Vif succès auprès du grand public - 1 millions d’entrées en deux semaines - pour cette adaptation cinématographique de la fameuse série de livres puis de BD écrite par Jean Van Hamme et dessinée (il ne faut pas l’oublier, cf interview sur Mediapart) par Philippe Francq. Réussite belge qu’il faut rappeler à l’heure où justement la Belgique connaît des déboires financiers.
C’est aussi le monde de la francophonie qui trouve l’opportunité de mettre en scène un « concurrent » de culture « internationale » face à l’anglo-saxon James Bond. L’un est au service de sa Majesté. L’autre est finalement libre et au service de lui-même. Son origine Croate est aussi un hommage rendu à un petit pays - comme la Belgique - la Croatie. Ex-Yougoslavie et Belgique : même combat pour l’unité…L’un a perdu et l’autre est en mauvaise posture.
Même son meilleur ami est Suisse, encore un petit pays ! Largo, James Bond des petites nations non alignées ? Défenseurs des faibles contre les puissants ? Possible.
Si les films Largo Winch trouvaient un public pour une sorte de saga à la James Bond, ce que semble indiquer Dominique Bry sans son article sur le film, le plus intéressant serait d’utiliser cette tribune offerte par ce héro pour vulgariser les manipulations financières dont nous faisons l’objet. Le risque est évidemment qu’en attribuant ce rôle pédagogique à des films romancés on décrédibilise ces épineux sujets, mais il ne tient qu’aux scénaristes de bien s’entourer et de le faire savoir.
Enfin le plus agréable pour tous les spectateurs touchés par la crise sera probablement de voir ce jeune homme fringuant, intègre et humain donner des baffes et cogner ces ronds de cuirs autosuffisants capitalistes et leurs sbires qui tentent de s’emparer de son Groupe et de le manipuler.
Bonne année Largo !