Monsieur Castaner a le droit d'aller en boite de nuit .Il a même le droit de danser sur la piste et de se faire compter fleurette par n'importe quelle jeune dame qui le trouve charmant ou pas: la raison a elle-même ses raisons que le cœur ignore. Mais, que le Fouquet's soit vandalisé, pillé, brûlé, cela démontre que monsieur le ministre assure la sécurité sur les Champs-Elysées comme il assure sa propre sécurité en boite de nuit. Il croit que danser, tête baissée sous les aisselles d'une jeune dame suffit à éloigner paparazzi et twitteurs. Réveillez-vous!
Avec moi, ministre de l'Intérieur, le Fouquet's n'aurait jamais pris feu. Rendu à l'acte XVIII des "gilets jaunes", vu de loin, le dispositif d'encadrement des manifestants par les forces de l'ordre relevait de la distraction. Les canons à eaux bombardent un "gilet jaune" qui se fait interviewer et pas un seul camion pour disperser les saccageurs de notre maison commune, le Fouquet's, pas un seul camion pour essayer d'éteindre les flammes. Suis-je conspirationniste? J'ai d'autres références que ceux de Fly Rider.
Les Champs-Elysées se sont bobignysés. C'est triste, quoique, l'on aurait pu s'attendre à une baisse drastique du prix de l'immobilier à Paris , et principalement dans les beaux quartiers, aujourd'hui enflammés. Si les beaux et riches quartiers de la capitale sont si vulnérables, violables à répétition, alors le prix du m2 à Paris est plus que surréaliste. Prix qui peut culminer jusqu'au 16.000 euros le m2 dans le 8e arrondissement.
Eh bien, le temps est venu pour les agents immobiliers de se confronter un peu à la triste réalité. Car, aussi longtemps que Macron sera toujours considéré comme le président des riches (et il l'est), il y aura des "gilets jaunes" dont la passion la plus vive restera la destruction de ce qu'ils considèrent comme étant des symboles ou des lieux de richesses. Paris est donc une "zone à risque" davantage que les quartiers paupérisés de Marseille. Le luxe de la place n'étant que la couche très superficielle qui masque la réalité de la capitale. La réalité de la France: déflagration, vide politique.
Et c'est peut-être à cause de ce vide politique que le prix de l'immobilier ne cesse de grimper, suivant les hauteurs singapouriennes. Partout où il y a vide politique, c'est la cherté de la vie qui prend le dessus, l'argent qui est aux commandes. Comme à Paris. Où pour se loger décemment, il faut être millionnaire, il faut avoir avoir hérité, il faut avoir bien calculer avec qui on va se mettre en couple. Certes, il y a la Mairie de Paris, elle distrait la galerie avec ses logements sociaux. Elle fait mine d'avoir emprise sur un univers (logement) qui dépend durement et majoritairement de hauts et intouchables intérêts privées.
Tout le monde semble s'effrayer des actes de vandalisme des "gilets jaunes". Mais pourquoi les mêmes belles âmes ne s'effraient pas de constater que pour vivre à Paris, la prostitution est, à l'évidence, le chemin royal.
La terrible violence, elle est là, elle précède de loin l'agitation sans perspective des "gilets jaunes". Cette terrible violence est silencieuse et propre sur elle-même. Elle nourrit, alimente rancœurs et ressentiments jusqu'au moment presque fatidique: le moment jaune.
Je condamne évidement les actes destructeurs des "gilets jaunes". Ce mouvement n'a jamais été ma tasse de thé. Pas même quand les sondeurs officiels nous rabâchaient que les saints "gilets jaunes" étaient soutenus par 99% de la population et qu'on parlait d'une "colère légitime", c'est à dire une colère que les autorités admettaient tant que la "colère" ne contestait pas leur autorité.
La "colère légitime" est une colère qui se soumet en dernière ressort à l'autorité légitime: l'Etat. Et lorsqu'elle résiste à la Raison d'Etat, elle n'est plus colère légitime, on parle d'ennemis de la République.