Bonjour la Gauche, c'est un triste jour aujourd'hui. Les forces ont fini par abandonner cette magnifique combattante qu'était Danielle Mitterrand (Née Gouze-Raynal).
C'est à 87 ans qu'elle nous quitte au moment où la "Gauche", celle qu'elle incarnait magnifiquement tout au long de sa vie, en a le plus besoin.
Voilà "une femme libre" qui comme elle le disait si bien "a vécu ses 14 années de Première Dame de France en totale liberté". Car au fond, cette grande dame n'était pas "la femme du président", comme Anne-Aymone Giscard d'Estaing ou Yvonne de Gaulle, elle avait ses convictions, son propre engagement et ses indignations.
Les premières sans doute lui permirent de s'engager dans la Résistance aux temps des Années noires. C'est là qu'elle y fera la rencontre et la connaissance de François Mitterrand, alias "François Morland" dans la Résistance. La Résistance, ce sont ses parents qui lui insufflèrent le souffle et c'est elle même qui tout au long de sa vie en fera un moteur.
Oui, elle était "plus à Gauche que François ». D'ailleurs François Mitterrand était-il un "homme de Gauche" ? Lui élevé chez les jésuites, lui qui pris la tête de l'UDSR à la Libération, après un passage à Vichy où il y reçu la Francisque (Voir Pierre Péan, Une jeunesse française, 1934 - 1947) et qui finit après "avoir pris le PS" au Congrès de d'Epinay-sur-Seine en 1971, par devenir le "premier président de la V° République de Gauche" le 10 mai 1981, avec Danielle à ses côtés.
Ses engagements à France Libertés en ont fait une femme d'action et de convictions à côtés de son époux de président. Mère, elle défendait bec et ongles ses enfants, elle qui a perdu son premier enfant en 1945.
Cette "cocue digne et magnifique" a su se montrer d'une fierté remarquable lors des obsèques de celui dont elle a dû se résoudre à partager l'amour avec sa rivale (Anne Pingeot). Ne voit-on pas sur cette photo, Danielle, Jean-Christophe (fils de François) reposant le drapeau tricolore soufflé par le vent sur le cercueil de son époux, tandis que derrière elle, Anne Pingeot et sa fille Mazarine (Fille longtemps cachée de François Mitterrand) étaient à ses côtés.
En nous quittant le mois des morts, le 22.11.2011, il y a presque un symbole.
C'est au fond la plus grande "Première dame de France" qui nous a quitté, sans doute car elle avait su avoir des engagements à part entière et à côté de son mari, en le soutenant toujours et en étant libre des seins.
Oui, aujourd'hui la "Gauche" est orpheline d'une indignée.
Sa disparition plonge la Gauche dans la peine et puisse t-elle être un signe fort envoyé à celui qui aujourd'hui prétend à travers sa candidature à l'élection présidentielle de 2012, diriger notre pays. Si le mot "Gauche" a encore un sens, il va falloir le montrer. Danielle, elle, a su le montrer toute sa vie.
Au revoir Madame. L'exemplarité de votre lutte, de votre révolte, de vos engagements montrent la voie aux jeunes générations. Il ne faudra pas vous oublier.