Chômage : la peste Sapinique
Motus !
Je ne vous l'dirai pas.
Non, non, non.
Soyez patients.
Ne comptez pas sur moi
pour trahir le secret.
Vous allez être surpris,
je n'vous dis que ça !
Les chiffres ...
ces chiffres sont c'qu'ils sont ..
mais c'qui est important,
c'est c'que le Président en fait.
Son pari ?
Quel pari ?
D'inverser
la courbe du chômage
à la fin de l'année ...
Quelle année ?
Vous en savez quelque chose,
vous ?
Mais d'où vous sortez ça ?
Ah ! Vous voyez,
vous aussi
vous avez des doutes.
Écoutez,
la prochaine fois
que vous l'verrez,
demandez le lui.
Vaut toujours mieux
s'adresser au bon Dieu
qu'à ses saints.
C'est bien connu.
Donc,
pour en rev'nir aux chiffres
... que je n'peux vous donner,
pas encore,
et ben
ces chiffres,
en fait,
on s'en fout.
Comme beaucoup
d'autres d'ailleurs.
Quelle importance
les chiffres,
hein,
ça sert à quoi ?
A s'faire des soucis ?
Comme si on n'en avait pas assez ...
C'qui compte,
c'est c'que va en dire
en premier
notre Président.
Hhhmmmm !
Je m'en pourlèche les babines,
et j'vous invite à faire de même.
Et attention,
interdit de faire la fine bouche !
Hé ! Pinpin, c'est quoi ce merdier ?
On va où, là ?
A part les satisfecit, triturages de stats, nano-analyses de données dont on ne connaît d'ailleurs pas la fiabilité, qu'est-ce qui se passe de réellement concret ?
A part des concertations (ah ! cette sacro-sainte "concertation") avec des responsables plus attachés à leurs avantages et à leurs paniers de crabes qu'à l'efficacité de leurs organisations et au bien-être des travailleurs et surtout, surtout à celui de ceux qui aimeraient bien l'être, "travailleurs" ?!
Hein ?
Ça travaille au ministère
du travail
et de l'emploi
et de la formation professionnelle
et du dialogue social (ouf ! n'en jetez plus la cour .....) ?
Ce ministère, c'est
une ruche bourdonnante,
un incubateur d'idées,
une boîte de petri de créativité ?
Ou plutôt
un doux ronron,
lancinant,
un phalanstère de siestards,
une école de méditation transcendantale ?
Entre les déplacements, les interviews, les prestations TV ou radio, il y a du temps pour faire, créer, inventer, chercher ... et surtout "réussir" ?
Nous, on en arrive à douter sérieusement. Si, si ...
Même vous, vous commencez à vous poser des questions ...
Non ?
Vous ... non ?
Vraiment, vous n'avez aucun doute ?
Alors, votre cas est encore plus ... et plus .... qu'on ne le pense.
Et il se disait que vous seriez une alternative au Prem's actuel, mon cher Ministre !
Des supputations de couloir encombré, des suppositions mal embouchées.
Avec son air poupin le Pinpin, il est si Mimi le Pinpin !
Il serait tellement consensuel à Matignon, se chuchotait-il dans les coursives du bateau qui prend l'eau ...
Les mânes célestes et les autres, nous en préservent !
Ça va !
On donne déjà depuis 19 mois, avec un Prem's qui a beau taper de ses petits poings sur les pupitres qu'il ne fait qu'illusion !
Oui, je m'entraîne !
Le Premier Ministre
a raison
de taper des poings sur l'pupitre.
J'f'rai comme lui
quand j'aurai pris sa place.
Non, mais, vous croyez quoi ?
Que je n'connais pas mon texte,
que j'ai pas révisé mon rôle ?
Hein ?
Quoi ... le chômage ?
Qu'est-c'qu'il a le chômage ?
Y-a un problème ?
Et ben, allez voir
le ministre concerné.
J'suis pas l'homme à tout faire,
tout d'même !
Je vous rappelle
que j'suis ministre
du travail,
et de l'emploi.
Depuis quand
je s'rais en plus
ministre du chômage ?
C'est quoi c'délire ?
Jean-Marc,
dis leur,
toi,
c'est toi qui m'a nommé !
Tu dois être au courant du casting.
Au moins de ça, non ?
Non ?
Non quoi ?
Non ...
j'ai tort !
Mais à quel sujet ?
...
JEEEE...
suis ministre
en charge du chômage ?
Moi ?
Non mais je rêve.
Et tu m'annonces ça
19 mois après ma nomination ?
Tu dérailles ...
ou ...
tu plaisantes.
Allez,
dis moi qu'c'est une blague,
quoi ...
qu'tu veux t'venger
parc'qu'on dit
que j'vais prendre ta place.
C'est ça ?
Et pourtant, lui, on sait qu'il donne de sa personne.
En pure perte, c'est bien dommage ...
M'est d'avis, que de vous mettre en retraite anticipée, là, à la rentrée, compte tenu de vos performances olympiques dans l'amélioration de la situation du pays et plus précisément du chômdu, ça serait une excellente initiative du Président.
Oh !
Pas de panique !
On en garderait quelques uns, une poignée, qui se démènent dans leurs domaines respectifs, les Valls, Montebourg, Fabius, ... (vous n'êtes pas dans le lot, désolé, ça sent le sapin, pour vous, Pinpin, comme ministre !).
Mais un bon coup de balai pour le restant serait le bienvenu.
Et quand je dis "restant", ce sont les 3/4, ... au bas mot.
Je vais vous dire, Pinpin.
Qu'il y ait quelques socialistes bon teint au gouvernement, rien que de plus normal.
Des gardiens du temple, en quelque sorte.
Les tenants d'une vue de la société.
Les grands prêtres de la sacro-sainte doctrine.
Mais à côté, il faudrait des pros de l'efficacité, des créatifs, des gens qui vont au charbon.
Des qui ne pensent pas à leur avenir mais à aligner des résultats, des vrais, pas des courbes pour des projections à 10, 15 ans dont on n'a que faire pour l'instant.
Des qui secouent le cocotier de tous ces hauts fonctionnaires qui traversent les périodes institutionnelles avec le dynamisme qu'on leur connaît.
Donc pas forcément des politiques.
Qui finissent (quand ils ne commencent pas !) presque toujours en politicards de haut vol.
Et ouiiiii ... c'est dur à concevoir, hein, pour des politiciens professionnels.
Comment on les appelle ces genssses : des gens de la société civile ... euhhhh ... ah ! ... des ministres "techniques". Voilà, c'est ça !
On les paye bien et on leur offre une carotte : une prime de résultat. Si, si.
Tiens, y-a qu'à demander à Guéant la recette pour les versements en marge du système. Il en connaît un rayon.
La considération du petit peuple de notre beau pays peut d'ailleurs suffire pour certains (alors là, Guéant n'est plus concerné par le sujet).
Il en est des efficaces qui ne pensent pas qu'à leur réussite (entendez : leur portefeuille). Bon, c'est sans doute assez rare, mais y-a des malades partout.
Et puis, on met une pointeuse à l'entrée de l'Assemblée Nationale, avec application de la règle des 35 heures minimum de présence (allez, soyons bons princes, les heures de nuit comptent double ! Pas en fric, en équivalent temps. Un peu comme chez Castobidule ou Bricomachin).
Et au Sénat, ah ! ... au Sénat (chuuutttt ... pas trop fort ... on va les réveiller ... chuuuutttt).
Et bien, pareil, mais avec explosion d'un pétard tous les quarts d'heure pour éviter l'assoupissement !
Et tous ces gens, des politiques eux, des vrais, des purs, des durs, se mettent au travail, intelligemment (là, faudra une période d'acclimatation conséquente, cela va de soi).
Et que je te simplifie, et que je te simplifie, et que je te simplifie ...
Là, y-a du boulot !
Et que je te prends des décisions dans l'intérêt du peuple, et que je te prends des décisions dans l'intérêt du citoyen, et que je te ....
Là, y-a un eldorado de boulot !
Et que ... et que .... et que ...
Là, y-a une galaxie de boulot ! Attention à ne pas frôler le trou noir.
Et la promo Voltaire, Pinpin, ne sera plus le vaccin illusoire contre l'inefficacité. Hé !.. non.
Oh ! Ne soyez pas inquiet, vous redeviendrez député, si, si ...
Dans l'Indre, ils ont la mémoire courte, parait-il.
Mais vous devrez pointer.
A l'entrée ... et à la sortie.
Vous verrez comme c'est sympa d'être encadré,
d'avoir des devoirs,
pas que des droits ...
J-M. A. :
Alors là, c'est la meilleure.
T'en as quelque chose à faire,
toi,
du chômage ?
T'es comme moi,
hein,
t'en as rien à battre ...
Mais qu'est-c'qu'ils croient,
ces bavoteux ?
Pourtant ils ne travaillent pas tous
pour BFN ... euhhh ... BFM ?
Dis,
tu crois
qu'ils nous croient
quand on leur dit qu'on croit
que l'Président a raison
quand il dit
qu'il croit dur comme fer
que la courbe du chômage
va s'inverser avant la fin de l'année ?
Tu crois çà ?
Tu crois quoi, en fait ?
Ah !
Tu crois comme moi.
C'est bien, c'la.
T'es sur la bonne voie
pour prendre ma place.
Dis, tu sais quoi ?
Si tu m'remplaces,
mon Nono
m'a dit que j'prendrais la tienne,
si, si ...
Donc, tu devras me nommer
Ministre,
primo, du travail ...,
secundo, de l'emploi ... hi, hi,
tertio, de la formation professionnelle ...
ha ha ha ...,
et quarto, du dialogue social ...
ha ha ha ...
attends, j'm'étrangle, là,
ha ha ha ...
et quinto, hein,
quinto ?
Allez, devine ...
Et ben, du chômage,
Pinpin,
du chômage.
Et oui !
Oh bordel,
qu'est-ce que ça m'fait marrer,
tu peux pas savoir.
J'en mouillerais mon fute.
Et pourtant j'suis pas vasouillard
de la prostate, moi !...
M. S. :
Dis, Jeanjean,
c'est pour m'emmerder
qu't'u viens d'vendre aux enchères
la cave de Matignon ?
Et qu'tu t'obstines
à vouloir le construire,
ton aéroport inutile ?
Et ta remise à plat, là,
fiscale comme tu dis,
tu l'as fait exprès
de l'annoncer in extremis.
C'était pour couler Nono
ou pour enfoncer ton successeur ?
T'es chiant, hein,
vraiment,
quand tu t'y mets !
J'suis pas sûr
de t'vouloir comme ministre,
j'suis vraiment pas sûr ...
T'as d'la chance que Birgitt
soit la reine des fourneaux,
parc'que si j'm'écoutais,
j'te verrais bien Préfet en Corse ...
du Sud
ou ...
tiens,
ambassadeur en Centrafrique.
Là-bas, tu pourras vivre sur l'aéroport,
carrément,
ça t'irait comme un gant, ça,
hein ?
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