Vous personnellement, trouvez-vous le mouvement dit des « gilets jaunes », justifié ou pas justifié ? Tel fut la bête question posée par Odoxa aux 1005 représentants de la conscience nationale française, appellés dans le jargon échantillon.
84% des Français jugent le mouvement des «gilets jaunes» justifié, nous dit Odoxa
La question a des allures d'un test "démocratique" destiné aux tous petits. On entrevoit bel et bien une maîtresse d'école d’un pays nouvellement démocratique -tentant de recenser ou prélever les germes de dictature chez ses élèves- mobiliser pareille question pour sa salle de classe.
-Toi Paul, personnellement, dis-moi, trouves-tu l'amitié subite de Jeanne et Brigitte, "justifié ou pas justifié"? Toi Gérard, intuitu personæ, trouves-tu les larmes de ton voisin "justifié ou pas justifié"? ...On pourrait multiplier les exemples à l'infini. L’idée étant de dresser une liste des gens n’accepterait pas la liberté d’action, d’opinion,de ton...de leurs camarades.
Quel mouvement physique, quel mouvement social ne serait donc pas "justifié"? Tous sont justifiés. Les lois physiques les lois sociales justifient le mouvement. La démocratie, dit-on, c’est l’expression de la pluralité des opinions, c’est la liberté d'expression et de manifestation. Alors, lorsqu'on est dans un régime « démocratique », en vérité, la question qu'on pourrait poser à des adultes normaux ne peut plus être: justifié ou pas justifié « untel mouvement ».
Dans le cas d’espèce, ce qui "justifie" (fondé, nous y reviendrons) le mouvement des "gilets jaunes", c'est la liberté des individus ou la « démocratie » d’une part et la hausse de la taxe carburant d’autre part. Il suffit de retirer une de ces deux causes, probablement le mouvement perdrait son « justifié ». Oui perdrait, car la question était de savoir si « vous trouvez ».
Mais enfin, deux petites minutes, à quoi renvoie précisément leur adjectif « justifié »?
Justifier: Prouver la vérité d'une chose; déclarer juste; prouver son innocence;Éviter à quelque chose une critique possible; Prouver le bien-fondé de quelque chose; faire qu'une chose soit légitime, fondée en raison.
Essayons de reformuler la question des sondeurs: Vous personnellement, trouvez-vous le mouvement dit des « gilets jaunes », prouvé ou pas prouvé? Déclaré ou pas déclaré? Fondé ou pas fondé?Fait ou pas fait? ....La question des sondeurs défie le sens commun. Les français interrogés ont du se départir de toute pensée propre pour pouvoir répondre à la question des sondeurs.Les sondeurs auraient pu simplement demander: Soutenez vous le mouvement des gilets jaunes ? Vous reconnaissez vous dans les revendications des gilets jaunes? ...Hélas! Questions trop simples, trop claires....logiquement sans faille. Il a donc fallu inventer une question extraordinairement niaise: trouvez-vous justifié....
Que 99,9 % des français trouvent quelque chose « justifié » ne justifie rien, ne prouve pas que cette chose soit juste ou relève de la justice. Cette association grotesque entre un chiffre, un pourcentage et la notion de « juste » n’est pas pertinente. 1% de Français peuvent avoir raison sur tout le reste.
Pour la clarté du débat public, il eût été intéressant de demander aux français de justifier, c’est à dire de prouver que le contenu des déclarations des "gilets jaunes" relève de la « JUSTICE ». Et il faudra dès lors définir ce qu’est la JUSTICE.
Le pour ou contre les « gilets jaunes » ne sert à rien et ne veut strictement rien dire. Je ne suis pas pas contre le mouvement des "gilets jaunes". J'ai une analyse sur ce que j'observe, j'entends...et qui me permet de dire que ce n'est pas un mouvement "sérieux", un mouvement qui prend en compte, défend les intérêts des travailleurs. N'en parlons pas des travailleurs étrangers.
La légion d'honneurs
Depuis que la France a trouvé le mouvement des "gilets jaunes" justifié à 84%, le mouvement est à nouveau envahi par de nouveaux soutiens :intellectuels, les artistes, les évadés fiscaux, les journalistes, animateurs de variétés, d'anciens présidents de la république,et bientôt par des milliardaires . Tous, saluent, honorent, louent, encensent médiatiquement les "gilets jaunes". On peut parler d'une légion d'honneurs.
Cyrille Hanouna, Patrick Sébastien, Franck Dubosc, François Hollande, Arnaud Ducret, Kaaris, Pierre ¨Perret, Alain Finkielkraut, Ivan Rioufol, Marion Maréchal, le Figaro, Libération, Médiapart, Le Monde....plus la Nationale opportuniste (Wauquiez, Dupont Aignan, Marine Le Pen, Mélenchon....) tous soutiennent les "gilets jaunes". Ils disent comprendre le mouvement des "gilets jaunes". Qu’ils les encouragent à manifester, encore heureux, que feraient-ils d’autres? Tout de même, quelle est la vision de la société que partage les Hanouna, les Dubosc, les Hollandes et les gilets jaunes? Et comment compte-ils la préfigurer? Qu'est-ce que ça veut dire soutenir les "gilets jaunes"Qu'est-ce cela implique? Qu'on pense à eux tous les matins?
Quels sont les mots d'ordre de toutes ces belles âmes? Quel est le mot d’ordre qui plaît particulièrement aux Insoumis? Aux Fascistes? Aux Écologistes ? Aux Socialistes? Aux Républicains ? Quel est le point de convergence ? On a appris que Monsieur Ruffin essayait de créer les liens entre Nuit Debout et « gilets jaunes », que dire? Bonne chance!
Soutenir les « gilets jaunes » , ça c’est le mode de militantisme des bourgeois, des conservateurs, des chiens de garde, des gens qui ont décidé depuis longtemps que leur réussite personnel témoigne de ce que la société dans laquelle nous vivons est juste. Soutenir , quelle marque d’affection.
Dans un pays où 10% de la population possèdent 50% du patrimoine national, dans un monde où 8 milliardaires ont une richesse supérieure à plus 3 milliards de personnes, on ne peut pas simplement dire je soutiens ces pauvres mecs , ces « gilets jaunes » qui exprime noirement une angoisse existentielle.
Faudrait pouvoir demander à quelqu’un comme François Hollande, s’il soutient aussi les revendications mélencho-lépenistes des fameux porte-parole des " gilets jaunes". Hollande s'est quand même fait remarquer en déclarant que son ennemi était la finance, puis en tentant de faire passer une loi sur la déchéance de la nationalité. Existe donc chez FrançoisHollance, comme chez les "gilets jaunes", une espèce de lépeno-melenchonisme.
Les « gilets jaunes » ne voulaient pas de récupération politique. Or, eux-mêmes, les "gilets jaunes", les "apolitiques", se sont récupérés politiquement. Les médias les ont récupéré politiquement. l'opposition ....et en dernière instance l'Etat. Ce fut la grande roue de la fortune...de la manipulation.
Quant à ceux qui essayent de distinguer "gilets jaunes" et casseurs, c'est quasiment mission impossible.
Ce qui conduit à la question: les "gilets jaunes" existent -ils encore vraiment? N'a t-on plus seulement affaire à une sérieuse coalition entre les fâchés et les fachos? Une paix officiel entre les pro fâchés et les pro fachos?