« Nous avons imputé à l’Alcoran une infinité de sottises qui n’y furent jamais. »
(Voltaire. Dictionnaire Philosophique)
« Nous lui avons alors annoncé une bonne nouvelle : la naissance d’un garçon, doux de caractère. Lorsqu'il fut en âge d’accompagner son père, celui-ci dit : « Ô mon fils ! Je me suis vu moi-même en songe, et je t’immolais; qu’en penses-tu ? ». Il dit : « Ô mon père ! Fais ce qui t’est ordonné, tu me trouveras patient, si Dieu veut ! ». Après que que tous deux se furent soumis, et qu’Abraham eut jeté son fils, le front à terre, Nous lui criâmes : « Ô Abraham ! Tu as cru en cette vision et tu l’as réalisée; c’est ainsi que Nous récompensons ceux qui font le bien : voilà l’épreuve concluante ». Nous avons racheté son fils par un sacrifice solennel. Nous avons perpétué son souvenir dans la postérité : « Paix sur Abraham ! ».(Coran chapitre 37, versets 101 à 109, traduction Denise Masson)
Nos concitoyens musulmans ont célébré ce samedi 9 juillet 2022 la fête de l’Aïd qui perpétue le sacrifice d’Abraham dont nous parlent les récits bibliques et coraniques. Cette commémoration est un des nombreux points communs que partagent les dogmes religieux du judaïsme, du christianisme et de l’islam.
Pour résumer : Dieu commande dans un songe à Abraham de lui sacrifier son fils (Isaac pour les juifs, Ismaël pour les musulmans).
Par obéissance, le Patriache accepte d’immoler son enfant, lui aussi obéissant à la volonté divine, mais au moment d’égorger son fils l’ange Gabriel apparaît et lui retient le bras en lui offrant à la place un bélier. Ce geste symbolique est aussi en opposition aux sacrifices humains pratiqués par certaines peuples.
C’est ce geste que perpétuent les pèlerins à La Mecque. En dehors de ce lieu de pèlerinage, ce n’est pas une obligation d’immoler un mouton mais juste une tradition. Beaucoup ne l’exercent pas. Soit parce qu’elle n’a pas de caractère obligatoire, soit parce que le prix des agneaux est trop cher à l’approche de la date de cette fête, soit pour toute autre raison.
Ce rite a lieu à la fin du pèlerinage qui dure trois jours tout au long d’un parcours sur les pas d’Abraham qui a établi sur cette terre sa servante Aghar et son fils Ismaël.
C’est avec Ismaël qu’Abraham a élevé la maison sacrée située à La Mecque qui avait d’abord été édifiée par le premier homme Adam. Les musulmans visitent ce sanctuaire autour duquel ils font sept fois le tour en invoquant la miséricorde de Dieu. Ils portent le même habit blanc sans aucune distinction.
La veille de l’Aïd se déroule une station suivie d’invocations sur le mont Arafat (qui veut dire se reconnaître). C’est une montagne où selon la tradition musulmane se seraient rencontrés Adam et Ève descendus sur terre. Il est aussi enseigné que La Mecque a été visitée par l'ensemble des prophètes et par des apôtres de Jésus.
-Voici ci-dessous des extraits qui relatent le récit biblique du sacrifice d’Abraham tel que rapporté dans le livre : « L’imagerie biblique », édition Fleurus 1998. On retrouve ce même récit dans plusieurs ouvrages sur la Bible.

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