1. Le Bien
Le protocole en vigueur exige que toute personne prenant la parole sur le conflit Ukraine-Russie commence par "condamner" l'agression de la Russie. Je ne me plierai pas à ce protocole. Il ne relève que de la posture virtuelle, du présentéisme événementiel, du pacifisme mou et faux, et enfin d'une morale prêt-à-porter.
Qui suis-je moi, quand Dieu lui-même, "se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes"?
Aujourd'hui, monsieur Zelensky appelle l'humanité entière pour lui venir en aide contre le méchant Poutine, mais ce Zelensky, est-il au courant que ce qui arrive à la pauvre Ukraine n'est pas très inédit? Et que, le "monde libre" qu'il veut tant embrasser, qu'il nous vante tant, est une espèce de "Russie" au carré inavouable pour nombre de nations à travers le monde.
Il y a chez Zelensky, non pas le courage du héros, mais l'opportunisme de l'acteur. Il y a chez Zelensky, une volonté d'ignorance crasse de la réalité politique du monde dans lequel on vit.
Qu'est-ce que l'Ukraine aujourd'hui? C'est le Chili, le Nicaragua, Cuba, la Colombie, le Panama, le Kosovo, la Palestine l'Afghanistan, l'Irak, la Somalie, la RDC, Centrafrique, la Côte d'Ivoire, la Libye, la Syrie d'hier. Ces différentes agressions ou "interventions humanitaires" n'ont pas été commises par la Russie, mais par l'Occident, à la tête duquel on trouve les USA, puis la France. Ce n'est pas pour justifier, tolérer ce qui se passe en Ukraine. Cependant, quelle est cette "justice" à tête chercheuse, et pourquoi devrait-on s'y résoudre?
En regardant ce qui se passe en Ukraine, et en écoutant tout ce qui se dit , n'importe quel esprit sain n'éprouve qu'une seule envie: s'étrangler. Tant l'hypocrisie est géante.
Le bilan de la Russie, en matière d'agression des peuples, est quasi insignifiant. Quand Zelensky peint Poutine en monstre absolu, et des journalistes font du même Poutine un neo-fou dangereux pour la paix globale, cela ne peut qu'émouvoir ceux et celles qui ont intérêt à faire oublier leurs propres abominations.
Le recours à l'histoire déplait. . On veut la paix, sous fond d'horreurs cachées. On veut la paix, en fermant les yeux sur les crimes des agresseurs professionnels, pour déverser sa rage contre un agresseur de circonstance.
2. Une guerre "mondiale" sibylline contre la Russie
Les "sanctions" de l'Occident contre la Russie ou contre les fameux oligarques ne sont pas des sanctions, mais des frappes. Des mitraillettes. Des bombes.
Sur quelle base "sanctionne" t-on la Russie? En vertu de quel principe? En quel honneur, en quelle qualité Bruno Le Maire déclare qu'il veut l'effondrement de l'économie russe? Rappelons à ce ministre que l'économie russe ce n'est pas Poutine, encore moins les oligarques. L'économie russe ce sont les millions de travailleurs et de travailleuses".
Le peuple russe n'a pas mandaté les bons occidentaux pour faire tomber leur "dictateur". Et avant ça leur économie. Ceci relève, entre autres, du pur banditisme. Les "sanctions" à l'égard de la Russie? La continuation de la politique par d'autres moyens, en l'occurence la guerre. Que l'Occident s'assume sans masque! Qu'il ne se cache derrière son petit doigt. La Russie affronte non seulement l'Ukraine, mais la totalité du monde occidental, lequel mène une guerre totale.
La Russie n'a pas déclaré la guerre à l'Ukraine ou aux Ukrainiens. Elle a fait mieux, elle a argué la dénazification et la démilitarisation du pouvoir ukrainien. A l'image des occidentaux, qui eux, mettent surtout en avant la démocratie et les droits de l'homme. La Russie est une puissance impérialiste...Mais, faute de moyens et d'attrait érotique, n'en déplaise au Sir Kamel Daoud (lire son désespérant billet sur le site du Point : Le potentiel érotique de Poutine), un impérialisme bien précaire
Militairement, les Ukrainiens font office de chair à canon. Les bons européens, qui se privent exceptionnellement d'intervenir, envoient des armes aux "combattants". Tous ne sont ne sont pas encore vraiment sur place, ils arrivent comme on arrive dans un supermarché, en pagaille. Ils improvisent une organisation, une stratégie. Au même moment, on parle de privilégier dialogue, et avant le dialogue, on fait quand même savoir au monde que Poutine est un malade mental, un cinglé. Sacrée ambiance! Sacrée Europe! En 1918, donc en pleine première guerre mondiale, quelques mois après la révolution d'octobre, Lénine affirmait:
"C'est un crime, du point de vue de la défense de la patrie, que d'accepter le combat avec un ennemi infiniment plus fort et mieux préparé lors que notoirement on n'a pas d'armée. Force nous est, du point de vue de la défense de la patrie, de signer la plus dure, la plus oppressive, la plus barbare et la plus honteuse des paix non pas pour "capituler" devant l'impérialisme, mais pour apprendre à le combattre et s'y préparer d'une façons sérieuse et efficace." Que Zelensky aille méditer ce propos. Il lui servira davantage que ses bavardes nocturnes avec Biden ou Macron.
Economiquement, un cartel de pays décide de prendre des "sanctions". Comme si Poutine et les oligarques manqueront de quoi manger, et s'empresseront de se mettre à genoux. Les multinationales qui s'accommodent très bien du travail des enfants, du pillage, des inégalités indescriptibles, des guerres civiles, des régimes fantoches, , sortent enfin les larmes et décident de rompre tout lien avec la Russie.
Politiquement, on souhaite faire de la Russie un "paria" à l'international. On veut le confiner. Et, fait absolument nouveau, les instances sportives excluent la Russie de toute compétition. C'est pourtant au Qatar que se tiendra la prochaine coupe du monde 2022. La Russophobie est bien réel. Qatastrophique!
Ajoutons à ce niveau, quelque chose d'essentiel, la Russie n'est pas une victime. Et c'est peut être ce qui fait de la Russie un cas politique intéressant.
3. Poutine, le dictateur
D'après Wikipédia, qui tire sa définition du Trésor de la langue française, une dictature une est un régime politique dans lequel une personne ou un groupe de personnes exercent tous les pouvoirs de façon absolue, sans qu'aucune loi ou institution ne les limitent.
Cette définition pourrait s'appliquer à ce qu'on appelle "communauté internationale". Il s'agit d'un groupuscule de nations occidentales qui exerce bel et bien un pouvoir absolu à l'égard des autres Etats. Aucun dirigeant occidental n'a déjà eu à rendre des comptes pour telle ou telle agression, tel ou tel crime perpétré.
Les "sanctions" contre la Russie relèvent-elle d'une logique démocratique ou dictatoriale? Dans quel cadre ces "sanctions" ont-elles été discutées? Quelle institution a été mandatée pour sanctionner un peuple entier, sous le sérieux prétexte qu'on veuille mettre la main sur son dirigeant? Un peuple souverain peut-il "sanctionner" un autre peuple souverain?
Va t-on apprendre aux russes à choisir leurs dirigeants ou à faire la révolution? Allons! Que cesse l'arrogance occidentale! Que l'Ukraine baisse d'un ton! Que les sanctions soient levées! Que Vladimir Poutine rappelle ses troupes! Et que ces deux pays voisins puissent discuter.
Zelensky croit-il que l'entrée de son pays dans l'UE déportera celui-ci, géographiquement, aux frontières de la Belgique ou de la France? Il demeurera frontalier à la Russie. L'Ukraine a tout gagné en forgeant une paix durable avec la Russie.