Pauvre Afrique!
Nul continent n'aura connu un tel sort. Un tel mépris. Un tel échec. Une telle défaite. Une telle domination. Un tel enfer. Une telle misère. Un tel désespoir. Un tel brouillard. Un tel pillage. Nul continent, si on en croit aussi les discours, n'aura été autant aimé,aidé, entouré....Et pourtant, ce qui se dessine, s'observe ne peut que ravir les étourdis, parmi lesquels se rangent bon nombre d'intellectuels du continent.
Ce vendredi 2 février, le chef de l'Etat français coprésidait avec le président sénégalais j'ai nommé Maquille Sale, la conférence du Partenariat mondial pour l'éducation (PME) aux environs de la capitale sénégalaise.
Quoi de mieux donc, pour parler d'éducation, dans cette partie du monde qui en a cruellement besoin, de réunir le sémillant Macron et la fessue Rihanna, ambassadrice de ce fameux partenariat.
Qui ignore, - qu'il lève son petit doigt- à quel point la musique de la chanteuse Rihanna participe grandement à l'éducation populaire dans le monde, et spécialement en Afrique ? Qui ignore ses clips vachement révolutionnaires? Qui donc ose ignorer ses textes ? Petite compilation:
Come here Rude Boy, boy
Can you get it up
Come here Rude Boy, boy
Is you big enough
Take it, take it
Baby, baby
Take it, take it
Love me, love me. extrait de Rude Boy de Rihanna
Work, work, work
Work, work, work
You see me I be
Work, work, work
Work, work, work
You see me
Do me dirt, dirt, dirt
Dirt, dirt, dirt
For some of that
Work, work, work
Work, work, work
For you I got love, love, love
Love, love, love
When I came for my turn, turn
Turn, turn, turn. Extrait de son titre Work.
Bitch better have my money!
Y'all should know me well enough
Bitch better have my money!
Please don't call me on my bluff
Pay me what you owe me
Ballin' bigger than LeBron
Bitch, give me your money
Who y'all think y'all frontin' on?
Like brrap, brrap, brrap . Extrait de son titre Bitch better have my money.
Qui aussi, peut contester, que les fesses de Rihana vues et revues partout sur internet rappellent la mappemonde d'un Jean Rotz? Et qu'il vaut mieux voir sans cesse le parfait corps ondulant de Madame que rien? Principe de raison suffisante oblige.
Que l'Afrique se voit imposer une telle figure callipygienne, qui pourrait en nier le bien-fondé?
Quant au Maquereau, au Macron si vous voulez, de quelle éducation va t-il parler là-bas? Je ne comprends pas. Qu'on m'explique! Parce que Président, on veut me dire que ce monsieur à son mot à dire dans cette affaire, alors que les concernés (enseignants) meurent de silence et de déconsidération?
Pour accueillir ces deux coqueluches, ces deux jeunes winners, ces deux stars, ces deux consciencieux, le Président du Sénégal, démocratiquement élu, par conséquent médiatiquement fréquentable, a cru bon devoir imposer à ses populations: bruits (applaudissements, discours, interviews, promesses, remerciements, son des moteurs des berlines,etc.), bains de foule et autres futilités à gogo.
Y'a Immigration massive, Macron signe un chèque. Y'a le Climat qui va pas bien, Macron signe un chèque. Y'a Education en péril....le même Macron signe un autre chèque. Tout se finance...tout se régule et se règle par elle. Et les imbéciles toujours là pour acclamer, pour écrire des papiers sérieux, pour nous expliquer sérieusement la politique étrangère exceptionnelle de ce monsieur.
Dans ce monde de pragmatiques, les gens importants ne savent faire qu'une seule chose, signer des chèques. Ils signent des chèques... octroient des aides....font des dons....annulent les dettes. L'argent sauve et guérit.
L'aide, l'aide, toujours l'aide et encore l'aide, depuis la fin de la mission civilisatrice, c'est le mot international par excellence....N'ai-je pas déjà écrit que le mot aide forme avec le mot aids une étrange et nette paronymie?
Qu'à côté du VIH, il y a l'anophèle femelle, mais surtout il y a l'aide internationale, véritable endémie, qui perpétue en règle un monde inégalitaire, cynique, et donc livré aux pires atrocités.
L'éducation en Afrique, bien sûr, c'est un sujet fondamental. Et si la question intéressait réellement Rihanna, elle aurait été la première à s'auto-censurer en Afrique. Car, il faut bien dire, qu'aujourd'hui, bien des élèves et des étudiants sont davantage préoccupés par les rythmes et les frasques de la Rihanna que par les propos des indigents enseignants, lesquels tentent désespérément, dans la plus grande solitude, la plus parfaite précarité, le plus grand dédain social, de former une jeunesse allègrement hostile à toute véritable éducation. Celle-ci n'a d'yeux que pour les Rihanna, et très accessoirement les Macron. C'est à dire la pénombre. Le semi-obscurantisme.