Du "sale boulot" classiste au "sale boulot" raciste
Le "sale boulot" classiste qui vient surtout des droites et des classes sociales dominantes avec appui d'une fraction de la sous-bourgeoisie et de la petite-bourgeoisie est double : classiste mais aussi raciste . Il convient de développer l'(hypo)thèse.
La République comme la démocratie sont en forte dérive sous E. Macron : Bref retour sur l' été 2024. Notre César s'est moqué cet été, tout à la fois des gauches du NFP, du peuple et de la démocratie ! M Bardella du RN le voit et retient la chose pour faire pire le moment venu ! Le RN est raciste mais aussi classiste et pro-classe dominante , pro-MEDEF, pro-FNSEA !
Le RN recycle le "sale boulot" classiste qu'il a en commun avec la droite et parfois avec la gauche d'accompagnement du néolibéralisme en "sale boulot" raciste. Il fait d'ailleurs de même pour le "sale boulot" sexiste en "sale boulot" raciste (cf article sur Contretemps - )
I - Le "sale boulot" CLASSISTE
Macron ignore que le peuple des 90% (voire plus) peut se retrouver dans la rue contre lui malgré les répressions antérieures ! Les classes sociales dominées (que je range depuis longtemps dans le peuple-classe 99% avec une place contradictoire pour la sous-bourgeoisie) en ont marre de subir l’austérité, le chômage, les boulots ou le dos est cassé avant 50 ans le tout sans RTT, etc . La RTT à 32H sur 4 jours sans perte de salaires, il ne connait pas plus que Sarkozy !
Le « sale boulot classiste » - qui ne se réduit pas à l’exploitation de la force de travail dans le travail-emploi – est le fait de plusieurs acteurs ou actrices ; actrices aussi car des femmes de la sous-bourgeoisie sont aussi actives mais n’ont pas le même rôle de relai de la domination de classe.
La classe dominante est celle du 1% riche mais avec des appuis pour dominer . Le 1% est classe bénéficiaire des dividendes issus de la finance actionnariale qui alimente les multinationales (cf livre ATTAC cité en note) ! Mais le 1% n'est dominant qu'avec le poids et les pouvoirs du 0,001% (oligarchisme), avec aussi les relais des cadres de la sous-bourgeoisie (les 4 à 5% sous le 1%) et de la petite-bourgeoisie traditionnelle (avec ces agriculteurs pauvres qui prennent un agro-business man comme chef syndical de la FNSEA ! Comme si Boloré remplaçait Sophie Binet pour défendre les travailleurs et travailleuses salarié-es des 99% ! ) et moderne.
Les féminocrates travaillent aux divisions de classes sociales notamment entre public et privé à l'aide de la xénophobie et du racisme, lequel est un bon vecteur de division, plus encore que le sexisme qui fonctionne bien aussi mais de façon moins voyante sans doute ! Pour le racisme, on voit nettement un « communautarisme national » montrer l’étranger y compris si il ne l’est pas ou plus depuis longtemps ! Par contre silence sur le classisme ! Grand silence ! Les femmes classistes de la sous-bourgeoisie sont plus dans le journalisme d’appui de la bourgeoisie que dans la police ! D’autres sont des féminocrates (1) du secteur RH des entreprises et des appareils d’Etat : il y a de plus en plus de femmes pour le secteur RH dont le volet gestion ne doit pas cacher le volet répressif au sens plus de devoirs et moins de droits pour les salariés ! On parle de classe-relai de la domination de classe.
La police est surtout le fait des hommes et même d’hommes de toute condition sociale. Et même avec des hommes noirs ou arabes ! Des « policiers de la diversité » qui accomplissent néanmoins la répression ! Mon propos semble unilatéral car d’aucuns républicains et même des syndicalistes CGT disent qu’une bonne police est possible ! Le problème est qu’elle devient un cache-sexe, moins pour les couches supérieures de la société ou la peine réside en une amende pour stationnement insuffisamment payé !
Bien sur les grandes orientations de la riposte policière sont le fait du haut commandement, donc de fonctionnaires à traitements très élevées. Là on constate un durcissement des formes de la répression policière depuis 2018 (Gilets jaunes)
II - Le "sale boulot" classiste est aussi de plus en plus un "sale boulot" RACISTE
Le travailleurs et la travailleuses salariées sont l’un et l’autre surveillées au plus près dans et hors l’emploi, au travail (secteur RH) et hors travail Mais c’est dans le hors travail que la division est forte : toute personne n’ayant jamais manifesté de sa vie ne le sait pas ! Certaines manifestations dument déclarées et bien encadrées syndicalement peuvent encore être « cool » et donner l’illusion d’une tranquillité publique !
Depuis Hollande 2016, ce qui était réservé aux quartiers populaires, à savoir la surveillance policière au plus près s’est généralisée aux grandes villes manifestantes dont Rennes qui a vu arriver l’intervention d’un hélicoptère pendant les manifestations de la loi El Khomery . C’est aussi l’époque ou des groupes à cagoules noires allaient casser de la vitrine bourgeoise en centre-ville. Et on ne touche pas à la bourgeoisie rennaise ! Fin 2018, émergence des Gilets jaunes avec un gros secteur non syndiqué contestataire prend les rond-points mais aussi marche vers l’Elysée. La répression fut plus sévère encore. Enfin les étudiants sont périodiquement agressés par la police dite Républicaine.
Ces dates montrent de quel côté se situe la République. Car en France tout un secteur a cru bon de poser une "République du centre" située entre patronat et travailleurs et du coté de l’intéret général (IG) or ce lieu mythique n’existe pas : il s’agit là d’une croyance républicaine qu’une critique instruite a du mal à chasser.
Il faut parler aussi des quartiers populaires (QP) car les choses sont plus complexes qu’il y parait : certes la police y est nettement plus présente quoique pas constamment mais il faut dire la contradiction qui est que des habitant(es) des QP peuvent la réclamer et c’est là qu’on peut avoir du racisme favorisé , car la demande d’une "police anti-racaille » (contre rodéos, drogue, vol de vélos, etc) peut venir de la fraction « installée » des QP qui est majoritairement blanche mais pas que évidemment. La dite police semble d’ailleurs assez peu efficace contre la diffusion de la drogue qui ne se fait pas que dans les QP des grandes villes !
Contribution à poursuivre
Christian Delarue
1) le terme vient du "Manifeste pour un féminisme des 99%" rédigé par trois autrices
C comme classisme
https://blogs.mediapart.fr/edition/abecedaire-citoyen-du-club-2024/article/080824/c-comme-classisme
Classisme et césarisme : déclin combiné du social et du démocratique
Super profiteurs : le petit livre noir du CAC 40 d'ATTAC et ODM
Ed LLL 2023)