Ceméa (avatar)

Ceméa

Les Ceméa (Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active) sont une association regroupant des militant.e.s sur toute la France métropolitaine et d'Outer-mer et développent des actions en référence à L'Education nouvelle et populaire.

Abonné·e de Mediapart

90 Billets

0 Édition

Billet de blog 4 mai 2020

Ceméa (avatar)

Ceméa

Les Ceméa (Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active) sont une association regroupant des militant.e.s sur toute la France métropolitaine et d'Outer-mer et développent des actions en référence à L'Education nouvelle et populaire.

Abonné·e de Mediapart

Vie sociale et confinement : l’aide alimentaire

VST, la revue du travail social et de la santé mentale des CEMEA réagit à l'actualité en recueillant des témoignages de professionnels actuellement sur les terrains. Comment les institutions s'organisent-elles pour faire face au coronavirus ? Quelles difficultés, mais aussi quelles inventions de la part des professionnels et des usagers pour maintenir une vie sociale … même en étant confinés ?

Ceméa (avatar)

Ceméa

Les Ceméa (Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active) sont une association regroupant des militant.e.s sur toute la France métropolitaine et d'Outer-mer et développent des actions en référence à L'Education nouvelle et populaire.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Logo VST © CEMEA

L’aide alimentaire à l’heure du confinement !

  • « Numéro Vert Social, Bonjour ! que puis-je faire pour vous ?

  • Je suis confiné chez moi, et je n’ai plus rien à manger. Pouvez-vous m’aider ?

  • Oui, Monsieur ; avez-vous contacté votre assistante sociale ?

  • Non je n’y arrive pas car on m’a dit qu’elle est confinée, aussi.

  • Ok, je peux vous proposer de faire une demande de colis alimentaire auprès de la Croix Rouge et ils vous livreront votre colis, demain, chez vous. Avez-vous, assez à manger, jusque-là ?

  • Oui, j’ai de quoi tenir, merci ».

Je travaille dans un service de téléphonie sociale dont je suis le responsable. Le début du confinement nous a poussés à nous organiser avec le département du Gers, et Gers Solidaire. Nous sommes en appui logistique avec des associations caritatives, comme la Banque Alimentaire et la Croix Rouge pour organiser l’aide alimentaire aux personnes les plus fragiles. Tout ce collectif a perçu que les demandes, d’aide alimentaire, augmenteraient avec le confinement annoncé mi-mars 2020. Ce type d’appel est devenu notre quotidien et une plateforme de téléphonie sociale constituée de professionnels pluridisciplinaires a permis cette adaptation et cette réponse immédiate pour les plus démunis.

Le plus étonnant dans ce processus c’est la capacité à changer les règles habituelles d’attribution de l’aide alimentaire.

Alain CLEMENT en 2001 indiquait que ces actions relatives au « secours alimentaire », dans l’Antiquité, s’exprimaient par le don organisé de nourriture à des personnes mais non spécifiquement à des « démunies ». « Vouloir nourrir les pauvres aurait été perçu non seulement [comme] inutile, mais aussi immoral, et comme un encouragement à la paresse et à l’oisiveté ». Déjà à cette époque, antique, la notion de donner à une catégorie spécifique de personnes (les pauvres par exemple) n’était pas admis. Une certaine forme de généralisation était à l’œuvre. Tout le monde pouvait en bénéficier.

Le « secours alimentaire », dans son époque moderne, vient des structures comme la Croix Rouge, la Banque Alimentaire, les Restos du Cœur qui se sont créés dans les années 80 avec chacune sa propre politique et son fonctionnement. Celui-ci s’exprime par un dispositif d’accueil, des conditions d’attribution, et un accompagnement social.

L’aide alimentaire à l’heure du confinement dû à la pandémie du COVID 19 a entrainé de nouvelles formes de travail de la part des professionnels de l’action sociale en lien avec les bénévoles des associations caritatives. Depuis le confinement, les demandes d'aide alimentaire sont en augmentation et on s'aperçoit que le système de livraison permet aux plus fragiles de bénéficier de l'élément nécessaire pour vivre décemment. On observe, aussi, de nouvelles formes de partenariat. En effet les structures fonctionnent différemment étant donné que l’objet commun n’est plus visible car il faut « aller vers » ces personnes qui sont confinées. Par conséquent, le travail partenarial n’a plus le même sens. Les professionnels se trouvent dans une forme de collaboration partagée pour répondre aux demandes nécessaires à la vie : l’alimentation.

Abdellatif BENJEDDOUR

Ingénieur en social

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.