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Billet de blog 18 août 2025

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Ukraine : la paix ne peut être un marché de puissances

Alors que Donald Trump tente de s’ériger en médiateur entre Moscou et Kyiv, les dirigeants européens rappellent leurs lignes rouges : souveraineté de l’Ukraine, intangibilité de ses frontières, garanties de sécurité irrévocables. Mais la paix ne peut être réduite à un marché entre grandes puissances. Elle doit être construite avec l’Ukraine, dans le respect du droit, de la justice et de la dignité des peuples.

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Alors que Donald Trump tente de s’ériger en médiateur entre Moscou et Kyiv, les dirigeants européens rappellent leurs lignes rouges : souveraineté de l’Ukraine, intangibilité de ses frontières, garanties de sécurité irrévocables. Mais la paix ne peut être réduite à un marché entre grandes puissances. Elle doit être construite avec l’Ukraine, dans le respect du droit, de la justice et de la dignité des peuples.

Le 16 août 2025, les dirigeants européens ont publié une déclaration commune à la suite de la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska. Ils y réaffirment des principes essentiels : la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, son droit à choisir librement son avenir européen et atlantique, et la nécessité de garanties de sécurité irrévocables.

Ces lignes rouges sont indispensables. Mais elles ne suffisent pas.

L’Europe face à un tournant stratégique

En reconnaissant le rôle de Donald Trump tout en réaffirmant l’inviolabilité des frontières et le droit de l’Ukraine à rejoindre l’Union européenne ou l’OTAN, les Européens ont voulu rappeler qu’ils restaient des acteurs incontournables du processus. Leur message est implicite mais clair : l’avenir de l’Ukraine ne peut pas se décider dans un face-à-face entre Washington et Moscou.

C’est un signal politique fort. Mais l’histoire récente nous rappelle que les équilibres fondés sur la seule logique des rapports de force sont précaires. Ils contiennent toujours le risque de futurs affrontements.

Avec l’Ukraine, pas à sa place

CAP 21 le rappelle avec force : la paix ne peut pas être dictée. Elle doit être construite avec l’Ukraine, jamais à sa place.

Tout compromis conclu au-dessus de la tête du peuple ukrainien ne serait pas une paix, mais une suspension des hostilités, porteuse de nouvelles violences. L’exigence démocratique commande que les Ukrainiens demeurent maîtres de leurs choix, y compris de leurs frontières et de leurs alliances.

La justice comme condition de la paix

Il ne saurait y avoir de paix durable sans justice.

  • Les crimes de guerre doivent être jugés devant les juridictions compétentes.
  • Les avoirs criminels et les biens mal acquis, confisqués dans le cadre des sanctions, doivent être restitués au peuple ukrainien, pour financer sa reconstruction et réparer, au moins en partie, les ravages de l’agression.
  • Les réparations doivent être garanties, afin que la reconstruction ne repose pas uniquement sur la solidarité internationale, mais sur la responsabilité de l’agresseur.

Une paix qui tournerait le dos à la vérité et à la responsabilité ne serait qu’un armistice précaire.

Une Europe ferme et constructive

Les sanctions contre la Russie sont nécessaires, mais elles ne suffisent pas. L’Europe doit s’affirmer comme puissance d’équilibre en proposant un projet d’avenir pour l’Ukraine :

  • des garanties de sécurité claires et durables ;
  • un soutien massif à la reconstruction économique ;
  • une perspective d’intégration européenne et politique crédible.

C’est dans cette double posture – fermeté et construction – que l’Europe trouvera sa crédibilité et sa légitimité.

La paix, une victoire du droit et de la dignité

La paix ne se résume pas au silence des armes. Elle doit être la victoire du droit sur la violence, de la justice sur l’impunité, de la dignité des peuples sur la loi du plus fort.

C’est à cette condition que la paix en Ukraine sera non seulement possible, mais durable.

Par Chantal Cutajar, présidente de CAP 21 – Le Rassemblement Citoyen

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