2. Guerre masquée
Que Poutine bâillonne son peuple, quoi de plus normal, c'est un "dictateur". N'est-ce pas?
Que les "démocraties" occidentales affament le peuple russe, ségrèguent les athlètes, cancelisent les artistes (cancel culture), gèlent les avoirs de ceux qu'elles présentent mécaniquement comme des "oligarques" russes, n'est-ce pas nous plonger dans des paradoxes gigantesques et insolubles?
Puisqu'on dit que Poutine est un fou, un autocrate (pouvoir d'un seul), un dictateur. Qu'il a décidé tout seul cette guerre. Comment comprendre alors les "sanctions" à l'encontre des premières "victimes" de Poutine: la Russie?
Les "sanctions" à l'égard de la Russie témoignent que ce n'est pas tant le dictateur, le fou, l'autocrate qui est visé, mais bel et bien la Russie. Si les sanctions défaisaient les dictatures ou les dictateurs, on le saurait. Sauf bien sûr le Gluskmann Raphael, qui pense avoir un coeur plus profond que la pacifique, et une pensée plus brillante que le soleil de Dubaï. Fils d'un des nouveaux philosophes, ce démo-cra-tique personnage, n'a de cesse de plastronner en néo-colon ou en humaniste de service ou encore en père Fouettard.
Les "sanctions" contre la Russie ne sont pas de l'ordre de la diplomatie, mais de la guerre. Lorsqu'on fait accroire à l'opinion occidentale qu'elle n'est pas en guerre, et que celle-ci mord à l'hameçon, il faut bien se dire que le somnambulisme est désormais une caractéristique fondamentale du monde libre.
Quel est le but des "sanctions"? Provoquer le chaos interne, la chute de Poutine; pousser les millions de Russes à la révolte, rien à voir avec les "gilets jaune", et donc de pousser Poutine à une guerre interne. Mais, il s'agit là, comme dirait Prévert, d'un pari stupide. Pire, d'un chantage, d'une infantilisation du peuple russe.
Si l'Occident est obligé de procéder ainsi, c'est à dire de saborder l'économie russe, boycotter les esprits russes, exclure les sportifs russes, mépriser les individus russes, au seul motif que Poutine est un dictateur, cela veut dire que l'Occident est en plein délire complotiste contre le "fou" Poutine. Et impose la double peine au peuple russe, lequel doit subir l'autocrate Poutine et les censeurs occidentaux. Nous voici embarqués donc dans un monde de "fous". Pitié pour les Russes!
Soit Poutine est un autocrate, et on laisse les russes tranquilles; soit la Russie est déclarée nation ennemie, et on décide de pourrir la vie à des millions de Russes, ce qui du reste, est déjà le cas.
1. Paix introuvable.
N'a t-on pas entendu, il y a quelques jours, dans les médias occidentaux, l'hypothèse démocratique d'une élimination physique de Poutine, discutée en toute bienveillance ?
Le peuple russe a t-il donné mandat aux "démocraties occidentales"? Que Poutine veuille la tête de Zelensky sans avoir reçu le mandat du peuple ukrainien, mettons ça, dans le cadre de sa "folie". Mais, les "démocraties" occidentales, elles sont donc aussi "folles". Sauf qu'elles avancent en portant un masque: le masque de la démocratie. Le masque de la liberté. Le masque de l'humanisme (Gluskmann). Le masque des droits de l'homme.
Pour aider les réfugiés ukrainiens, on appelle les citoyens aux dons, à la tendresse divine, à l'accueil exceptionnel ( ce ne sont pas des africains ou des fous de l'Islam, ou qui sais-je encore), et quand il s'agit de soutenir militairement l'Ukraine, l'UE, les USA, la Grande Bretagne raisonnent en termes de milliards d'euros et dollars. L'Ukraine aura bientôt plus d'armes que d'âmes sur son sol. Elles cohabiteront avec les centrales nucléaires.
Face à un "fou", qui détient l'arme nucléaire, investir dans la guerre: voilà l'issue pacifique que nous offre le monde libre, les démocrates, les raisonnables, les justiciers. Face à un autocrate, démunissons son peuple, lésons-le, méprisons-le. Face à ce grands pays qu'est la Russie, transformons nous en petits caniches et aboyons ou en juges suprêmes et sanctionnons.
Est-ce ça la voie de la paix? De la raison? Certes, des psychanalystes de Poutine, parmi lesquels François Hollande, nous disent que ce "fou" ne comprend que le rapport de force. Or, si le sujet c'est bel et bien l'Ukraine, convenons que le match est plié. Ici, seule la promotion des rapports de bon voisinage ou cousinage devrait prévaloir.
Dans ce conflit déclenché dans sa phase la plus décisive par Poutine, tout le monde a monté le ton très vite. Personne pour rattraper l'autre. Parmi les grandes nations, seule la Chine a eu un comportement d'extrême sagesse.
En toute humilité, pour la résolution de ce conflit, c'est vers l'Orient qu'il faut se tourner. S'en remettre à leur sagesse. leur arbitrage. Nous les avons copié en matière de confinement, et nous étions aussi en guerre contre covid. L'heure est venue de s'en remettre, une fois de plus, à leur totale sagesse.
Quant à l'Europe, l'Occident, le monde entier lui doit des guerres les plus atroces et barbares, des guerres mondiales, des guerres de colonisation...Le monde entier lui doit une paix fondée sur l'injustice, la terreur des grandes nations sur les petites. L'heure est aussi venue pour nous occidentaux de nous taire.
De notre humble silence, sortira une paix vigoureuse.