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Billet de blog 13 octobre 2025

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Pour que le soleil ne reste pas derrière les nuages.

Les député·es, les 577 député·es ont été élu·es sur la base d’un programme et appuient leurs candidatures en publiant et distribuant un document officiel appelé profession de foi. J’ai été élu sur la base d’un contrat de législature du Nouveau Front Populaire.

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Les député·es, les 577 député·es ont été élu·es sur la base d’un programme et appuient leurs candidatures en publiant et distribuant un document officiel appelé profession de foi. J’ai été élu sur la base d’un contrat de législature du Nouveau Front Populaire. Lors des dernières élections législatives en 2024 le Nouveau Front Populaire a remporté une majorité relative à l’assemblée. La Constitution française, dans son article 8, confère au président de la République le pouvoir de nommer le Premier ministre. Il s'agit d'un choix discrétionnaire du chef de l’État, sans conditions particulières. Il est de tradition qu’il nomme un Premier ministre issu de la majorité élue : c’est le phénomène de la cohabitation. Pour la première fois sous la 5e République le Président de la République n’a pas souhaité respecter cet usage en nommant successivement le 21 septembre 2024 Michel Barnier du parti Les Républicains, le 13 décembre 2024 François Bayrou du MODEM, le 9 septembre 2025 Sébastien Lecornu puis de nouveau le 10 octobre Sébastien Lecornu le « moine soldat du Macronisme ».

L’écume de la discussion médiatique porte sur l’annonce de la suspension ou non de la réforme des retraites de 2023 lors du discours de politique générale  mardi 14 octobre de l’ex nouveau premier Ministre, en conséquence la censure ou pas du Parti Socialiste et en effet miroir de celle du groupe des Républicains.

Nous n’avons pas été élu, je n’ai pas été élu député pour être d’accord avec ce qui reste du bloc central ou cette nouvelle dénomination la plate-forme de  « stabilité ». Je n’ai pas été élu pour soutenir une politique du moindre mal. Il faut se rendre à l’évidence les néo-libéraux n’acceptent plus aucun compromis, aucun consensus et appliquent avec brutalité la politique de l’offre depuis plus de 40 années sans tenir compte des corps intermédiaires, des mouvements sociaux, des luttes et du résultat des élections. La social-démocratie n’a pas intégré ce changement profond et espère toujours pouvoir revendiquer des mesures partielles et temporaires en renonçant à l’essentiel.

L’essentiel c’est premièrement le budget, quel budget pour notre pays et deuxièmement un budget pour faire quoi, quel est le projet ? Je ne vais pas faire la liste de l’ensemble des mesures d’urgence et des transformations à réaliser pour une société plus apaisée et harmonieuse mentionnées dans le contrat de législature du Nouveau Front Populaire.

Je vais m’attarder sur deux sujets qui ont surgi dans l’actualité. Le premier c’est la taxe Zucman, cette taxe a eu le mérite de diriger un coup de projecteur vers le haut et de permettre à la population de lever les yeux vers ceux et celles qui s’accaparent les richesses, le fruit du travail des millions de travailleurs et de salariés de ce pays. C’est une belle victoire de porter le regard vers le haut contrairement aux médias dominants, à la droite et à l’extrême droite qui invitent toujours à regarder vers le bas pour diviser la population. La logique du bouc émissaire vers les plus démunis, les privés d’emploi, les immigrés, les étrangers, les fonctionnaires…a envahi tout l'espace public. Ce sujet de taxation a mis en lumière l’opposition, le refus catégorique de la haute-bourgeoisie, des ultra-riches, des grosses entreprises, de "ceux d'en haut", le refus de contribuer au budget, à l’intérêt général. Ils font sécession. La taxe préconisée par l'économiste Gabriel Zucman, est une proposition d’imposition plafonnée à 2% sur le patrimoine des grandes fortunes, pour corriger l'optimisation fiscale et rétablir le simple principe d'égalité devant l'impôt.  Elle vise les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros, concernant 1 800 foyers en France et elle rapporterai 20 milliards d'euros par an. A noter que le rendement minimum sur un an d’un patrimoine de 100 millions d’euros est estimé à 6%. Cela représente 6 millions par an, l’équivalent de 12 smic par jour. Ces mêmes personnes qui s’opposent à la revalorisation du smic à 1 600 € net par mois quand dans le même temps rien que les revenus de leurs rentes leur permettent de percevoir au minimum l’équivalent de 360 smic mensuellement.

Le deuxième sujet découle du rapport du sénateur Fabien Gay, rapport réalisé au nom de la commission d'enquête sur l'utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants. Le chiffre clé du rapport est un constat accablant, le montant des aides publiques en 2023 est estimé à 211 milliards d’euros, ce chiffre colossal a même était abondé dans un livre de Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre grands reporters au Nouvel Obs « Le Grand Détournement » décrivant un holdup sans arme ni violence, réalisé au cœur du nébuleux système des aides aux entreprises. Le montant total de ces coups de pouce est de 270 milliards. En réponse à ces deux points le budget Lecornu 2 propose une "année blanche" plutôt une année noire, pendant laquelle ne seraient pas revalorisés les salaires des fonctionnaires, les prestations sociales, les pensions de retraite, et actant une baisse du budget de l’état et des collectivités locales.

Pour illustrer le propos, le mouvement associatif lance un cri d’alarme « ça ne tient plus ». Il subit un effet ciseau, les besoins sont croissants et le financement public est décroissant. La baisse d’activité menace 90 000 emplois dans un secteur qui compte 2 millions de salariés. Le néolibéralisme s’est infiltré partout avec la mise en concurrence des structures à travers des appels à projets chronophages et aléatoires. Le même procédé est appliqué aux collectivités locales, aux universités… Une étude récente de l’Observatoire des Métiers du Sport présente l’impact social, sociétal et économique du sport. 1 euro investi dans le sport est une économie directe ou indirecte de dépenses publiques de 13 euros. Cela correspond à un total de 250 milliards d’euros économisés chaque année c’est 9,6 % de notre PIB. Voilà une piste pour un budget positif, progressif avec un projet concernant l’ensemble de la population au lieu d’investir ce gouvernement cherche encore et toujours à faire des économies de plusieurs dizaines de milliards sur le dos de ceux et celles qui contribuent déjà beaucoup au-delà de leurs moyens. Cercle vicieux, l’austérité génère une activité en berne donc moins de recettes et creuse au final le déficit qui appellera encore un budget d’austérité pour justifier toujours et encore une politique néolibérale au bénéfice d’une poignée qui ne souhaite plus contribuer. Le monde associatif est un mouvement efficace de construction de lien social, de développement de valeurs communes en étant un espace de rencontre et d’interaction entre les individus. Il est facteur d’intégration et de cohésion. Pour en savoir plus, je vous invite à vous rendre à la "Kermesse des assos en lutte" jeudi 16 octobre à partir de 10h place José Cabanis à Toulouse.

Pour un autre budget, pour un projet en phase avec les besoins de notre société, pour respecter le contrat de législature, pour un avenir désirable pour toutes et tous,  je voterai la censure du gouvernement Lecornu 2. Après sa chute, le Président de la République ne pourra plus échapper à ses responsabilités. Les mobilisations citoyennes ont mis au premier plan la revendication de son départ, souhaité par 73 % de la population. Au sein même du « socle dit commun », les voix en ce sens se font de plus en plus nombreuses, reconnaissant ainsi que le Président lui-même est devenu la source de l'instabilité politique. La démission ou la destitution d’Emmanuel Macron sont les seules solutions pour offrir une issue démocratique claire au chaos actuel : le retour aux urnes. Ainsi, le peuple aura l’occasion de tourner la page d’une présidence autoritaire et méprisante, de retrouver sa souveraineté et d’engager les transformations nécessaires pour viser l’harmonie entre les êtres humains et avec la nature.

Pour que le soleil ne reste pas derrière les nuages.

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