1. Macron, président mal élu selon Melenchon.
La République, c'est lui.
Il peut donc déclarer sans honte qu'Emmanuel Macron a été mal élu, en oubliant, dans sa faim électoral, qu'il a déjà été triplement battu. En 2012 par Hollande, en 2017 par Macron, et en 2022 par le même Macron. Triple défaite qui s'accompagne d'un triple affront, avec un Front National et plus tard un Rassemblement National toujours devant un Front de gauche, puis une France Insoumise, portés par le non-élu à la magistrature suprême Jean-Luc Mélenchon.
Depuis 2017, Mélenchon est député à l'Assemblée Nationale. Et, si on lui appliquait ses propres critères de jugement démocratique, somme toute assez justes, qui lui permettent de dire que Macron est un président mal élu, il va sans dire que lui-même, qui hélas a crié frauduleusement "La République, c'est moi", est un député mal élu. Très mal élu même. Le plus mal élu de la 5e République. Puisqu'en en 2017, un record a été franchi lors des législatives avec un taux d'abstention à 57, 36%.
Et les analystes ont bien observé que dans les circonscriptions où il y avait un duel entre l'ex Front National et la France Insoumise ou le PCF, les électeurs allaient moins voter. Le désengagement pour le second tour en 2022 n'est donc pas un fait inédit. Reste à savoir pourquoi, après un quinquennat tant décrié, à la place d'Emmanuel Macron, il n'y a pas avait pas Jean Luc Mélenchon au second tour.
Si Macron est mal élu, Mélenchon, lui, est très mal placé pour le dire. Il fait parti de ces gens qui entretiennent le système de ces gens mal élus ou bien élus mais qui font le contraire de ce pour quoi ils ont été élus. Exemple Mitterand. Ainsi, les jaculations de Mélenchon, pour apparaitre comme le leader de l'opposition, pour rester toujours en scène et bien vu, à qui reviendrait le bon siège de Matignon, à défaut de l'Elysée, ne sont que de dérisoires et minables postures. La France Insoumise travaille pour elle-même, ou plus ironiquement pour Mélenchon, elle est soumise à lui. En aucun cas, elle n'apparait comme un mouvement d'avenir, c'est à dire d'émancipation et d'égalité. Pas simplement entre les français, mais entre les nations. Les propos du dirigeant insoumis sur le Mali et autrefois le Gabon en sont la preuve. Melenchon est un mitterandien de haut vol.
2. La critique est aisée, l'art difficile
Puisque la France soumise à son Mélenchon a fait savoir que Macron est mal élu. Et donc qu'il n'a pas l'entière légitimité d'appliquer son programme, et qu'il devrait composer avec les voix extèrieures, l'on se demande pourquoi le mouvement de Mélenchon, qui a perdu les élections, contraint les autres forces de gauche à s'aligner derrière le programme de l'Union Populaire? Pourquoi Macron n'aurait pas le droit d'appliquer strictement son programme, quand la France Insoumise, sous prétexte de ces 21%, veut régner sans partage à gauche?
Macron, criait-on chez les Insoumis, lors du précédant mandat, est autoritaire. La bonne blague! Qu'est-ce que la France Insoumise elle-même? Quel discours tient-elle à l'égard des forces politiques plus proches d'elle? Le discours de l'évangile: Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui n'assemble pas avec moi disperse.
C'est dans cette logique impériale, de droit divin presque, que les jeunes loups ou disons les nouveaux prophètes d'une gauche aplatie, façon Adrien Quatennens, ont fait porter leur échec au pauvre Fabien Roussel! Lequel n'aurait jamais dû exister. En 2017, le fautif c'était Benoît Hamon. Chez les Insoumis, l'autre doit se soumettre. La France Insoumise est donc en réalité le mouvement de véritables soumis. Soumis à quoi? Aux élections, et c'est justement à ce niveau que leurs contradictions sont le plus terribles et pathétiques, à l'instar de cette consigne : pas une voix à Le Pen. Et en face, l'on avait le candidat-président qu'on a dépeint comme président des riches, autoritaire, xénophobe....Melenchon ne pouvait qu'avoir cette consigne. Mais cette consigne démontre les limites de sa prétendue insoumission.
Et, compte tenu de l'état politique dans lequel se trouvait la France, on pouvait d'ores et déjà parié que la belle LFI se rendrait coupable ou de collaborer avec le RN ou de pactiser avec En Marche ou de simuler un cruel non-choix, de simuler une victoire volée ou ratée de peu. La France Insoumise est également soumise à sa bulle programmatique! A son leader ... dont on voit très bien que tout absence provoquerait la liquéfaction du mouvement. Il y a ici, une ressemblance formelle, mais radicale avec En Marche et le Rassemblement National.
Macron, pourrait-on aussi dire, a été élu faute de moins pire. Macron, mal-élu...Pour que ce constat védique puisse faire écho, il ne peut qu'être formulé par ceux et celles qui ont regardé cette affaire électorale de loin. Car, Macron, trône au-dessus de tous ces gens qui ont décidé de participer d'une manière ou d'une autre à ces élections bizarres. Il est élu...Et s'il est mal élu, ses concurrents ne valent guère mieux, la preuve ils n'ont même pas eu le malheur ou la chance d'être (mal) élu. Ils n'auraient pas dit non. N'est-ce pas la France Insoumise qui pleure encore qui lui aurait suffit de quelques voix pour être au second tour? C'est dire à quel point, elle est davantage engagé dans les calculs arithmétiques à des fins électoralistes, pouvoiristes plutôt que dans un élan véritablement politique pour et rien que les masses. Elle juge son échec et son succès en fonction des objectifs de place de son leader...qui aura beau tonné mais est demeuré un socialiste dans l'âme. Pardon, un mitterandien!
Et ça, c'est tout sauf un avenir en commun.
Amitiés Insoumises