Seigneur ?
(P'tain, j'ai du louper un épisode,
moi ...
j'sais plus où j'en suis, là ...)
Bon, Seigneur Dieu,
j'vous aime bien,
mais là,
j'crois qu'pour aujourd'hui,
j'ai ma dose
et que j'vais en rester là ...
et m'mettre à chercher
sérieusement
mon voleur de cassettes.
Ça, au moins,
ça sera du positif !..
Consulter l'original sur : http://fuliginox.blogspot.fr/2014/03/patrik-buisson-le-possede-doccident.html