1. Zelensky, un guerrier démuni jusqu'à la moelle.
Nous ne devons pas tout mélanger. Si nous voulons penser la guerre, comme il se doit, et comme cela se fait depuis les Thucydide, il nous faut hélas sortir de l'humanitaire. Du spectacle. Du voyeurisme.
Zelensky ne saurait à la fois appeler ses compatriotes à prendre les armes, et donc potentiellement à mourir pour la patrie, et tous les deux jours pleurnicher devant le monde entier que l'ennemi a bombardé un théâtre, un hôpital. Qu'espérait Zelensky? Une guerre propre, sans victimes civils, comme seul le monde libre, civilisé démocratique sait le faire?
Zelensky a feint le chef de guerre. Il n'était guère préparé à ce conflit. Et tout porte à croire que pour mettre à mal l'ennemi, il croyait moins à la force de son peuple, à la force de son armée, à sa propre tactique en tant que Chef des Armées qu'à l'aide des puissances étrangères. Il s'est comporté ici en aventurier, en sacré opportuniste. "Stratégie" après tout payante pour lui, et non son peuple, puisqu'il a été très vite proclamé héros par la presse occidentale sans avoir livré la moindre bataille, sans avoir fait la démonstration de sa réelle capacité à dialoguer, de négocier, de convaincre l'envahisseur.
Pourquoi un tel empressement? N'a t-on jamais assisté au cours d'une bataille, d'une guerre, d'une histoire à des renversements de situation, des trahisons, des abandons, des mensonges habillés en vérités? Qu'a t-il fait d'héroïque? Admettons, il s'est fait filmer en survet' militaire et cela a inspiré Macron. Quoi d'autres? Il s'est fait filmer avec un casque militaire et une arme le deuxième jour de l'invasionnet puis rien? La tâche de Zelensky n'était pas de produire les grands discours lénifiants. La constitution de l'Ukraine stipule en article 106: " Le président de l'Ukraine assure: assure l'indépendance, la sécurité nationale et la succession juridique de l'État."? Zelesnki n'a pu assurer la sécurité des siens et l'indépendance de son pays: il a failli. Ignorait-il les tensions géopolitiques dans lesquelles sont pays était embarqué ? Certes, on ne peut prévoir avec exactitude une agression extérieure. Mais, qu'a t-il fait pour éviter cette guerre ? Mieux, que fait-il pour que la paix revienne? Il implore l'aide de l'Occident, nargue son voisin, et n'ose regarder le monde autour de lui.
2. Zelensky, l'américano-dépendant
L'Ukraine bombardé, sous Zelensky, se comporte d'une étrange façon. Elle s'affiche arrogamment avec les maîtres du monde, lesquels ont pourtant, dans d'autres parties du monde, agressé, bombardé, envahi d'autres peuples. Elle s'affiche aux côtés de la vieille Europe colonisatrice et de l'effrayante Amérique avec ses plus de 700 bases militaires à travers le monde, pour dénoncer et faire la morale. Pour un rappel à l'ordre. Il y là une folie ukrainienne. Autrement dit, tant que l'Agresseur n'est pas russe et l'Agressé ukrainien, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Si l'agresseur est Américain et l'agressé se nomme Irak, il n'y a pas de quoi alerter le monde. Si l'agresseur c'est la France et l'agressé la Côte d'Ivoire, à quoi bon gesticuler? Ce n'est que l'Afrique!
La posture de Zelensky et de ses alliés est une véritable négation du monde. L'humanité ou la justice. ne saurait avoir pour point de départ de l'Ukraine ou le malheur des ukrainiens.
Les deux pays les plus peuplés au monde, la Chine et l'Inde n'ont pas condamné l'agression de la Russie. Le continent le plus jeune de notre planète manifeste une vive sympathie à l'égard de Poutine. Tout ceci signifie quelque chose. Cependant, tout ce qui importe aujourd'hui à l'Ukraine, aux yeux somnambuliques de ses dirigeants, ce sont les armes des occidentaux, ses médias, sa compassion et sa haine enivrante de la Russie.
Depuis quelques temps Zelensky s'exprime devant les parlements occidentaux. Il s'est exprimé mercredi le 16 mars devant le Congrès américain. Les européens ont jugé le discours brillant, les américains l'ont applaudi. Qu'a t-il dit d'important? Il a dit aux américains qu' "Etre le leader du monde, c'est être le leader de la paix." Ah bon? Il y a chez Zelensky un aveuglement totale et volontaire, qui le rend inapte à parler politique. Libre à libre Ukraine de choisir ses alliés, mais qu'un démocrate patenté de son acabit, qu'un épris de souveraineté, qu'un amoureux de la paix ose parler, valider l''idée d'UN leader du monde, et nous dire qu'être le leader du monde, c'est être le leader de la paix est un propos qui frise la négation du réel. Zelensky serait-il à son tour fou? Qui donc a voté pour que les USA soit le leader du monde? Mais Zelensky proclame haut et fort devant les américains qu'ils sont le leader du monde....Quiconque s'écarterait donc de la ligne qu'a tracé LE leader suprême s'écarte de la paix et est digne de l'exclusion terrestre et aérienne. No fly zone, voilà ce que demande Zelensky à Joe Biden, président du monde entier, du ciel et de la terre. Zelensky ne tient compte que des puissants, s'adressant au Knesset, parlement israélien, aucun mot pour les palestiniens. Le brave homme a plutôt comparé la situation de son pays à celle des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Les commentateurs de patenté s'abstiendront de psychiatriser le cas Zelensky. Le fou, c'est l'autre.
Que dira dit-il aux représentants français? Kiev outragé ! Kiev brisé !... mais Kiev libéré ! provoquant alors un tsunami d'applaudissements et une crise de larmes dans tous les plateaux de télévision.
3. Du cap de bonne Espérance à la Mongolie, de Bangui à Caracas.
Poutine a t-il des chances de devenir un paria international comme l'espèrent l'ange BHL et l'autre Très-Haut Joe Biden ? En examinant la scène internationale, on constate l'Inde et la Chine, soit presque la moitié de la population mondiale, se sont abstenues le 2 mars, à l'Assemblée générale des Nations unies, lors du vote de la résolution exigeant la fin immédiate de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ajoutons à ces deux vastes pays, les 33 autres pays qui se sont abstenus, dont 17 pays africains. Ce chiffre de 17 devient assez vite ridicule si l'on s'amusait à considérer l'opinion des populations africaines.
Poutine est tout sauf un paria aux yeux du monde. Le monde ne se limite guère aux frontières de l'Europe, des USA, de l'Australie, du Canada et Japon.
L'Afrique a quand même vu, en l'espace d'une dizaine d'années, un de ses dirigeants se faire assassiner comme un sale chien, M. Kadhafi et un autre se faire arrêter (L.Gbagbo) avec son épouse comme une ordure, qu'on est allé ensuite déposer à la Haye. L'accusation de criminel de guerre ou de crime contre l'humanité sonne dans certaines parties du monde comme une vaste plaisanterie. L'ordre internationale est un ordre radicalement injuste, qui repose sur la pure sauvagerie des rapports, sur la raison du plus fort, et non sur la loi, sur l'égalité des nations, sur l'universalisme. Cet ordre basé sur la pure sauvagerie entre les nations porte un nom : le capitalisme.
Ce qui est curieux dans le cas de l'Ukraine, est de constater comment la morale capitaliste occidentale se met en scène, feint, communique, manipule. La propagande n'est pas seulement Russe. Au nom d'un conflit d'une vingtaine de jours, des saintes multinationales ont dû plier bagages. Qu'a t-on découvert en d'inédit, d'impensable en Ukraine? Doit-on rappeler au monde occidentale le prix humain de son confort? Sait-on dans quelles conditions vivent ces cultivateurs de cacao et de café par exemple? Leur exploitation peut s'étendre sur des dizaines, centaines d'années, nous occidentaux, continueront de manger chocolat et boire du café. Sans nous remettre en question. Mais, aujourd'hui, l'opinion occidentale exige que les multinationales quittent la Russie, exige qu'on saisisse les biens des milliardaires russes, et tant pis si cela n'a aucune base juridique! La guerre, c'est la guerre.
Les esprits catholiques ou protestants qui agitent ce genre d'accusations en Occident ne sont pas habités par l'idée de Justice. Il ne s'agit pas de comparer les victimes, d'hiérarchiser les malheurs...Si une justice internationale existe bel et bien, alors commençons par le commencement. Une justice à tête chercheuse n'est pas une justice: c'est un simulacre.
La fin de l’Histoire, au final, à laquelle souscrit Zelensky le formidable, c’est l’hégémonie des puissances libérales. Une hégémonie qui doit être perpétuée au nom de la stabilité et de la paix mondiale. Mais, apprenons aux amis ukrainiens qu'il n'y a eu dans le monde sous diktat occidental, ni stabilité ni paix mondiale. Nous voulons bien soutenir l'Ukraine, et de manière ferme, contre l'envahissante Russie, mais si c'est pour se tourner amoureusement vers l'Occident et son capitalisme destructeur, ils devront compter sans nous. Oui, nous qui appelons sans rêverie à une universalité véritable et politique.
En attendant, la vie-politique à laquelle est réduite aujourd’hui l’européen ordinaire est un état de somnolence, un nihilisme, qui se caractérise à la fois par un besoin primitif de se sentir éternellement protégé tout au long de son sommeil ; et par un culte matérialiste, consumériste, où l’on ne croit plus en rien sinon en la perpétuation de son mode de vie, duquel, du reste, des millions de gens sont exclus. L’européen ne vit plus qu’en touriste, à échelle du monde, et à échelle de son propre pays. Et en bon touriste, il découvre avec l'Ukraine que la guerre existe et que les réfugiés ne font rien d'autres que de fuir l'horreur.
A ce niveau, on entend les racistes décomplexés nous dire, mais vous voyez, ici, ce sont femmes et enfants qui se déplacent; les hommes restent défendre le pays. Le propos est débile. On canonise la figure réfugié ukrainien, on sanctifie le civil ukrainien mort sous les bombes russes, on glorifie le président qui porte un vêtement militaire...Amen!
Le simulacre partout, la justice nulle part.