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En 2019, la réforme Blanquer avait déjà amené à diminuer de manière conséquente le nombre d’heures d’enseignements généraux. Aujourd’hui, pour que la voie professionnelle redevienne “une voie de réussite, d’excellence et reconnue par tous” selon ses mots, le président de la République propose de lier encore plus les lycées professionnels au monde de l’entreprise.
Dans la circonscription dont je suis le député, ce sont à la fois les élèves et les professeurs du Lycée Polyvalent Charles de Gaules et de la section professionnelle du lycée Pierre d’Aragon de Muret qui s’alarment de ces annonces.
Personne n’est dupe : le seul avenir qu’ils offrent à ces enfants est celui de la besogne, la besogne dès leur 15 ans et ce dorénavant jusqu’à leur 64 ans. Aucun des membres de ce gouvernement ne peut s’émouvoir de ce que cette réforme implique pour des jeunes de cet âge parce qu’aucun d’entre eux n’a jamais eu d’enfant dans un lycée professionnel, ou n’y a jamais mis un pied.
Ce n’est pas leur monde. Les lycées professionnels sont réservés aux enfants des pauvres qu’ils méprisent. Les leurs sont à l’école alsacienne ou dans d’autres écoles privées.
Lorsque ces enfants auront déjà trimé plusieurs années de travail en empochant quelques euros de l’heure, les leurs seront en échange dans des universités à New-York, Londres ou Washington.
Un projet aux antipodes d'une conception émancipatrice de l'éducation
C’est bien de la lutte des classes dans l’éducation dont il est question, car ce sont les enfants des familles les plus défavorisées que l’on prive d’instruction et ils le savent parfaitement. Ils enterrent toujours plus la conception humaniste et émancipatrice de l’enseignement.
Or l’idéal démocratique est indissociable de l’éducation. L’enseignement nourrit les citoyens et les citoyennes pour leur permettre de faire des choix éclairés et émancipateurs, pour leur permettre de développer une pensée libre.
Refuser à un tiers de la jeunesse le droit d’accéder à des enseignements et des connaissances pour mieux comprendre le monde qui les entoure et déterminer leur avenir en fonction des besoins des entreprises est abjecte.
Mobilisons-nous
Pour soutenir le lycée professionnel et imaginer un projet émancipateur, pour stopper Macron dans son projet de régression sociale envers la jeunesse, signez l’appel du collectif Préparons La Riposte:
WWW.PREPARONSLARIPOSTE.ORG