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Photo : à Istanbul, un ouvrier restaure un minaret, suspendu entre ciel et terre.Dans le très beau film de Xavier Beauvois « Des Dieux et des Hommes », des moines habités par leur foi, montrent comment leur religiosité les emmène sur le parcours du partage, de la compassion, et du don. A la découverte de ce qu’ils sont réellement ils deviennent pleinement des hommes. Ici la religion apparaît comme ce qui relie et ce qui élève, et non comme ce qui sépare et ce qui rabaisse. Que l’on soit croyant ou pas elle apparaît alors comme une spiritualité de paix et d’empathie. Cette élévation, cette recherche des hauteurs, des altitudes de la pensée et de l’esprit est aussi celle qui a animé des générations de bâtisseurs, de patients travailleurs de la pierre, qui traduisaient dans des constructions improbables et dangereuses la chair de leurs espoirs : sous nos cieux ce sont les flèches des cathédrales qui expriment cet élan, ailleurs ce sont les pointes des minarets. Au cœur d’une Histoire agitée où les religions auront été et sont toujours des moteurs de haine ce rappel n’est pas vain. Alors en ce lendemain de 11 septembre on relève une coïncidence troublante : c’est au nom de principes religieux dévoyés que certains ont abattu des tours, « dé-monté » ce qui s’élevait, rabaissant leurs croyances et se rabaissant eux-mêmes. La terre ou les cieux en somme.