Du grec pan, « tous »/ demos, « peuple », une pandémie est une épidémie (augmentation rapide d’une maladie) présente sur une large zone géographique. Alors qu’une épidémie peut ne concerner qu’une région reculée dans un coin de la RDC, une pandémie quant à elle, concerne une part importante de la population mondiale. C’est le cas de la maladie à coronavirus Covid-19.
Il s’agit donc d’un problème de santé publique mondiale. La solution au problème se doit donc d’être mondiale. Sauf qu’ici, on entend moins gueuler les écologistes. L’effet du confinement surpasse l’effet de serre. On les entend moins brailler qu’il faut protéger et sauver les vies humaines du Covid-19 où qu’elles se trouvent. On les entend moins s’inquiéter du sort des économies les plus fragiles de la planète…
Intérêts nationaux
Les gouvernements du monde entier en appellent à la responsabilité de leurs citoyens. Or, dans cette crise sanitaire mondiale, les premiers irresponsables ont été, à n’en point douter, les Etats. Leur irresponsabilité, ou plutôt leur cynisme est chronique.
Lorsque l’épidémie s’est accélérée à Wuhan en Chine, les Etats qui en avaient les moyens ont préféré rapatrier leurs ressortissants de « l’enfer chinois »…pour finir par les confiner, un, deux mois plus tard.
Dans ce spectacle du rapatriement et du culte du moi, faute de moyens de leurs Etats, les étudiants africains sont apparus comme d’authentiques parents pauvres. Pour autant, ces étudiants n’en sont pas morts. L’épreuve a bien sûr été difficile, voire terrible. Mais, il est moralement essentiel qu’ils soient restés là-bas en Chine…On ne se barre pas d’un pays dans lequel on vit, on travaille, on étudie, à la première difficulté collective.
Pourquoi ce serait aux seuls chinois d’affronter les mesures radicales (pour endiguer une épidémie) de leur gouvernement et de périr face à la maladie ? Est-ce ça le vive-ensemble?
En rapatriant, leurs fameux « expats » de Wuhan, les Etats occidentaux se sont donc comportés comme de petits voyous. Ils ont été cyniques (ce n'est pas un scoop) et irresponsables. Et, en croyant fuir un mal, épargner les leurs de la difficulté….en croyant exfiltrer leurs intouchables ressortissants, ils ont créé leur propre « enfer »….
Au nom de 170 morts, la France demande à des millions de citoyens de rester « tranquilles » : ne sortir que s’il faut balader son chien, faire son jogging, s’acheter une baguette...
Au nom d’un pic à venir qu’on imagine à je ne sais combien de personnes, on entretient un climat de guerre et on angoisse des millions de gens.
Au nom de plus 200.000 cas de coronavirus dans le monde sur 7 milliards d’habitants (dont 3 milliards sans travail et en situation d’errance), les bourses perdent le Nord, les Etats retrouvent soudainement une conscience aigüe de la vie humaine, détruisent une partie de leur économie, enfin détruisent surtout le travail de millions de gens et se repositionnent en tant que seul et unique rempart d’un terrible mal.
60% des français, nous dit-on, font confiance à Macron et son équipe pour faire au coronavirus. Comment, en effet, dans ce monde devenu fou, ne pas faire confiance à type qui déclare la guerre à un non-vivant, un virus qui nous soumet à un nouveau mode de vie? Vive le libérateur ! Vive Macron!
On observe, dans cette crise qui peut prendre des allures mystiques , non pas un défi d’ordre scientifique et sanitaire qui serait profitable à tous (pan)…mais une compétition féroce entre Etats. L’occasion fait le larron !
Des milliards pour relancer l’économie (mondiale), mais l’Afrique hors-jeu.
Après les fermetures de frontières, des plans d’aide à destination des « entreprises » ont déjà été annoncés un peu partout. Aux USA, pays le plus touché par le coronavirus comme tout le monde sait, Trump a annoncé un plan d’aide de 700 milliards, et selon la chaîne CNBC ce plan pourrait même dépasser les 1.000 milliards. En Chine, pour l’heure, la Banque centrale s’est contentée d’injecter plus de 200 milliards d’euros de liquidités dans le système bancaire dans l'optique de faciliter l'octroi de crédits et prêts spéciaux aux PME. L’Australie, par la voix de son premier ministre, a annoncé un plan de relance de plus de 10 milliards d'euros. L’Union Européenne qui n’a pas pu fournir de masques respiratoires à l’Italie, va quant à elle mettre 25 milliards de dollars pour aider les pays membres de l'UE à surmonter les conséquences économiques de l'épidémie.Le Royaume-Uni va injecter 30 milliards de livres pour soutenir son économie, sans oublier que l’Etat se porte garant pour les prêts aux entreprises atteignant 330 milliards de livres (363 milliards d'euros) et des aides atteignant 20 milliards de livres (22 milliards d'euros) .L’Espagne va garantir jusqu'à 100 milliards d'euros de prêts aux entreprises. L’Italie et ses 2079 morts de coronavirus va miser 25 milliards dans son économie.L’Allemagne, 12 milliards d’euros et 550 milliards de garanties aux entreprises.
La France, par la voix du ministre Bruno Le Maire, a annoncé un plan d’aide 45 milliards et le Bienfaiteur Macron a lui-même annoncé 300 milliards de garanties de nouveaux prêts bancaires aux « entreprises ». Notez les guillemets.
Etc,.
Evidemment, l’Afrique qui enregistre quelques cas de coronavirus venus d’Europe, n’a annoncé aucun plan de relance. Elle est complètement hors-jeu. Or, s’il y a bien un continent où les impacts de cette crise sanitaire convertie en (ou transposée) crise économique et financière seront les plus terribles et les plus mortels c’est en Afrique. S’il y a bien un continent totalement dépendant des bourses c’est l’Afrique avec ses matières premières. Il suffit pour déstabiliser certains Etats africains de baisser le cours de quelques matières premières et c’est la mort subite. Les conséquences de cette agitation mondiale séviront donc en Afrique et la Banque Mondiale et compagnie seront là pour conseiller très sagement les « amis africains ».
L’Afrique, du moins, dans certains pays (Côte d’Ivoire, Cameroun…) on s’est plu à mimer l’Occident sur quelques mesures spectaculaires et sanitairement inutiles :
- Fermetures de frontières (après que le « monde entier » ait fermé les siennes)
- Fermeture des écoles et des universités (les enfants de la rue auront du renfort en masse. Que fera-t-on de tous ces jeunes dans les quartiers ? Les empêchera-t-on de monter et descendre ? de se droguer au tramadol ? ah oui véritable épidémie…)
- Interdiction de rassemblements (mais les marchés sont ouverts. Et si on les ferme, ça devient plus criminel que l’aigre-doux covid-19...et les quartiers où les populations vivent entassées?)
Quid de l'eau potable? Pas d'autorisation? Suffit-il d'interdire pour croire qu'on fait barrière? Quelle mouche a donc piqué ces dirigeants africains? Le colonialimus volontarius tsé-tsé.
Bref, « l’Afrique », elle aussi, s’amuse à « confiner » ou à vouloir confiner sa population. Cela n’a aucun sens. Comment confiner des populations qui vivent (survivent) au jour le jour ? Combien de familles sont capables de faire des réserves alimentaires ne serait-ce que pour trois jours ? Et comment garder les « réserves alimentaires » avec des coupures intempestives d’électricité ? N'y a t-il pas risque-là d'un ensauvagement réel? Que feront ces millions de jeunes au chômage, déscolarisés pour cause de coronavirus ? Et leurs parents?
L’Afrique est confinée dans sa misère : il faut que les dirigeants africains la sortent de là. C'est le seul impératif qui vaille. Tout autre confinement n’a aucun sens…Et de manière pratique/pragmatique, il n’est pas possible de confiner des populations dont la règle de vie est la débrouillardise. Ces populations n'ont pas attendus les consignes de l'Etat pour se débrouiller, aujourd'hui ces Etats s'invitent et s'imposent dans leur organisation quotidienne pour une "banalité". Sauf à gazer les populations et à déposer les cadavres dans les domiciles, je ne vois pas comment les gouvernements ivoiriens et camerounais feront pour donner du sens à leurs mesures importées et déconnectées de leur bio-tope. La faiblesse flamboyante des Etats africains rend impossible ce qu'on a vu en Chine: mise en quarantaine de millions d'individus. M'enfin!
Bien sûr, le vaillant et très utile FMI a quand même fait un appel (dans le vide, désormais caractéristique première de nos lieux de vies) pour une « relance coordonnée de l’économie mondiale.»
Le vide de la terreur. Voici donc le vrai terrorisme. Grandeur nature !
Les bienheureux de gauche
A gauche, on est déjà assuré que Macron a plié….que le monde vient de basculer dans le camp du Bien, de l’Universel, de la Santé pour tous. Que rien ne sera plus comme avant ! Il n’en est rien.
Macron et ses alliés viennent de mettre symboliquement le monde entier à genoux.
 
                 
             
            