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Billet de blog 30 mars 2023

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De l'art de refiler la patate chaude

Depuis ma suspension le 15 septembre 2021, j'ai écrit plusieurs fois aux ministres de la santé successifs pour pointer les effets de la loi du 5 août 2021 en terme de carence de soins et de désorganisation importante du travail au CMPP dont je témoigne.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis ma suspension le 15 septembre 2021, j'ai écrit plusieurs fois aux ministres de la santé successifs pour pointer les effets de la loi du 5 août 2021 en terme de carence de soins et de désorganisation importante du travail au CMPP dont je témoigne.

Au premier, Olivier Véran, nous avons  envoyé, ma collègue psychomotricienne et moi, une lettre co-signée en avril 2022.

C'était il y a presque un an.

Après les élections, changement de ministre. Je réécris donc, en envoyant cette fois un mail à Brigitte Bourguignon via le site du ministère de la santé.

Le 23 juin je reçois une lettre de la Division des Cabinets du Ministère de la santé et de la prévention, m'informant que mon courrier a été "transmis à Madame la Directrice générale de la cohésion sociale (DGCS), chargée de ce dossier au sein du ministère", que ma nouvelle correspondance lui est également transmise, et que son service sera désormais mon "interlocuteur privilégié sur cette question".
Aucune idée de ce qu'est ce service.

A l'été 2022, nouveau changement de ministre, j'écris ensuite à François Braun.

Le 24 novembre je reçois une réponse argumentée, dont j'ai déjà parlé ici.

Au même moment, le ministre de la santé annonce qu'il saisit la HAS au sujet de l'obligation vaccinale covid, et que cet organisme se prononcera au mois de janvier. Janvier se termine et je comprends qu'en fait la HAS travaille sur l'ensemble des obligations vaccinales pour les soignants.

Le 9 février je réécris un long mail où je pointe en fin d'argumentaire le nouveau délai intervenu : "La HAS devait se prononcer au mois de janvier, elle le fera au premier semestre, est-il dit. Pourquoi laisser passer autant de temps ?".

La réponse du ministère datée du 16 mars est fort intéressante :
"vous faites part de vos observations sur la Haute autorité de santé (HAS) qui doit se prononcer sur la levée de l'obligation vaccinale pour les soignants. Compte tenu de l'objet de votre démarche, je saisis la direction générale de la santé, dont les services seront désormais vos interlocuteurs privilégiés".

Alors que c'est bien le ministre de la santé qui a saisi la HAS non pas au sujet de l'obligation vaccinale covid comme il l'avait annoncé, mais de toutes les obligations vaccinales des soignants, ce qui permet de masquer le problème des "suspendus" puisque cela n'est pas le sujet. 
Et alors que c'est bien le ministre de la santé qui a par ailleurs également saisi le CCNE puisqu'il fait de la réintégration une question "éthique", organisme dont la réponse sera postérieure au rapport de la HAS attendu aujourd'hui ou demain.

Chacune de ces trois lettres est signée par la même personne (payée pour répondre aux sollicitations des soignants suspendus sans salaire et les informer que leur demande a bien été transmise au bon service), personne que le ministre a "personnellement chargé de me répondre".

Tant de sollicitude me touche.

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