https://www.youtube.com/watch?v=6Kbck2l6zec&t=1s
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Israël, un futur Dysney World pour adulte ?
To The Monty Python, my brothers in arms.
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Un peu de science-fiction très en deçà de la réalité.
A vous, les contempteurs du monde arabe, des Juifs pro-palestiniens, des gauchistes bronzés, des anarchistes sans dieux ni maîtres et autres aberrations cosmopolites, respirez ! Votre tranquillité domestique et morale est sauve ! Car voici l’excellence israélienne des techniques d’éducation et d’élevage hors sol, toutes espèces confondues, que ce soit à la ferme comme sur votre balcon, Palestiniens compris !
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Quelque part en ex-Palestine après l’immense victoire d’Israël sur le vieux monde.
Ô visiteurs, chers amis d’Israël, sachez à quel point nous sommes heureux de vous recevoir aujourd'hui dans notre Etat enfin libéré ! Vous qui connaissez la véritable histoire, la véritable nature de notre terre, comme de son irrésistible résilience, révélées si tragiquement ce 7 octobre funeste, vous revoir à nouveau parmi nous est la juste récompense de nos efforts incessants pour la paix et l’harmonie ! Que votre visite soit un éclaircissement pour les yeux et que votre cœur enfin purgé de tant de confusion, voire de haines passées, rejoigne enfin chacun de nos cœurs, unis en un seul organe !
Que vous ayez franchi les océans ou qu'armé des meilleures intentions, vous nous fassiez l'honneur d'une visite de courtoisie mitoyenne, soyez sûr que nous vous recevons les bras ouverts. Car, contrairement à l’esprit embrouillé de nos si mal nommés voisins, quand ça n’est pas semblables, prochains, circonvoisins, philistins, voire, palestiniens, sachez à quel point nous savons pardonner. Evoluant depuis une tout autre planète, ce peuple malheureux n’a en fait que deux défauts. S'être d’abord trompé de pays, ce qui est quand même dingue ! Et n'avoir jamais su investir dans le présent, obnubilé par sa violence congénitale, que chacun connait et reconnait désormais ! Une peuplade hybride oui, mais plus que tout, mal élevée, toujours prête à agresser sans raison valable le moindre visiteur, fut-il parfaitement intentionné, voire les touristes les plus souriants ou les mieux habillés, et qu’aucune autorité avant Israël n’a vraiment réussi à éduquer ! Si ce n’est, à rendre humains. Ne serait-ce qu’au travers de ce simple savoir-vivre, apprendre à dire : Merci Monsieur ! Ou Madame ! Ou Mademoiselle ! Ou le gentil robot !
Soyez donc enfin les bienvenus à Gazouilla, le nom aujourd'hui, divin, et si aimable à prononcer, de l’ex-Gaza, la trompeuse, l’insolente, LA TERRORISTE ! Et sachez, au milieu de cette odeur de mort qui flotte encore un peu partout, que c’est malgré tout un grand honneur et une grande consolation de vous recevoir !
Souvenons-nous pour autant, et c’est bien entendu la raison pour laquelle je vous invite à adopter lors de cette visite une attitude de recueillement, souvenons-nous oui, et à jamais, que Gazouilla la Nouvelle est devenue le strict opposé de ce qu'elle fut, puisque dorénavrant, Gazouilla est LE seul véritable mémorial de l’holocauste des terroristes et de l’insolence !
Voilà, si vous voulez prendre quelques photos, c’est tout de suite, ou plus du tout. Comme vous voulez... Je comprends parfaitement ! Il n’y a que moi à photographier en effet. Et le monde entier a déjà ma photo ! Ça par contre, non... Jeune homme !? Non, c’est interdit ! S’il vous plait ! Pas de photos dans les locaux adjacents... Oh là là, non, non, non ! C’est piégé Messieurs Dames ! C’est piégé oui ! Ben quand même... C'est miné, gros miné. Vous comprenez ? Miné ? Ça vous dit ? Boum boum ? Je suis désolé, mais vous allez devoir vous y faire, parce que là, c'est vital. Comment ça pourquoi ? Mais parce que nous avons miné la totalité des bordures du parcours bon sang ! et vous me demandez pourquoi ? Mais pour éviter les accidents justement ! Allons allons, soyons patients par pitié...
Nous allons vous fournir tous les documents appropriés. Et bénis en plus ! APRES LA VISITE voilà. Oui, d’accord, ça roule !?
Bien. Je vais maintenant vous énoncer le programme de l’inspection.... pardon, de la visite ! Oh là là, ça me gave déjà ce boulot. Nous allons donc, trop cher public ! commencer par la prison de Très Haute Sécurité, surnommée aujourd’hui, comme vous avez dû l’entendre, Gazélée la fêlée ! Drôle de nom, c'est vrai. Mais vous saurez pourquoi tout à l’heure, faites-moi confiance !
A ce propos, je vais être franc. N’imaginez pas que cette découverte soit juste un pur agrément. Oh non ! Certes, vous aurez votre compte de frissons, de chocs, éventuellement de tremblements, parfois-même, et n’y voyez aucune faiblesse de votre part, ce sont des réactions parfaitement NORMALES, d’éventuels orgasmes. Mais oui ! Il s’agit quand même de véritables TERRORISTES ! vous comprenez ? De véritables BÊTES ! DES MONSTRES OUI, voilà ! Pas de la frime, ou du simulacre, comme tant d’esprits dérangés ont accusé notre Etat de faire preuve, sans preuve.
Donc, très chers amis, nous allons maintenant avancer, oui, voilà, en file indienne, c’est parfait ! la suite du programme vous sera distillée tout le long du parcours, non Madame, c’est impossible, je suis désolé, il fallait y penser avant ! Je vous en prie.
Une seconde... Je tiens néanmoins à vous préciser gravement ceci en plus ! Devant tant de faits atroces PRODIGUES PAR LE HAMAS en effet ! LE HAMAS EVIDEMMENT, cette chose qui s'appelle LE HAMAS oui ! nous ne le dirons jamais assez, notre premier souci a été naturellement, celui de... comment dire... de créer oui, enfin... plutôt, de générer ! c’est ça, de générer voilà ! des terroristes calculables. Vous comprenez pourquoi n'est-ce pas ?
Comment avons-nous fait ? Eh bien, je vais sans doute vous choquer, et je suis désolé d’avoir à le dire si clairement, en devenant nous-mêmes, des durs ! Parfois même, des ordures ! Non, je n’ai pas peur de le l’avouer ! Mais non... Toutes ces valeurs sont bien obligées de changer de temps en temps, ne serait-ce qu’à la marge ! Mais attention quand même... Si nous sommes devenus, pour une part, des ordures, en tout cas, des ordures du futur, il s’agit alors, du futur le plus sûr ! Vous saisissez ? Et ne vous méprenez pas, il s’agit d’un futur parfaitement IRREPROCHABLE ! C’est clair ?
IRREPROCHABLE le futur, IRREPROCHABLES nous serons ! Enorme différence, pour nos partenaires, c’est facile à comprendre. Quand on possède de tels alliés, mais non Madame... je ne parle pas des TERRORISTES ! bon Dieu, je parle des grandes nations, comme la FRANCE ! l’ALLEMAGNE ! la HONGRIE ! les USA ! And THE GREAT BRITAIN ! Des gens très biens n’est-ce pas, très très biens, très propres, et le Monde entier nous respecte maintenant ! Parfaitement Monsieur, la Chine aussi ! C’est clair. Ils ne l’avouent pas, seulement parce qu’ils sont très timides, c’est bien connu. Ecoutez, imaginez une seconde, l’erreur fatale, si Israël se lâchait d’un coup… contre ces… contre ces… ces ANIMAUX ! Et bien les réactions, et pas qu’en France ou en Allemagne hein ? Mais partout dans le monde ! Sans parler de la SPA ! Pardon... Excusez-moi. C’est français oui, c’est très français ! Sorry. C’est une de mes blagues préférées. Désolé. Je n’ai rien dit ! Oubliez ! Oubliez ! Qu’est-ce que vous voulez, j’ai un élevage de poulets là-bas ! Alors, la SPA, Société Protectrice des Amiraux, vous comprenez, c’est clair maintenant ? Alors on en parle plus ! Qu’est-ce que je vous disais ?
Ah oui. Il faut que vous compreniez, chers visiteurs venus de partout, que ces sauvages, je parle des prétendus Palestiniens n’est-ce pas ! Ah là là... Si seulement je pouvais vous dire !
Je vais vous le dire en fait ! Ils ne peuvent pas se retenir ! Vous entendez ça ? Jamais ! Ils nous provoquent sans arrêt ! Comment ça comment ? Mais bon sang, en restant là, tout simplement ! Voilà. Dans nos pattes ! Bon Dieu, c’est qui qui crèche en Israël maintenant, quand même !? Ecoutez, je parle cash c’est vrai, mais je vais vous le dire plus simplement encore. Depuis des années, Israël cachait tout ça au monde, sous le désert du Néguev... vous saisissez ? Du coup, personne savait rien ! C’est clair ? Eh bien aujourd’hui, c’est fini ! On ne se cache plus ! C’est comme ça !
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Et maintenant. Beaucoup de réalité, très au-delà de la fiction
‘We are the masters of the house’: Israeli channels air snuff videos featuring systematic torture of Palestinians
https://mondoweiss.net/2024/03/we-are-the-masters-of-the-house-israeli-channels-air-snuff-videos-featuring-systematic-torture-of-palestinians/
Que l’on dise adieu, ou à plus tard, à ce monde dystopique toujours plausible, toujours possiblement édulcoré, le présent de l’Etat israélien, comme vous venez de le voir dans cette vidéo, est immonde, avéré et actuel. La suite, justement, c’est un article majeur sur le véritable niveau médian et actuel des politiques israéliennes de déshumanisation, qu’elles soient mentales ou physiques.
Tout le développement factuel de ce billet, est basé au départ sur les sources données par un article de Mondoweiss, excellente revue alternative étasunienne. Un texte complet et exhaustif sur le sujet, traduit maintenant, en totalité, ici, en français et dont tous les liens sont actifs. Chacun n’étant pas forcément à suivre et à lire immédiatement, ils sont trop nombreux de toutes façons dans une première lecture. J’en ai traduit néanmoins un certain nombre (6) et ceux-là, je vous conseille très vivement de les examiner, car ils sont de première importance pour comprendre en quoi Israël, a explosé toutes les limites en matière d'humiliation et de violences, sur une base techniques de tortures, dont la spécialité est qu’elles laissent peu, ou pas, de marques facilement visibles. Traitements ignobles, qu’il faut absolument connaître si l’on veut montrer à chacun, à quel niveau de duplicité et de sadisme dissimulé fonctionne cet Etat modèle de répression et de terreur, et depuis de si nombreuses années.
Ou, ici, un article plus que percutant de Noam Chomsky, de 2009, sur la même fabrique, cynique, ignoble et permanente.
NVESTIG’ACTION Exterminez toutes les brutes : Gaza 2009
https://investigaction.net/exterminez-toutes-les-brutes-gaza/
En 1947, le plan de partage de la Palestine accorde 56 % du territoire aux Juifs, alors qu'ils ne représentent que 30 % de la population. Mais cet avantage ne suffit pas à leurs dirigeants. Dès la fin de la première guerre israélo-arabe (1948/49) les Juifs possèderont 78% du territoire palestinien. Et manifestement, ça ne suffit toujours pas.
Rien de tel également, pour comprendre en détail la fabrique d'une résistance qui s'est avérée d'une patience hors norme, puis, rendue folle au long cours, d'épuisement et de souffrance, et dans des proportions que toute la bonne société des terroristes à plateau, entre autres, français, ignoreront toujours, tant ils sont ignorants de ce qui compte d'abord dans la vie, ne pas se foutre totalement du monde et de soi-même.
L’obligation à la résistance armée qui a été faite au monde palestinien, et depuis si longtemps, répond à l'extraordinaire cynisme d’Israël, tentant, décennies après décennies, d'euphémiser techniquement une répression atroce par sa durée et sa violence réelle, physique et symbolique. Une violence conceptualisée longtemps avant la Seconde Guerre mondiale par Jabotinsky, le leader des fascistes juifs historiques, et dont le père de Netaniahou fut le secrétaire. Ses écrits sont à mettre en avant, en regard d'une autre assertion, celle de la bonne conscience diabolique de Golda Meir, premier ministre israélienne.
« Nous pouvons pardonner aux arabes de tuer nos enfants. Nous ne pouvons pas leur pardonner de nous forcer à tuer leurs enfants. Nous n’aurons la paix avec les Arabes que quand ils aimeront leurs enfants plus qu’ils ne nous haïssent. »
Ben voyons. Quand on connaît la suite ça donne envie de vomir.
Et pas que la suite.
Jabotisky leader du courant fasciste juif, est finalement moins hypocrite, et même plus réservé, au début en tout cas, que nombre de ses partisans, et surtout plus conscient de la réalité humaine, que ses pendants fascistes actuels. En 1923, il publie « La Muraille d’acier » où il expose clairement son point de vue sur la suite des opérations. « les Arabes de Palestine n'accepteront jamais la transformation de la Palestine arabe en un pays à majorité juive. [...] je considère qu'il est absolument impossible d'expulser de quelque manière que ce soit les Arabes de Palestine, où vivront toujours deux peuples. (...) Ils sont aussi fins psychologues que nous. On peut leur raconter ce qu'on voudra, ils lisent aussi bien dans notre cœur que nous dans le leur. » Considérer qu’ils ne sont qu’« une populace avide, disposée à vendre sa patrie pour une ligne de chemin de fer » ne manifeste qu’un « mépris fondamental » pour les Arabes.
Mépris, qu’il prétend donc, le cher homme, ne pas ressentir.
C’est peut-être en partie vraie, mais alors quoi ? Les Arabes seraient, ces nobles partenaires de guerre, comme l’idéologie lyrique et éternellement crétine des fascistes le sous-entend, même lorsqu’ils sont moins veules que leurs collègues prétendument progressiste. Que propose alors Jabotinsky ? D’ériger une « muraille d’acier » (déjà...). En fait, une armée juive, moderne, appuyée par le monde occidental, installant un véritable rapport de force supérieur, par une immigration soutenue et une présence militaire massive. Un concept qui finira, dans sa forme réalisée, par devenir ce mur de séparation tue-la-vie dont on voit aujourd’hui l’étendue du désastre. Et qui sait, plus encore, dans les têtes israéliennes.
L’exposé de Mondoweiss à suivre, prolonge à un autre niveau, post 7 octobre, deux de mes billets écrits en Janvier sur l’euphémisation de la torture, comme technique de dissimulation d’Israël. Je vous demande seulement, humblement, d’avoir du cran et de lire le texte qui suit. Vous n’y trouverez aucune description longuement détaillée, ou complaisante évidemment, mais un ensemble de faits précis et sourcés, déjà largement suffisants, pour sortir de la com sédative de cet Etat en perdition. Cet article, extrêmement sérieux, montre à quel point Israël, pleinement sorti du champ commun de l’altérité humaine, et depuis si longtemps, est barré dans un monde de contrôle scientiste, de tout, sauf de lui-même. C’est au prix de lectures de ce type que nous pourrons mettre cet Etat, juridiquement et intérieurement, en face de ses constructions, certes démentes et psychiatrique, mais aussi criminelles au plus haut niveau. Cet Etat n’est rien sans notre assentiment et notre passivité. Seule une connaissance et une conscience en acte de l’ensemble du processus morbide qu’est pleinement Israël dorénavant, à l’image de nombre d'Etats suiveurs, voire donneurs d’ordre, et qu’il n’est plus besoin de nommer, empêchera ces entités, de mener à bien cette entreprise génocidaire à son terme.
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Mondoweiss
Par Kanav Kathuria le 28 MAI 2024
Comment les médecins des prisons israéliennes participent à la torture des détenus palestiniens.
C'est le titre de cet article. Dont voici le lien original. Tout la suite de billet repose donc désormais sur sa traduction. Qui suit le lien suivant.
https://mondoweiss.net/2024/05/how-israeli-prison-doctors-assist-in-the-torture-of-palestinian-detainees/
« Les médecins israéliens partagent les informations médicales des prisonniers avec les interrogateurs pour « donner le feu vert » à la torture, enseignant aux interrogateurs comment infliger de la douleur sans laisser de marques physiques et s’engagent même activement dans des actes de torture eux-mêmes.
Lorsque le procureur en chef de la Cour pénale internationale Karim Khan a demandé lundi des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant, il a remarquablement choisi de ne pas inclure la torture ou les violences sexuelles contre des prisonniers palestiniens dans sa liste des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité d’Israël.
L’omission de la torture par Khan est exceptionnelle. Au cours des sept derniers mois, des centaines de rapports, de témoignages et d’enquêtes ont éclairé davantage la torture brutale infligée par Israël aux détenus et prisonniers palestiniens retenus captifs dans les prisons de l’occupation israélienne.
Comme les organisations de la société civile palestinienne telles que l'Addameer Prisoner Support and Human Rights Association, le Club des prisonniers palestiniens et d'autres l'ont largement documenté, les prisonniers sont violemment battus et maltraités plusieurs fois par jour, enfermés dans des cellules « impropres à la vie humaine ». gardés les yeux bandés, les mains liées par des liens en plastique, isolés du monde extérieur, dépouillés de leurs vêtements, punis collectivement par la famine, attaqués par des chiens, agressés sexuellement
violences-sexuelles-israeliennes-1et torturés psychologiquement.
Au moins treize Palestiniens ont été martyrisés en prison depuis le 7 octobre à la suite de tortures et du refus de soins médicaux appropriés.
D'innombrables autres personnes ont été découvertes dans des fosses communes, avec des preuves évidentes d'actes de torture, d'exécutions et d'autres crimes contre l'humanité.
Même si elle est traitée comme un phénomène récent ou singulier par les médias occidentaux, comme dans le récent exposé de CNN
cnn-au-centre-de-detention-et-de-torture-de-sde-teimansur les horreurs pratiquées dans le tristement célèbre centre de détention de Sde Teiman, la torture israélienne précède de loin le 7 octobre. L’exercice d’un contrôle sur les Palestiniens est étroitement lié à sa création même en tant qu’État. Comme l’écrivait Walid Daqqa, icône révolutionnaire et littéraire palestinienne depuis sa prison en 2010 :
« Ce qui se passe dans [les prisons israéliennes] n’est pas seulement la détention et l’isolement d’un peuple considéré comme un risque pour la sécurité d’Israël, mais fait partie d’un plan général, scientifiquement planifié et calculé, visant à remodeler la conscience palestinienne. »
La torture israélienne est ainsi institutionnalisée et systématique – pratiquée par le vaste régime de « sécurité » de l’État et sanctionnée par ses organes juridiques et judiciaires. Au niveau international, le recours à la torture par Israël continue sans contrôle, bien que l’État soit signataire de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Pourtant, en découvrant le labyrinthe de systèmes, de lois, d’institutions et de personnes qui façonnent la manière dont Israël pratique la torture, un groupe crucial d’auteurs tend à échapper à toute culpabilité : les professionnels de la santé dans les prisons et les centres de détention de l’occupation israélienne. Alors que l'attention sur ceux qui torturent revient généralement aux interrogateurs du Shin Bet (ou l'agence de « sécurité » intérieure israélienne), les médecins et psychologues carcéraux israéliens sont profondément complices de la torture et des traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés aux Palestiniens incarcérés, soi-disant confiés à leur protection.
Donner le « feu vert » médical à la torture
Les réglementations internationales interdisant aux médecins de se livrer à des actes de torture sont absolues.Par exemple, la Déclaration de Tokyo de 1975 de l'Association médicale mondiale – une association à laquelle appartient l'Association médicale israélienne – stipule qu'un médecin ne doit pas « tolérer ni participer à la pratique de la torture… quelle que soit l'infraction dont la victime de telles procédures est soupçonnée ». , accusé ou coupable, et quelles que soient les convictions ou les motivations de la victime… y compris [dans] les conflits armés et les troubles civils. La Déclaration déclare en outre que « bien que les médecins aient l’obligation de diagnostiquer et de traiter les victimes de torture, il leur est éthiquement interdit de procéder à toute évaluation, ou de fournir des informations ou un traitement susceptible de faciliter ou de perpétuer la torture ». (c'est nous qui soulignons).
En d’autres termes : un médecin peut toujours être complice de torture même si sa participation n’est pas directe. En tant que professionnels de la santé responsables du bien-être de leurs patients, les médecins ont l'obligation éthique de s'exprimer et de signaler les abus dont ils sont témoins, de protéger leurs patients, d'assurer la confidentialité des informations médicales personnelles des patients et de se retirer de toute situation où la torture est utilisée ou menacé de l’être.
Les preuves recueillies au cours des 30 dernières années prouvent que les médecins israéliens ne respectent généralement pas ces obligations éthiques et opèrent en violation du droit international. Comme le détaillent les rapports de Human Rights Watch, Amnesty International, Physicians for Human Rights-Israel et bien d’autres, l’implication médicale israélienne dans la torture est systématique – et en fait fait partie intégrante du délit d’Israël.
La complicité médicale dans la torture se manifeste de plusieurs manières. Comme l’explique l’étude approfondie d’Addameer de 2020, Cell 26, avant le début de l’interrogatoire d’un détenu, les médecins israéliens collaborent avec les interrogateurs du Shin Bet pour « certifier » ou approuver qu’ils sont « aptes » à subir la torture. Pendant toute la durée de l'interrogatoire, un médecin donne le « feu vert » à la poursuite de la torture.
Mais permettre la torture va au-delà d’un « contrôle de santé » superficiel. Lors de leurs examens, les professionnels de santé recherchent les faiblesses physiques et psychologiques à exploiter chez une personne. Ces faiblesses sont activement partagées avec les interrogateurs pour les aider à briser le moral du prisonnier.
Les médecins israéliens dissimulent également les blessures qu'ils observent lors de la torture. Au lieu de s’acquitter de leur responsabilité éthique de signaler les abus, les médecins falsifient ou s’abstiennent de documenter les effets physiques et psychologiques de la torture sur le corps et l’esprit d’un détenu, privant ainsi les victimes d’utiliser des preuves potentielles contre leurs tortionnaires.
La complicité médicale dans la torture s’étend bien au-delà des médecins individuels et s’étend à l’ensemble du système médical israélien. Les détenus palestiniens racontent que les interrogateurs sont formés aux méthodes d'abus conçues pour infliger un maximum de dégâts. Cette connaissance n'est pas innée ; Selon la cellule 26, les recherches médicales sont plutôt partagées avec les interrogateurs de l'occupation israélienne pour les armer de techniques et de programmes de torture spécifiques destinés à causer des souffrances extrêmes aux détenus palestiniens tout en laissant un minimum de preuves matérielles.
Depuis le 7 octobre, les enquêtes et les témoignages de survivants de la torture, d’avocats, d’organisations de défense des droits de l’homme comme de certains lanceurs d’alerte israéliens ont confirmé que l’implication de médecins israéliens dans la torture est toujours d’actualité. Le 16 avril, un rapport effroyable de l’UNRWA sur la torture des détenus de Gaza a déclaré que lorsqu'ils tentaient de recevoir une assistance médicale pour soigner les blessures causées par la torture, les prisonniers palestiniens étaient plutôt battus davantage par les médecins de la prison.
La complicité médicale dans la torture inclut également la négligence médicale – une pratique délibérée et de longue date dans les prisons israéliennes. Un rapport de Médecins pour les droits de l’homme-Israël, publié le mois dernier détaille les horribles conditions de détention dans un hôpital de campagne établi à la base militaire et au centre de détention de Sde Teiman. Selon le rapport, le personnel médical soigne les patients qui sont attachés et ont les yeux bandés ; pratiquer des actes médicaux invasifs « sans que les patients reçoivent au préalable des explications suffisantes ou donnent leur consentement » ; refuser d'administrer des soins du tout; refusant d’administrer des analgésiques et justifiant la fourniture d’un traitement « uniquement dans les cas où il aide les forces de sécurité à interroger les patients ». De plus, le personnel médical n’est pas tenu de signaler ou de documenter les cas de violence ou de torture dont il est témoin, ni même de signer des documents médicaux avec son vrai nom ou son numéro de licence, ce qui le protège de toute enquête potentielle concernant son manquement à l’éthique médicale.
Dans l’enquête de CNN sur Sde Teiman, trois autres lanceurs d’alerte israéliens du centre de détention israélien ont révélé comment les procédures médicales dans l’établissement sont « parfois effectuées par des médecins sous-qualifiés, ce qui lui vaut la réputation d’être « un paradis pour les internes ».
Comme l’a déclaré l’un des lanceurs d’alerte à CNN : « On m’a demandé d’apprendre comment faire certaines choses sur les patients, en effectuant des procédures médicales mineures qui sont totalement en dehors de mon expertise… le simple fait d’être là, c’était comme être complice d’un abus. » La même personne a également été témoin d'amputations pratiquées sur des personnes qui avaient subi des blessures causées par le fait que leurs mains étaient constamment attachées.
Les conditions de vie à l’hôpital de campagne de Sde Teiman sont si désastreuses qu’un médecin israélien en poste dans l’établissement a écrit une lettre au ministre israélien de la Santé pour lui faire part de ses inquiétudes début avril. Dans ce document, il a déclaré que les circonstances sont si sombres que ses « engagements fondamentaux envers les patients » sont abandonnés et que les équipes médicales de l’établissement, ainsi que le ministère de la Santé, violent la loi israélienne sur l’incarcération des combattants illégaux.
Quand les médecins sont des agents du colonialisme
La participation de professionnels de la santé à la torture – ceux dont le devoir est ostensiblement de guérir, de soulager les souffrances et d’agir dans le meilleur intérêt de leurs patients – n’est pas une contradiction. Indépendamment de l’éthique ou des lois, le personnel médical israélien agit avant tout comme des agents du régime colonial de peuplement israélien. Sous le colonialisme de peuplement, tous les aspects de la société d’un colonisateur servent un seul objectif : accroître l’oppression du peuple colonisé.
La profession de médecin n’est pas différente.
Dans son essai « Médecine et colonialisme », Frantz Fanon décrit ce que signifie exercer la médecine dans un contexte colonial. S'exprimant sur l'Algérie française, il écrit :
« le médecin lui-même… a décidé de s'exclure du cercle protecteur que les principes et les valeurs du corps médical ont tissé autour de lui… Dans une région donnée, le médecin se révèle parfois comme le plus sanguinaire des colonisateurs… il devient alors le tortionnaire qui se trouve être médecin. » Fanon poursuit : « Sur le plan strictement technique, le médecin européen collabore activement avec les forces coloniales dans leurs pratiques les plus effroyables et les plus dégradantes. »
Les 230 derniers jours ont montré douloureusement que l’anéantissement des infrastructures de santé de Gaza est l’un des objectifs centraux de la campagne génocidaire d’Israël. En plus de la destruction des hôpitaux, les travailleurs de la santé palestiniens sont kidnappés, torturés et tués par centaines. Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 493 agents de santé ont été assassinés par Israël depuis le 7 octobre. Plus de 200 autres ont été arrêtés par les forces d’occupation israéliennes. Certains – comme le Dr Adnan Al-Bursh, chef du service orthopédique de l'hôpital al-Shifa – ont été torturés à mort après des mois de captivité.
dr-adnan-al-burshTandis qu'Israël bombarde et détruit des hôpitaux, les médecins israéliens torturent les prisonniers palestiniens. Tandis qu’Israël exécute des patients palestiniens, ses médecins partagent leurs recherches médicales pour aider à mieux torturer les détenus palestiniens. Selon les mots du Dr Al-Bursh : « Pratiquer la médecine est devenu un crime… et la peine pour avoir sauvé des vies est devenue la détention et la torture à mort. »
Tandis que des médecins palestiniens meurent dans les hôpitaux de Gaza avec leurs patients, les médecins israéliens sont eux, complices du génocide.
Traduction Google Trad. / Cham Baya