Noël approche. Les rues vont se vêtir de guirlandes et de lumières, de clignotements vifs et joyeux. Noël approche. Dans les vitrines, paquets cadeaux, rubans, peluches et boules à facettes vont miroiter. Noël approche. Les commerçants ont l’esprit vif, les enfants l’œil espiègle et les parents les poches trouées. Noël approche, comme chaque année.
Noël approche et la nuit tombe tôt (quelle surprise) laissant les rues un peu plus hostiles et inconnues. Noël approche et il fait à nouveau froid (quelle surprise) piquant les membres gourds et fouettant les visages nus. Noël approche et ceux qui sont dehors (quelle surprise) le sont toujours cherchant un abri, un regard ou une pièce. Noël approche, comme chaque année.
Alors ce week end dans le métro quand j’ai croisé cet homme sur son banc, c’était comme si les deux univers incompatibles de Noël se mêlaient. Il était là allongé, endormi, vêtu presque exactement comme un Père Noël., mais il n’en était pas un. Son sac n’était pas une hotte remplie de jouets mais contenait sans doute simplement quelques vêtements, une couverture, un peu de nourriture et peut être une bouteille à moitié pleine. Il ne rêvait sans doute pas aux contrées lointaines de Laponie mais à un repas chaud, une douche et un toit pour la nuit. Il n’avait rien à offrir couché là sur le siège inconfortable d’un quai anonyme.
Et comme chaque année je me disais fataliste et énervé qu’on devrait anticiper une bonne fois pour toutes que l’hiver arrive à peu près aux mêmes dates chaque année et que les sans abris sont toujours plus nombreux.
Rappel des principes d'obliques: http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/blog/cassayag/240810/obliques-principes