La mort est-elle une délivrance ?
A lire les histoires des turpitudes, aussi nombreuses et variées que peut nous permettre l'imagination humaine, non seulement des politigouilles mais également de ce que nous nommons très abusivement « l'élite », on peut se poser la question, à l'image de celle que m'a posée une ado en première au lycée :
finalement, ça sert à quoi de vivre, respirer, étudier, si c'est pour se taper une vie aussi nulle ?
Question à laquelle, en tant que parents, il est impossible de s'esquiver si on veut aider ses enfants à réussir leur vie.
Pour beaucoup, la confusion est faite avec réussir dans la vie. Je ne m'apesantirai pas sur ce sujet, classique parmi les classiques, en lisant Rabelais (science sans conscience n'est que ruine de l'âme) ou en survolant, comme savent si bien le faire les programmes scolaires, nos grands écrivains et philosophes.
Il est une question, par contre, qui n'est jamais abordée, c'est celle de la cause fondamentale de ces turpitudes. J'ai essayé d'aborder ce point de vue en décortiquant notre fonctionnement biologique cérébral dans mes précédents billets. Ce point de vue éclairant le champ de connaissances du fonctionnement des êtres humains n'est pas enseigné dans les lycées. Dommage !
A la lecture du billet de Mart'in, http://blogs.mediapart.fr/blog/m-artin/181113/gare-aux-povcons , j'avais été très touché, et le suis encore, par cette réflexion sur la mort, faite en commentaire
- « Pour moi se sera un soulagement de toutes les façons. Je ne crains que le passage ».
Se pose alors la question : la mort est-elle une délivrance ? Et ensuite : ce passage, comment se passe-t-il ?
Lors de la guerre en Bosnie, j'ai eu une terrible crise de conscience. Milosevic avait décidé de ré-ouvrir les camps de concentration et avait inventé comme nouvelle stratégie l'occupation organisée et massive des ventres maternels.
J'ai eu terriblement honte d'être un humain !
Depuis, cela ne s'est pas arrangé … au contraire.
Les Palestiniens ne s'en sortent pas de leur ghetto, les Africains s'enfoncent encore plus qu'hier, les Européens élisent des gouvernements racistes, Valls s'en donne à fouet et gaz lacrymogènes de joie et de sadisme méprisant envers les Roms (Djelem djelem est encore d'actualité), partout s'érigent de nouveaux murs de Berlin, et j'arrête là, car c'est déjà trop … pour mon moral.
Plus prêt de nous, les commentaires médiapartiens ne m'invitent pas vraiment à la clémence quant à la fraternité des humains, ni avec la nature, ni avec les animaux, ni avec les humains entre eux, même pas entre conjoints supposés se donner assistance et soutien. Avec 75 000 viols annuels en France, on ne peut pas dire que l'amour s'épanouisse autant que les turpitudes …
Alors, oui, la mort me délivrera d'entendre toutes ces saloperies, et d'en être parfois caution en tant qu'européen adulte.
Mais je ne peux pas raconter cela à mon ado de fille !
Alors quoi lui dire ?
Après un mois de réflexion à la suite de ce billet que j'ai qualifié de « magnifique terreau », je suis à peu près arrivé à mettre en mots, et c'est vraiment difficile et même très difficile, les pensées que j'ai eues et les conclusions que j'en ai tirées.
Tout d'abord, nous ne sommes pas responsables des turpitudes des psychopates qui nous gouvernent ou qui sont les zélites zélatrices de toutes ces saloperies.
Nous sommes responsables de nos actes, de nos paroles, et de ce que nous faisons de nos pensées.
Nous ne maitrisons nos pensées en aucun cas. Mais nous avons le pouvoir de ne pas les suivre bêtement, comme font les nourrissons et les adultes qui ont oublié de mûrir.
L'ennui chez l'être humain est qu'il s'identifie à ce qui se passe dans sa « pensarde ». Une pensée lui traverse l'esprit, et il croit « j'ai eu une pensée ».
Ce qui est tout à fait faux.
Un être humain accompli maitrise d'abord ses actes et ses paroles, puis un être humain très accompli, maitrise en plus ses pensées.
Un être humain accompli ne fera ou ne dira pas n'importe quoi sous l'emprise de ses émotions destructrices de vie. Un être humain très accompli ne pensera même plus à toute pensée destructrice de vie. Tout cela demande de connaître son fonctionnement personnel, une grande discipline de vie et une vigilance de chaque seconde. Cela s'acquiert avec l'entrainement.
Et l'éducation (moi j'appelle ça de l'élevage) nationale est à mille lieues de cela, aidée par les médias, distrayez vous ! On s'occupe du reste, faites nous confiance …
Se distraire, c'est vouer toute son énergie à des occupations futiles.
Faire l'amour (comme si ça se « faisait » !) est futile si ce n'est pas pour le bien de l'autre mais pour le sien, et accessoirement …
Faire de la politique, un tableau, une prépa, un plat cuisiné, un avion, du bateau, manger, boire, respirer, tous ces actes sont futiles et rendent la vie stupide, si l'objectif n'est pas « pour le bien de tous donc y compris soi même ».
Même respirer devient une joie immense, alors que c'est d'une terrible banalité, si nous respirons, nous mangeons, pour que tous les êtres vivants soient heureux.
J'envie la vie de l'Abbé Pierre ou de Soeur Emmanuelle ou Mandela et bien d'autres. Et pour rien au monde, je ne voudrais celle de Mr Sachs, Rotschild ou Hollande et consort.
De la même façon, j'aime Médiapart pour ses blogs et ses commentaires.
Certains commentaires, certains billets, sont d'une richesse inouïe, car ils font vibrer ce qu'il y a de meilleur en nous, la fraternité.
C'est cela notre richesse commune, la fraternité.
La fraternité, c'est cultiver l'amour tous ensemble. L'amour veut également dire à l'autre les erreurs qu'il peut commettre. Signaler une erreur pour faire grandir son interlocuteur c'est l'aimer.
Et pour éviter de confondre le signifiant et le signifié (clin d'oeil) il s'agit d'aimer les autres et soi même et pas d'aimer l'amour.
Vivre en fraternité, avec la nature, les éléments, les animaux et les humains, est le seul moyen que je connaisse pour vivre heureux, donc rendre son entourage immédiat ou lointain heureux lui aussi.
Vivre est donc un passge de la naissance à la mort pour devenir fraternel-le.
Il est vrai que je préfère certaine femmes à d'autres, et même que j'ai des rapports sexuels avec certaines d'entre elles (si elles le désirent) mais j'essaye d'être fraternel avec toutes, y compris les hommes.
Et le passage de la mort, il se fait comment ?
J'ai posé cette question, alors que je me trouvais dans un pays exotique, à un chaman bouthanais.
Voici sa réponse :
-que se passe-t-il après le dernier souffle ?
réponse:
- d'abord, on tombe dans l'inconscience pendant une période de trois jours en moyenne.
Puis on reprend conscience. On ne se rend pas compte qu'on est mort. Pour le savoir, il suffit de traverser un mur, et vous vous rendrez compte que vous êtes dans un autre monde. Vous pourrez visiter tous les endroits que vous avez aimés, vous pourrez aller n'importe où de façon instantané car sans limite matérielle.
A un moment, vous serez au bord d'un lac magnifique et très paisible et vous verrez de très belles fleurs. Une de ces fleurs, très grandes fleurs de lotus, vous attirera. Si vous avez confiance, vous vous coucherez dans cette fleur qui vous aura attiré et vous protègera de mauvaises renaissances. Vous pourrez continuer à parfaire votre amour pour tous les êtres donc votre sagesse.
C'est une question de confiance, et aussi de karma. Si vous n'avez pas commis d'actes négatifs graves, comme tout le monde vous vivrez cette aventure. Si vous décidez de ne pas aller dans la fleur, vous aurez d'autres épreuves à traverser, et certaines sont très désagréables. N'ayez jamais peur, car n'ayant plus de corps vous ne pouvez être tué, prenez conscience que ce que vous vivez est le fait de votre propre esprit, ayez confiance en votre destinée. A la fin de ce cycle de passage, si vous avez évité la fleur, vous serez en présence d'un couple entrain de copuler, vos futurs parents. Si vous avez une préférence pour l'homme, vous renaitrez en tant que femme, et réciproquement. Vous renaitrez avec le bagage de toutes les qualités, et les défauts, que vous aurez développés dans cette vie. Si les circonstances sont favorables, c'est à dire que vous avez planté les bonnes causes, vous pourrez continuer à développer vos qualités et lutter contre vos défauts. La première bonne cause est de souhaiter très fortement renaitre dans de bonnes conditions.
Je ne sais si ce qu'il m'a confié est exact, nous vivrons tous, un jour ou l'autre, ce passage et pourrons vérifier. Kübler Ross insiste sur le fait qu'il est essentiel que pour que le dernier soupir soit serein, il faut éviter toute angoisse au mortel. Pour ma part, je garde ce chaman dans mon cœur, car il me rassure énormément. Kübler Ross indique également qu'il faut aider le mourrant à se détacher, s'il le peut, de tout ce qu'il a possédé dans sa vie, non seulement le matériel, mais tout le reste.
Voilà, bon passage à tous.