VII Perversité et système social
Le pervers initie avec sa cible en quelque sorte un jeu de pouvoir, à l’image du jeu d’échec par exemple, où les pertes et les bénéfices sont directs, définitifs et sans contre-partie, -à sens unique : tout ce que l’adversaire perd profite à l’autre joueur-. Ce type de jeu est exactement le contraire de la diplomatie, de la négociation, du commerce, de l’humanité en fait. Il s’agit d’une stratégie de guerre dont l’objectif est la destruction de l’autre. Cependant, le pervers est sans limite, et pour reprendre l’exemple du jeu d’échec, ce dernier afin de détruire l’adversaire est prêt à détruire tous ses atouts, mais également les règles du jeu, ainsi que l’échiquier. C’est pour cela que le pervers est dangereux, car il ne peut pas s’arrêter. Traduit au niveau social, le pervers est prêt à détruire toute règle, toute valeur, tout principe, ainsi que le jeu lui-même c’est à dire toute structure sociale.
Après lui, ne reste généralement qu’un désert d’anomie, d’entropie, de destruction, de solitude, de défiance de chacun envers tous, de haine, voir la guerre. On notera qu’un pervers dirigeant un pays ruine toujours son économie, son peuple. L’existence de méthodes et de spécialistes de gestion ont permis aux sociétés contemporaines de limiter cet aspect.
Cependant, le pervers est obsédé par l’argent, il est avide, cupide, car non seulement il ne supporte pas le manque, -du fait de désirs sans fond ne pouvant être comblés- mais également parce qu’il ne peut se contrôler. Il est de ce fait souvent obligé de saigner son peuple, d’avoir recours systématiquement à la corruption afin d’éponger ses gabegies.
La religion a d’ailleurs toujours servi les monarques pervers, en apportant son lot d’idéalisations fallacieuses comme l’amour, ou la foi, pour restaurer quelques valeurs au milieu de l’anomie, et en légitimant, en étayant la ruine, et la misère.
le pervers est obsédé par tous les attributs du pouvoir, et par ses symboles.
Il essaie toujours de les acquérir tous, afin de transformer le système social pour que tout lui soit permis. Cependant, la morbidité qu’il va tenter de faire régner ne mène à rien au niveau collectif, si ce n’est à la guerre, à la dépression, et à la destruction. Et c’est ce que le pervers souhaite : instaurer le règne de la violence, car c’est la seule façon pour lui d’accéder au plaisir.
On notera que l’instauration de ce type de système va directement dépendre du degré de perversité des personnalités qui seront élus au pouvoir et il ne faut jamais sous-estimer l’empreinte sociale que peut laisser la personnalité d’un dirigeant. Le pervers génère de l’anomie, et ne détruit que pour générer davantage de destruction. Il ne fait pas toujours la guerre pour reconstruire, mais afin d’accroître son pouvoir de destruction, afin de pouvoir détruire avec davantage d’efficacité, davantage d’ampleur, afin que règne enfin totalement son omnipotence morbide, dans la mise en oeuvre de l’uniformisation d’objets quantifiables sans humanité soumis à sa loi. Voilà en définitive le projet d’un système instauré par un pervers : soumettre pour détruire. Il incarne la jouissance mise au service de la mort, et c’est cela qui a des répercussions sociales, généralement souhaitées et rationnellement organisées par le pervers, afin d’asseoir sa domination
La division du travail, la systématisation des contrôles, l’organisation en ensemble toujours plus important est généralement l’oeuvre de pervers.
Tout ce qui touche au fait de régenter, de contrôler, de maîtriser, d’espionner, de dominer en ayant recours à la raison, à la religion, à la science et à la technique est initié par des pervers.
La déshumanisation, la marchandisation, l’instrumentalisation, l’objectalisation, l’esclavage, la réduction des rapports sociaux à des rapports d’argent est encore motivé par des pervers.
En fait, tout est fait par le pervers afin de consacrer le règne de ses pulsions, de sa volonté omnipotente, en abolissant toutes lois cohésives. Son but : abolir sa frustration, le manque, le refus, la critique, la rébellion, toute forme de castration symbolique. (on retrouve dans cette systématisation l’importance accordée par le pervers aux contrats qui ne laissent aucune place au hasard)
Pour ceux qui seront dignes du système instauré par le pervers, seront préservés la séparation de la sphère publique, de celle du privé, le droit à la paix, mais aussi celui de détruire de tuer, de faire la guerre, le droit à la protection de la justice jusque l’impunité, l’accès au savoir, la cohésion, l’avenir, le monopole déréel du discours, de la pensée, et donc de la critique, des richesses, de l’humour, des moyens, de la liberté.
Pour les autres, restera la négation de tout cela.
On retrouve en définitive au sein de la société perverse, le clivage, la double personnalité du pervers.
Un système social pervers favorise en fait la haine et la rancoeur, et c’est là, à mon avis que réside le problème majeur de ce type de système : l’absence de demi-mesure, ou autrement dit, l’exacerbation des extrêmes.
Le système américain, et son ultra-libéralisme, représente un exemple parfait de système pervers. Globalement, on y trouve notamment l’omniprésence des contrats dans le cadre de toute interaction sociale, la transcendance de sa justice, et un impérialisme guerrier à connotation culturelle et cultuelle.
C’est également un système qui consacre le règne du chiffre, de l’argent, de la bourse (un jeu de hasard "maîtrisé"), de l’économique et du comptable.
Seule la dimension économique compte pour le pervers car il peut tout lui offrir y compris l’impunité dans le crime.
Les conséquences de ce type de système sont visibles socialement et on gardera l’exemple des états unis:
-une criminalité sans frein à l’image de l’enfermement des puissants dans une jouissance crapuleuse.
-une violence gratuite banalisée
-le contrôle des médias
-la “vulnérabilisation” de la majorité de la population
-un désinvestissement de la majorité pour la politique et le fonctionnement de la démocratie
-le refuge éthique dans un mysticisme morbide
-la généralisation de pathologies telles que la dépression, ou l’hystérie (étroitement liées à l’objectalisation des femmes)
-la surveillance permanente de chaque citoyen
-la constitution pléthorique de lois, de règlements afin de contrer l’anomie.
-le renforcement du pouvoir de la police et de l’armée en réaction à l’accroissement de la détresse sociale et de la généralisation de la violence.
-une gabegie économique généralisée, voir une dépression.
-l’abolition de valeurs fondamentales telles que l’ordre des générations, les rites d’initiation et d’intégration, l’interdit de l’inceste, -quel autre sentiment peut inspirer la systématisation de mariages, d’unions, normalement marginales, d’hommes de 60 ans avec des jeunes femmes de 16 ans, que tout sépare tant culturellement, qu’au niveau socio-économique?-, au profit de la généralisation de la “marchandisation” des relations, de la prédominance de la dimension économique sur la dimension humaine, de la déliquescence de la cohésion, et de la constitution d’un modèle de référence culturelle totalitaire.
Tout cela en fait amène structurellement les individus à se rebeller individuellement ou collectivement, la rébellion entravée entraînant le désespoir et conduit dans la durée au terrorisme.
On notera que les religions monothéistes sont de parfait complément des systèmes pervers, et c’est peut-être pour cette raison, qu’elles ont su s’imposer durant des siècles au détriment de tout autre forme de croyance.
Ceci est probablement dû à une idéalisation hystérique de certaines valeurs, à une certaine fascination pour la mort, pour la souffrance, -voir les auto-flagellations et crucifixions volontaires aux Philippines pour Pâques-, une banalisation de l’expression sociale de la morbidité via la systématisation de la désignation de bouc-émissaire, une “marchandisation” des individus via le mariage c'est à dire l’ objectalisation officielle de leur sexualité -uniquement à des fins reproductives-, leur instrumentalisation dans le cadre du travail -tout le monde est interchangeable-.
On remarquera parallèlement la tolérance de ce type de religion pour l’abolition de la sphère du privé, -notamment par le confessionnal-, la xénophobie, le colonialisme, l’acculturation, l’esclavage, la pédophilie, l’impérialisme, le fascisme, ou la prééminence de la sphère économique sur celle du bien-être social, toutes valeurs en fait que l’on retrouve au sein des systèmes pervers. On notera également que le Vatican est le seul état au monde qui continue institutionnellement, à consacrer le règne à vie de son président et de ses ministres, et qui continue ouvertement à pratiquer le colonialisme, l’impérialisme et l’aliénation culturelle de pays entiers.
Plus pragmatiquement, à titre d’exemple concernant le genre de valeurs perverses que véhiculent certaines religions, j’ai pu apprendre récemment que les chrétiens ont toujours toléré l’infanticide, notamment lorsqu’un fils se rebelle contre l’omnipotence d’un patriarche, ou qu’ils ont systématisé l’usage de l’opprobre, et la désignation de bouc-émissaires -sur le modèle de la vie supposée de jésus- afin de renforcer la cohésion sociale, d’imposer leur culture voir de soumettre les païens.
Ce dernier point est absolument normal dans toute dynamique de groupe, dans un but normatif intégrateur. Cela ne l’est plus lorsque c’est par perversité, c’est à dire dans le but de supprimer autrui.
Tout n’est qu’une question de subjectivité et d’extrémisme.
A la légitimation de l’infanticide catholique, on pourrait opposer le parricide de la Théogonie d’Hésiode, lorsqu’un patriarche est rendu fou par son omnipotence.
A l’idéalisation de la persécution subi par l’idole chimérique des chrétiens : jésus, et la légitimité morale qui en est faite afin de détruire toute contre-culture, on peut opposer le fait que l’histoire de jésus n’a été extrapolé que d’un fait divers réel absolument banal d’un point de vue psychiatrique : la vie de Paul de Tarse. -un cas hystérique banal-
Sans entrer dans des considérations éthiques concernant les religions monothéistes, et l’influence “néfaste” que peut avoir la perversité sur l’équilibre d’une communauté, on retrouve un autre type de régulation perverses extrême dans l’antiquité grecque, mais sous une forme plus humaine que la persécution.
En effet, l’histoire du paganisme nous apprend que la coutume voulait que soit sacrifiée aux dieux toute vierge célibataire à sa majorité, ceci afin de préserver l’équilibre sociale, et d’éviter à la jeune femme de souffrir toute sa vie durant. Paul de Tarse n’a en définitive bénéficié que du malheur d’avoir été persécuté du fait de son statut d’émigré masculin, à une époque où les anxiolytiques n’existaient pas, et ne constitue donc le cas particulier que certaines religions ont voulu en faire, que dans la mesure où il échappa au sacrifice. Ceci souligne que l’apparition plus ou moins développée de cas d’hystéries en tant que manifestation pathologique individuelle cristallisant la prégnance de la perversité à un niveau collectif, a toujours existé au sein des sociétés, sans que ce phénomène soit l’apanage d’un type de culture, de système hiérarchique ou idéologique. Cependant seules les religions monothéistes ont idéalisé la propagation de la pathologie, de la morbidité et de la perversité jusqu’à en vouloir en faire un modèle social.
Pour compléter cette différence de subjectivité, on notera que l’expression de la morbidité chez les païens consistait à se défouler dans une activité sportive, -ce qui donna les jeux olympiques-, parallèlement à l’expression sociale qu’elle pouvait prendre. La recherche perpétuelle d’un bouc-émissaire à persécuter, reste semble-t-il encore une fois l’apanage des religions monothéistes.
De la même façon, tout comme la présence de cas d’hystérie au sein d’une communauté, il semblerait que la corruption du pouvoir serait davantage liée à la perversité inhérente à la personnalité de ceux qui détiennent le pouvoir, et à l’usage qu’ils en font.
Le problème de la perversité en tant que modèle d’exercice du pouvoir n’est en conclusion qu’un problème plus global se situant à un niveau systémique, ou structurelle, quant à la régulation du comportement de certains individus.
Reste que, au cours de l’histoire, on pourra observer que les périodes païennes même dans leurs formes tyranniques ont été plus propices au progrès que les périodes monothéistes, mode de penser qui a malgré tout, toujours su s’adapter et réintégrer le système et les valeurs sociales de manière centrale, en utilisant à son profit tous les progrès réalisés par ailleurs par l’humanité.
Freud s’est d’ailleurs inspiré du paganisme pour réaliser son oeuvre, et non du monothéisme. On pourrait se demander en conclusion si progrès et perversité ne serait pas antinomique ?
VIII Exemple de pervers : HENRI VIII
Roi d’Angleterre de 1509 à 1547, second fils et successeur d’Henry VII, très attaché au catholicisme, jusqu'à réfuter avec fougue la doctrine luthérienne, ce qui lui valu de se voir décerner par le pape, le titre de « défensor fidéi », Henri VIII épousa en 1509 Catherine d’Aragon, veuve de son frère aîné Arthur.
Bien que considéré à cette époque comme de l’inceste et sévèrement réprimé moralement, cette union fut malgré tout consacrée par la papauté de Rome, à la demande de l'Angleterre.
En fait, ce mariage pervers -Catherine d'Aragon étant probablement hystérique-, au mépris d'un interdit social fondamental contemporain est révélateur de la personnalité d'Henry VIII, et va nous permettre d'analyser sous un angle nouveau son règne.
Après avoir consommé un mariage marqué du sceau de l'ignominie au XVIe siècle en toute impunité, ce dernier décida par la suite de répudier Catherine d'Aragon, officiellement parce qu'il souhaitait avoir un fils, et demanda en conséquence au pape de prononcer son divorce -ce qui était une fois de plus non toléré par l'église de Rome-.
Le refus du pape de céder une seconde fois aux caprices d'Henri VIII, amena ce dernier à provoquer sans hésitation un schisme avec Rome et la papauté, en 1534, et à se proclamer chef suprême de l’église d’Angleterre, -Acte de suprématie-, ce qui donna naissance à une nouvelle religion: l'anglicanisme.
L'acte de suprématie est en fait une simple réforme qui stipule que le roi doit être regardé comme "l'unique et suprême chef sur la terre de l'église d'Angleterre".
A l'origine donc, l'église Anglicane est seulement une dissidence catholique. Mais elle favorisera plus tard la pénétration des idées luthériennes (calviniste), jusqu'à l'adoption définitive du protestantisme.
Tout au long de l'histoire, cette situation unique de l'Angleterre, lui permit de jouer un rôle de premier plan dans l'oecuménisme, mais comme on va le voir, cela ne fut pas sans conséquence néfaste sur son histoire.
En effet, tout en prétendant demeurer dans l'orthodoxie, c'est à dire tout en conservant la hiérarchie séculière et les sacrements du catholicisme, Henri VIII supprima les monastères, ce qui provoqua l’opposition des catholiques, qu’il pourchassa jusqu'en Irlande, de la même façon qu'il réprima sévèrement l’opposition protestante, ceci après s'être auto-proclamé roi d'Irlande en 1541.
Ces faits politico-religieux sont révélateurs du délire d'omnipotence d'Henri VIII, qui malheureusement est tout aussi structuré dans sa vie privée. En effet, ce roi, toujours non régulé socialement, se maria de manière compulsive à 6 reprises, et eut 6 enfants dont seulement 3 atteignirent l'âge adulte. Mais sa perversité s'exprima le mieux, par le sort qu'il réservait à chacune de ses femmes, qui furent soit répudiées (uniquement Catherine d'Aragon), soit exécutées (l'une d'entre elle fut notamment décapitée).
Sa perversité s'exprima également au niveau économique, et Henri VIII laissa l’Angleterre dans une situation économique désastreuse, dont les conséquences se firent sentir pleinement 6 ans après sa mort, sous le règne de son fils Edouard VI, par une banqueroute de l’état.
Au niveau politique, la versatilité de ses alliances lui permirent d’imposer son pouvoir sans s'encombrer d'aucun scrupule, et bien que nombre d'historiens attribuent à son règne centralisateur, l’affermissement du pouvoir royal durant plusieurs générations, il n'en ait pas moins responsable de la haine que se vouent encore aujourd'hui anglais et irlandais.
En fait, le règne d'Henri VIII, aussi court qu'il fut, laissa une empreinte sociale nécrophile indélébile dans l'histoire de son pays.
(On pourrait donner un autre exemple de pervers omnipotent, afin de montrer que non seulement Henri VIII n'est pas un cas particulier, mais également que l'on assiste toujours aux mêmes types de fonctionnement psychopathologique dans l'exercice du pouvoir.
Winston Churchill fut l'un de ceux-là, et on pourrait débusquer sa perversité, par l'empreinte nécrophile qu'il laissa également dans l'histoire.
En effet, après avoir participé -peut être contre son gré - à la libération du peuple juifs du massacre dont il était victime en europe, il participa à la création de l'état d'Israël, et à l'installation des rescapés des déportations, au milieu de leurs ennemis héréditaires. Cela pourrait fort bien être interprété empiriquement, comme une volonté de faire parachever le génocide des juifs par quelques fascistes intégristes arabes alors au pouvoir, après les avoir libérés des camps de concentration de certains gouvernements fascistes européens.)
L’Irlande sous Henri VIII
L’Angleterre et l’Irlande adoptèrent le catholicisme bien avant l'accession au trône d'HenriVIII, et des conflits entre féodaux anglais et irlandais existaient depuis l'annexion de l'Irlande en 1171, du fait de l'avidité de l'aristocratie anglaise.
Cependant, ces conflits étaient pour l'essentiel économiques, et ne concernèrent durant des siècles que les conditions d'asservissement et d'exploitation du peuple irlandais, et la propriété des domaines terriens.
Entre le XIIIe siècle et le XVIe siècle, la force assimilatrice du milieu irlandais entraîna une rétractation presque continue, la suzeraineté anglaise ne subsistant que grâce à des familles de l'aristocratie anglo-irlandaise resté fidèles à la couronne, amenant une paix durable entre les deux royaumes.
C’était sans compter sur l’irrationalité de la perversité en tant qu'exercice du pouvoir, et ainsi, à partir d'un simple problème conjugal, Henri VIII remis en cause pour des siècles la stabilité politique, économique, sociale et religieuse qui était acquise entre le peuple irlandais et anglais, et les alliances, voir l'amitié qui régnait entre leurs représentants aristocratiques respectifs.
En effet, pris dans son délire de toute puissance, en se déclarant chef de l’église anglicane, afin officiellement de pouvoir divorcer, et roi d'Irlande afin d'imposer définitivement sa suprématie, Henri VIII suscita l'opposition des catholiques, ce qui l'amena à persécuter les plus fidèles alliés de la couronne anglaise jusqu'en Irlande, notamment en confisquant les terres irlandaises pour les redistribuer à des anglais, et à pourchasser par la suite l'opposition protestante qui s'insurgea également contre son hégémonie arbitraire.
C'est ainsi que le drame irlandais commença, à partir du problème conjugal d'un pervers impuissant, et on peut toujours observer aujourd'hui les rémanences du règne d'Henri VIII en Irlande du Nord, région qui continue de cristalliser les stigmates de cette époque, notamment par une scission politique, économique, sociale et religieuse, entre protestants dominants d'un côté, favorisés par l'Angleterre, et catholiques dominés de l'autre.
Ceci est une analyse succincte des conséquences que peuvent générer un pervers ou un groupe de pervers au pouvoir.
Ce cas est dans une certaine mesure fertile pour comprendre comment le pervers vit le pouvoir, en détruisant, en mettant en concurrence les autres, en vidant les caisses de l'état, en mettant en scène son omnipotence, en supprimant toute opposition...
On pourrait penser que ce type d'exercice du pouvoir est inéluctable. Mais cela revient à dire que l'irresponsabilité, l'incohérence, l'irrationalité, la corruption ou que la criminalité est inéluctable.
En fait tout n'est qu'une question de régulation du pouvoir.
Si beaucoup de pervers ont continués d'arriver au pouvoir dans les démocraties, au cours de l'histoire de l'humanité, c'est uniquement parce que le pervers a reçu une éducation qui a conditionné son attirance pour le pouvoir. -l'impuissance sexuelle de ce type de personnalité, qui peut accentuer un certain ressentiment avec l'âge, étant une autre de ces conditions-
Il faut par ailleurs savoir que tôt ou tard un pervers se met à délirer, -l'élément déclenchant étant souvent une opposition à son pouvoir, un échec, une frustration, un rejet affectif- et que la seule façon de le ramener vers la réalité, est de lui opposer des mécanismes de régulations sociales susceptibles d'entraver son omnipotence.
Ceci est d'autant plus nécessaire que la perversité en se généralisant conduit toujours par contagion, sans aucune exception, à une nécrophilie sociale, -voir Israël et la Palestine, l'Irak et la coalition, les états unis, la Russie, le Cambodge, la Chine...et c'est probablement vers ce type de futur que se dirige l'europe-.
La perversité en tant que modèle d'exercice de pouvoir, n'est pas et n'a jamais été normale. Si tel avait été le cas, jamais l'humanité n'aurait connu un tel progrès au cours de son histoire. La perversité correspond à des périodes régressives de dégénérescence de l'élite, qui entraînent systématiquement une expression sociale de la morbidité importante, tant que des réformes n'ont pas été effectuées.
L'europe n'a jamais été aussi proche aujourd'hui de verser dans le fascisme, depuis 1940. Et pourtant, on n'a jamais autant parlé de démocratie.
IX Solution à la perversité et métapsychologie du pervers
On pourra observer que dans les sociétés matriarcales ce sont les femmes les plus jolies, celles qui ont le plus de charmes, les plus appréciées dans le groupe en définitif, qui ont le plus de pouvoir dans la société après les matriarches dominantes anciennement les plus jolies donc les plus riches. Les jeunes femmes les plus jolies deviennent les plus riches avec le temps car même si elles ont un partenaire préféré, elles se donnent à un grand nombre d’homme, en échange de cadeaux (polyandrie). Ce n’est pas seulement le charme de l’homme qui va permettre aux femmes en vue dans le groupe de sélectionner ses multiples partenaires mais la supériorité de l’homme dans un domaine (poésie, musique, chant, dextérité à la chasse, humour, force…) en plus des performances sexuelles. Inutile de dire que dans ces sociétés le pervers n’a aucune chance d’accéder aux femmes les plus aimées par le groupe vu sa situation pathologique. Ainsi il en est de tous les cas pathologiques femmes hystériques frigides ou hommes pervers, qui sont exclus de tout pouvoir politique, et qui sont relégués socialement à la périphérie du groupe, contrairement aux sociétés que nous connaissons aujourd’hui.
On notera une certaine correspondance entre la société des Trobrians, soi-disant matriarcale selon Malinowski et étudiée par lui, et les sociétés contemporaines. En effet c’est la fourberie et la violence qui priment, et les viols, la pédophilie, tout comme les féminicides y sont monnaie courante contrairement aux sociétés polyandres ou ces crimes n’existent pas.
On observera que en théorie les filles dès qu’elles sont nubiles peuvent avoir accès au commerce sexuel dans les sociétés polyandre. Dans la pratique les adolescentes se sentent prêtes pour avoir des partenaires sexuels seulement à partir du moment où elles ont de la poitrine donc vers 14 ans pour la plupart. Concernant les hommes ils sont déflorés par les matriarches dès qu’ils atteignent une certaine taille, c’est à dire vers 12 ou 13 ans.
En vieillissant ces jeunes femmes très belles donc deviennent les matriarches qui gouvernent la société et comme elles déflorent les adolescents lors de leur passage à l’âge adulte, elles peuvent faire une première sélection objective concernant le prestige qu’aura chaque homme dans la société, et le mérite qu’ils auront d’attirer les femmes et de se reproduire.
Le pervers se croie beau à tort, du fait généralement de l’utilisation lorsqu’il est enfant d’une ou plusieurs références de la mère, qui n’hésitera pas à comparer le pervers avec une personnalité représentant un modèle de beauté dans la société, notamment au niveau des sociétés modernes (Brad Pit, Garry Grant …Maryline Monroe, Jennifer Lopez….). Il ne faut donc jamais dire à un pervers qu’il est moche au risque de remettre en cause son hypertrophie du moi et de le meurtrir puissamment, d’où sa haine morbide maladive.
De même il ne faut jamais rire ou sourire de ses piètres performances sexuelles, et surtout ne pas en parler dans le groupe, notamment celui des femmes, car c’est sûrement pour avoir été dans sa jeunesse la risée d’un groupe, que le pervers haït les femmes allant jusqu’à tuer quand l’une d’entre elles, lui rappelle ce mauvais souvenir social d’avoir été méprisé.
On postulera que dans des temps archaïques, un groupe de pervers a dépossédé les femmes de leur pouvoir dominant, pour finalement prostituer les filles les plus jolies, ces femmes ayant toujours autant de partenaires, mais sans le pouvoir politique, car étant marginalisées dans le système patriarcal (à relire : Saint Augustin un homosexuel pervers haineux). Le pervers s’est accaparé le pouvoir et a relègué les femmes qu’il haït (car elles le dominaient voir le méprisaient dans les sociétés matriarcales), au rang le plus vil selon les normes de la société patriarcale, à savoir en faire des putes pour le porno, dans des bordels ou sur le trottoir. Là réside la vengeance inconsciente du pervers. Je l’ai déjà écrit ailleurs, les pervers ont pris le pouvoir en assassinant les matriarches qui gouvernaient le groupe pour s’accaparer et dominer toutes les femmes surtout celles auxquelles ils n’avaient pas accès. (en opposition avec Freud où le meurtre primaire est opéré par les frères à l’encontre du père omnipotent qui possédait toutes les femmes)
ESSAI SUR LA MARGINALITÉ
Introduction
La définition sociologique de la marginalité est assez étendue, dans la mesure où elle englobe aussi bien l’anomie, l’anticonformisme, l’exclusion, que l’avant-gardisme, et peut concerner autant un individu, un groupe, qu’une culture.
Une définition partielle peut être trouvé facilement dans tout lexique de Sciences Sociales comme celui de Dalloz:
- frontière, bordure, individu ou groupe ayant perdu sa culture d’origine sans en acquérir une autre (émigrés, colonisés; marginalité raciale ou culturelle)
- par extension individu ou groupe mal intégré à la société.
C’est à cette acception que je vais m’intéresser, en tentant de la compléter et d’introduire le concept de marginalité socio-économique criminelle positive.
En effet, la marginalité socio-économique a une connotation négative communément admise. Clochard, marginal, sans domicile fixe, vagabond, gitan, tous ces termes décrivent la marginalité dans sa forme négative tant au niveau économique que social. En effet, la marginalité par le processus de désocialisation et de déconstruction qu’elle favorise, amène souvent tout acteur qui en est victime à adopter des comportements asociaux, sa liberté de choix devenant aliénée par une nécessité princeps à laquelle il est confronté en permanence : mourir ou survivre. Si l’on schématisait le Socius, la marginalité sociale se situerait à l’une des extrémités du spectre social. Plus celle-ci s’inscrit dans la durée, et devient difficile, plus les liens entre l’individu exclu et les normes de la société vont se relâcher, jusqu’à aboutir à l’émergence de comportements anti-sociaux délictueux.
Cependant, ce type de comportement n’est pas l’apanage des catégories les plus défavorisées.
I La marginalité socio-économique criminelle positive
Une marginalité socio-économique identique à la précédente existe également à l’autre extrême du spectre social. En effet, des individus peuvent se retrouver de la même façon marginalisés par la situation socio-économique exceptionnelle dans laquelle ils évoluent, excepté que cette fois, celle-ci est positive, en dépit d'une normativité de surface contraignante.
Soumis au même processus de déliquescence morale et éthique, favorisé cette fois non pas, par une nécessité de survie, mais par une morbidité anti-sociale, étayée sur une certaine oisiveté, une certaine impunité judiciaire, l’adoption d’une normativité intragroupe psycho-pathologique, l’absence de culpabilité, une certaine intolérance à la frustration et un sentiment d’omnipotence narcissique, certains individus vont en effet pouvoir verser dans une criminalité sans borne, sans objet, et sans autre mobile que l’assouvissement de leurs pulsions de mort, gouverné par un principe de plaisir proche du sentiment de toute puissance infantile que l’on trouve chez l’enfant en bas-âge. Ce type de marginalité va en fait être favorisée par ce qu’on appelle communément la perversité.
La perversité est intimement liée au pouvoir. Ainsi, ce type de pathologie apparaît souvent chez des individus qui appartiennent aux catégories sociales les plus élitistes (chercheur, politique, dynasties bourgeoises, familles nobiliaires), car déjà au départ leurs familles ne sont pas ou peu régulées socialement - en dépit de contraintes sociales fortes qui peuvent être attachées à leur statut -, du fait de conditions de vie et d’une normativité intragroupe qui les placent aux dessus des lois du vulgus ou des dominés, c’est à dire aux dessus du Socius et des régulations constructives que ces dernières sont censées apporter à tout être humain. En définitive, des conditions de vie trop favorables, vont amener ces personnes à grandir ou à se retrouver coupées de toute réalité sociale, en favorisant un mode de pensée déréelle dans leur rapport à l’ensemble de la majorité et dans leur rapport à la criminalité, c’est à dire à la loi. Les contraintes sociales ne sont pas inexistantes dans ces groupes. Au contraire elles peuvent être très coercitives, très normative, mais c'est par rapport à la loi, que ces contraintes sont déliquescentes.
II Aspects archaïques du pouvoir de domination : la chefferie
P. Clastres nous renseigne sur les premières formes d'exercices du pouvoir précédent l’apparition de la chefferie. Ainsi certaines civilisations premières, évitèrent longtemps les inconvénients et les risques de l’exercice du pouvoir :
- ”En tant que débiteur de messages et de richesse, le chef ne traduit pas autre chose que sa dépendance par rapport au groupe, et l’obligation où il se trouve de manifester à chaque instant l’innocence de sa fonction. Détenir le pouvoir c’est l’exercer, et l’exercer c’est dominer ceux sur qui on l’exerce : c’est précisément ce dont ne voulurent pas les sociétés primitives, voilà pourquoi les chefs y sont sans pouvoir, pourquoi le pouvoir ne se détache pas du corps un de la société.” En fait le pouvoir du chef est alors essentiellement médiatique. Ce dernier a pour rôle de faire circuler les informations importantes, afin que le groupe puisse prendre les décisions idoines à sa préservation.
C’est seulement avec l’apparition de la chefferie qu’apparaîtront les notions de: sacré, d’idéologie, ou de privilège, généralement attachées aujourd’hui à l’exercice du pouvoir.
A partir de ce moment, au sein de certaines civilisations premières, le chef incarna à la fois la loi, la force, le savoir, la richesse, et le sacré, de manière omnipotente. Cependant, il se devait en contre partie également d’incarner la sagesse, car dans le cas contraire, une régulation sociale immanente étayée sur les affects humains naturels tels que la vengeance, ou la haine, était toujours susceptible de mettre fin à cette omnipotence.
Le rôle du chef restait donc avant tout un devoir: celui d’assurer la paix dans la communauté, en montrant l’exemple, en conséquence de quoi, il avait toute la légitimité pour juger les conflits au sein de la communauté, et pour prendre les décisions importantes au sein du groupe.
Ainsi, le chef de tribu ne vivait que tant qu’il préservait la cohésion du groupe de toute anomie, et comme il restait accessible physiquement au sein de la communauté, il n’était pas rare qu’il meure tué par un chef de famille ou de clan qu’il avait outragé, notamment lors d’un duel. Face à l’éclatement de la communauté, l’erreur n’est en effet pas permise.
Avec l’accroissement des connaissances, et l’agrégation des communautés en ensembles toujours plus importants, le chef délégua ses pouvoirs à des spécialistes toujours plus nombreux, tout en conservant le pouvoir suprême.
Cependant, sa situation dans les sociétés plus complexes changea. Moins accessible physiquement à ceux qu’il gouverne, donc moins régulé socialement -par les lois applicables à tous-, ainsi que ses conseillers, apparue une nouvelle forme de criminalité parmi les élites, non sanctionnée, et basée sur la perversité. Ceci fut d’autant plus préjudiciable à la collectivité, au niveau historique, que l'ensemble de l'élite ne cessait pas pour autant d’être un exemple pour tous.
Cette absence de régulation durant des siècles favorisa alors, non pas l’apparition de la perversité, mais sa généralisation, allant même progressivement jusqu’à devenir une référence comportementale et un critère de domination au détriment de tout autre critère.
Une certaine forme de normativité codifiée est inhérente à ce type de gouvernement, fixant certaines règles informelles, permettant à la perversité de s’exprimer librement au sein des groupes dominants, jusqu’à en devenir le lien cohésif prépondérant.
Il est intéressant de noter que les théories psychanalytiques introduisent le concept de régulation dans l’exercice du pouvoir, telle qu’elle existait dans la forme archaïque de la chefferie, lorsque le chef était encore physiquement accessible à une sanction régulatrice de la part du Socius.
III De la genèse de la marginalité positive
L’éducation reçue, et l’environnement social dans lequel va évoluer un individu, sont susceptibles de conditionner non seulement le degré de perversité de son caractère, mais également le degré de totalitarisme de ce dernier.
Ce sont ces facteurs qui vont favoriser l'apparition d'une certaine marginalité chez un individu vis-à-vis de la loi.
L’éducation remise en cause
On peut observer que le statut de nombre de familles aisées et les réseaux dans lesquels elles s’inscrivent, assurent une solidarité intragroupe, favorisant la pérennité trans-génération d’une certaine impunité vis-à-vis de la loi, afin de protéger dès le plus jeune âge la carrière des membres du groupe, via la sauvegarde de la réputation de chacun.
Ceci est une stratégie rationnelle à partir du moment où un système éducatif défaillant est susceptible de favoriser au sein de ces groupes, certaines déviances comportementales, et aboutir dans la durée, à la constitution, à la valorisation et à l'intériorisation d’une normativité psychopathologique.
Plusieurs facteurs éducatifs peuvent entrer en jeu, mais plus globalement, on constatera simplement que :
- le système éducatif au sein de certaines familles, est tout simplement extrême. Ceci est souvent dû, à l’absence d’une autorité paternelle structurante (divorce, épouse castratrice, vie professionnelle du père au détriment de sa vie de famille...), ou au contraire à la présence d’une autorité paternelle écrasante.
- parallèlement, l’idéalisation de la mère par rapport à son enfant, en particulier lorsque c’est un bébé mâle, peut accentuer ce phénomène -voir l'hypertrophie narcissique des fils unique en Chine-.
- on connaît par ailleurs le dénigrement de la féminité au sein de toutes les religions monothéistes, dont les dogmes sont généralement respectés au sein de certaines castes dominantes. C'est une autre dimension de l'éducation qui va influencer la personnalité des individus, et notamment, sous la forme d'une haine primitive machiste, qui favorisera potentiellement une complexion fasciste dans la personnalité de l'individu, si jamais il n'éprouve jamais de plaisir par la suite avec une femme. -l'impuissance étant liée à la perversité, cette dernière étant elle-même liée au degré de fascisme de l'individu-
Plus pragmatiquement, on peut observer au sein de ce type de famille d’autres facteurs favorisant une certaine marginalité :
- Un rapport à l’information reposant sur le non-dit, sur l’absence de communication. Ce qui n’est pas exprimé n’existant pas.
- Une faible tolérance à la frustration. En effet, d'une part, le fait de n’avoir jamais manqué de rien en apparence, d’avoir eu la majeure partie de ses désirs satisfaits, peut amener certains individus à réagir de manière paroxystique lorsqu’ils sont confrontés au refus, au manque. De la même façon, à l’opposé, un environnement familial volontairement frustrant, un parent sadique omnipotent qui va perpétuellement confronter par plaisir ou par goût, un enfant, à l’insatisfaction, sans raison, alors que celui-ci comprend le caractère antinomique de la décision parentale avec la situation environnementale, peut générer également chez ce dernier le même phénomène.
- Une idéalisation de la violence, et des rapports de domination : un environnement trop protecteur dans un premier temps, puis anaclitique où l’enfant sera surexposé à toute forme de violence, favorisera l’émergence d’une inclination littéralement passionnelle et pulsionnelle pour la violence, la cruauté, le vice, la criminalité et le vice. On peut retrouver cette idéalisation pour la violence, dans le véritable culte que vouent certains individus issus de milieu favorisé, pour certains criminels, et dans leur attirance pour une sexualité seulement envisagée comme un rapport de domination: dominant/dominé, tortionnaire/humilié, destructeur/détruit, maître/esclave, baiseur/baisé...cela pose problème à partir du moment, où l’individu n’a la possibilité psychologique de n'exprimer qu'un seul versant de ses pulsions sadomasochistes, le besoin de vivre le versant opposé, s’effectuant alors au détriment d’autrui, par la réalisation de fantasme projectif.
- Toutes ces carences amèneront parfois par la suite certains individus à vouloir absolument montrer qu’ils existent, d’où une certaine surestimation de soi, une hypertrophie narcissique qui les amènera à aimer s’exposer publiquement. Ces derniers sont en effet sensibles au fait d’être un centre d’intérêt, un modèle au sein des groupes, et développent une certaine sensibilité au fait d’être applaudis, écoutés, ou observés, et ceci d’autant plus qu’ils laissent s’épanouir leur morbidité, qu’ils enfreignent impunément la loi.
Cette propension à tirer du plaisir de l’exhibitionnisme, les amène en contrepartie à jouir également de son contraire : le voyeurisme dans sa forme perverse c'est à dire dans l'envahissement d'autrui. Ceci renvoie au fantasme de la scène primitive, que l’on retrouve dans la propension à espionner comme la police avec ses proies.
Le problème à ce niveau va résider dans l’intériorisation par l’individu d’une perception supérieure, omnipotente, arbitraire, subjective, totalitaire et perverse de l’image de soi, de sa fonction dans le groupe, et de ses capacités de jugement. Le pervers par exemple appelle l’enfant issu d’un couple interracial (notamment entre un blanc et une femme noire) un mulâtre ou une mulâtresse. C’est parce que le pervers se prend vraiment pour un étalon de course hippique (en dépit de la petitesse de leur sexe ou de leur problème de jouissance), la femme noire étant ravalée au rang d’ânesse, d’où la descendance qui sera un mulet ou une mule.
Souvent, l’association de cette composante narcissique avec leur passion pour la violence et le sadisme, amènera certains de ces individus à rechercher de manière pulsionnelle des sanctions de manière détournée, lorsque le versant masochiste de leur personnalité n’a pas la possibilité de s’exprimer librement, et lorsque que leur impunité est totale. En fait le pervers est mû par le principe de plaisir et non par le principe de réalité comme toute personne saine.
- ces individus ne vivent pas comme tout un chacun afin d’améliorer leur condition de vie, et ne perçoivent pas la déchéance sociale dans la pauvreté. Leur angoisse réside dans une perte statutaire ou financière. Toute la stratégie pour les individus appartenant à des groupes élitistes va alors consister à maintenir leur pouvoir économique. En effet, tous leurs liens sociaux sont étayés sur ce type de pouvoir. La déchéance sociale commence donc subjectivement pour eux à partir du moment où ils ne peuvent plus satisfaire aux signes matériels de ralliement au groupe.
- Tout cela peut engendrer une forme de normativité, entretenant un sentiment de toute puissance intragroupe, que vont intérioriser les membres de ce dernier. On pourra observer que ce sentiment d’impunité s’accentuera avec l’âge, du fait non seulement de l’accroissement du nombre de frustration au cours de la vie, -processus normal, mais qui développe la morbidité de ceux qui ont une faible tolérance à l’échec-, mais également du fait du statut accordé aux seniors au sein des sociétés patriarcales.
IV Aspects sociaux
Sans s’attacher à tous les particularismes, le développement d’une personnalité morbide, totalitaire perverse étayée sur un sentiment de toute puissance narcissique, c’est à dire un sentiment d’impunité vis à vis de la loi, peut également être dû à un décalage entre les valeurs véhiculées au sein de la famille, concernant notamment l’image que va avoir l’individu de lui-même -idéalisée notamment par la mère, généralement via l'histoire familiale, la généalogie-, et des valeurs discordantes que ce dernier va trouver dans son environnement social extra-familiale -la réalité de n'être socialement que ce que l'on fait-.
- Un environnement social compétitif, très normatif, ou anomique, peut également être prépondérant, et très jeune, des frustrations sociales répétées vont potentiellement amener l’individu à adopter un mode de fonctionnement omnipotent afin de pouvoir obtenir ce qu’il souhaite.
En effet, un environnement mettant en compétition les individus très tôt, une normativité coercitive, la cruauté des jeunes entre eux, et leur acharnement à attaquer la moindre faiblesse, peuvent potentiellement amener un individu très tôt au ressentiment et à la haine, propice au totalitarisme. La perversité et la fourberie, naîtront généralement chez les individus les plus faibles, soit physiquement, soit intellectuellement, soit socialement.
Un cas extrême peut illustrer ce phénomène: une tare physique constamment dénigrée par exemple, associée, à une absence de relativisation des frustrations subies, par une autorité, va être un élément favorable à la constitution d’un vécu haineux.
En fait ce que va perdre alors l’enfant c’est sa capacité à avoir de l’humour, à pratiquer l’auto-dérision, à se remettre en cause, à accepter l’échec, et en définitive son aisance relationnelle.
La constitution d’une double personnalité lui permettra alors de pallier en partie à ces pertes, et d’éviter d’avoir à décompenser psychiquement. En effet, Ce type de comportement vis-à-vis de la loi, et certains types d’éducation vont généralement favoriser la construction d’une double personnalité protectrice chez ces individus, leur permettant de conserver une certaine stabilité psychologique et sociale. On observera que la notion de double personnalité est intrinsèquement liée à celle de socialité, de rapport social, et de ce fait qu’elle ne concerne en aucun cas les structures psychotiques. Le dédoublement de la personnalité est un symptôme propre aux structures névrotiques telle que l’hystérie par exemple, dans sa forme aiguë c’est-à-dire perverse.
V La double personnalité
L’individu victime d’un dédoublement de la personnalité, possède ainsi deux personnalités sociales dont il va se servir généralement consciemment, telles les interfaces changeantes d’une même image, en fonction des pulsions auxquels il va être confronté et des situations qu’il va rencontrer. L’une de ces personnalités va lui permettre de se montrer sous un jour agréable, l’autre lui permettant d’exprimer toutes ses pulsions de mort. C’est un fonctionnement dichotomique, que l’on retrouve dans le discours de ce type d’individu.
On retrouve d'ailleurs idéalement ce type de pensée au sein des religions monothéistes, favorable au développement de la perversité.
Une analyse discursive symbolique des textes des différentes religions monothéistes, à laquelle on pourrait consacrer un livre entier, permettrait de souligner la duplicité des principes religieux.
Ce dédoublement social de la personnalité permet à l’individu d’avoir une tolérance élevée à l’incohérence -je t’aime donc je te tue, j’ai envie de te connaître donc je t’envahis...- une absence totale de culpabilité, et s’accompagne généralement d’une totale irresponsabilité.
Le mode opératoire de ce type de structure repose sur la toute-puissance de la subjectivité. Ces individus ont toujours raisons, ne se remettent jamais en cause et vont jusqu’au bout de leurs idées même les plus aberrantes. On peut constater cela dans le domaine politique, et généralement, ce type d’attitudes se renforcent avec l’âge. Les personnalités atteintes de ce trouble affectionnent en effet particulièrement, les professions exigeant une exposition publique, ainsi que la polémique, et le système patriarcal favorise les seniors dans ce domaine. -en tant que détenteur de la parole et de la pensée-
Lorsque l’individu n’a pas appris à exprimer, ou à évacuer les tensions psychologiques provoquées par une socialité débordante, un dédoublement de la personnalité lui permettra de le faire de manière agressive et destructrice sans avoir à culpabiliser, tout en permettant à l’individu psycho-pathologique de conserver une excellente adaptabilité sociale. On notera que le meilleur moyen d’évacuer les tensions psychologiques est de pratiquer un sport -il y a en effet peu de sportif professionnel atteins par ce type de pathologie, de même que les individus qui n'ont pas de problème sexuel- mais ceci va dépendre de l’éducation de l’individu, et nombreux sont ceux qui vont préférer par facilité, se défouler socialement de manière criminelle.
Lors d'un défoulement social, un individu est généralement désigné pour recevoir la morbidité de toute personne atteinte par ce trouble, le critère généralement choisi avant de passer à l’acte étant sa vulnérabilité, sa différence, et sa faculté naturelle à déclencher les affects du groupe d’appartenance du pervers. La destruction sociale que ce soit dans le cadre d’un harcèlement, d’un viol, d’un passage à tabac, ou d’un meurtre pédophile sera alors considéré comme normal, car sociale. Ceci est bien sur fallacieux dans la mesure où le terme social sous-entend la notion de régulation, alors que l’on vient de voir que cette connotation est inconnue de ce type d’individus psychopathe, au sein de ce type de groupe.
VI La perversité et le fascisme
Voici ci-dessous les déclarations d'un gardien de camp de concentration, ayant la responsabilité d'un groupe d'environs 30 prisonniers allongés ensemble au sol, entravés par des chaînes 24h/24. Ce gardien était tenu de maintenir en vie ces détenus, qui subissaient des interrogatoires quotidiens sous la torture. Pour cela il devait s'occuper de toute leur hygiène de vie, les prisonniers n'ayant à aucun moment la possibilité de se déplacer. Ceci générait un stress chez ce dernier, qu'il évacuait directement en frappant les prisonniers dont ils avaient la garde. Voici ce qu'il déclare concernant la façon qu'il a eu de vivre en tant que chef totalitaire, non régulé socialement par son groupe :
-"Quand on torture on a l'arrogance du puissant, la main et le coeur sont d'accord. C'est ce sentiment de puissance qui décuple l'abus de pouvoir et l'absence de scrupule. Seule existe la rage. Le fantasme de pouvoir agresser, torturer, violer, détruire, sans que personne n'est rien à y redire, se libère d'un seul coup. On sait que cela n'arrive qu'une fois. Pour une fois, on n'a plus de compte à rendre à qui que ce soit. Il n'y a plus aucune obligation envers les autres. Il n'y a plus de loi, plus de peur, on n'a plus besoin de parler. On a le monopole des armes et de la violence, on est la violence, on est la peur, on est son instrument le plus efficace, débarrassé de toute crainte de représailles, de toute sanction sociale, de tout jugement, de toute culpabilité. On est le social, on est la loi, on est celui qui juge. On est le chef d'un groupe d'animaux et en même temps son domestique."
Ceci est un cas exceptionnel de détention dans la mesure où le groupe est totalement dépendant de son gardien. Ce dernier devient alors arbitraire ainsi que pourrait le faire une mère avec son enfant. Cette relation de dépendance totale de l'enfant envers sa mère peut en effet être vécu comme une véritable violence par cette dernière, comme un véritable harcèlement. Il y a une similarité dans le cas de la relation que ce gardien est contraint d'entretenir avec son groupe de détenus, qu'il considère comme la source de ses souffrances, du fait des nécessités biologiques permanentes des prisonniers, et des conditions de détention de ces derniers, qui vont affecter directement sa charge de travail. En permanence sollicité, ce dernier ne supporte pas la moindre infraction au règlement, règlement qui ne vise qu'à étouffer toute forme de manifestation susceptible de rappeler à celui qui le fait respecter, qu'il gère des êtres humains, ceci en lui offrant parallèlement la possibilité d'extérioriser son agressivité. Ainsi, il déclare "souvent quand les prisonniers communiquaient, c'était pour se plaindre de leur souffrance, de la faim, de la soif. Ils tentaient aussi de collaborer pour attraper des cafards. Parler était interdit. Le fait que certains se plaignent, me mettait hors de moi. Nous -les gardiens- étions tous pareil. Et on se félicitait entre nous des hurlements qu'on arrachait à nos victimes."
Ce gardien a retrouvé après la guerre sa femme, ses enfants et son emploi, et continue de vivre normalement auprès des siens.
Ce type de situation est relativement exceptionnel. Cependant, il montre que tout individu non régulé socialement, sous certaines conditions, est susceptible de devenir un fasciste pervers.
Par rapport à ce phénomène, ce qui devrait déterminer la culpabilité pour la société, de l'individu vis-à-vis de ses crimes par la suite, réside dans l'aliénation du libre arbitre du tortionnaire par des conditions sur lesquelles il n'a aucune prise, aucun moyen d'agir, aucun pouvoir.
Cependant, la perversité peut apparaître sans que rien n'oblige un individu à fonctionner ainsi, sans que rien ne l'oblige à intégrer un groupe de pervers, si ce n'est son histoire et son éducation.
Voici une définition de la perversité :
La perversité consiste à prendre du plaisir au détriment d’une personne plus vulnérable que soit en l’objectalisant, en faisant potentiellement preuve d’une cruauté sans limite.
Le pervers va en fait généralement se servir de son groupe d'appartenance, pour transcender dans la cruauté tout ce qui va lui rappeler qu'il est dominé, c'est à dire son manque d'adaptation aux exigences quotidiennes que lui impose son statut privilégié. Ce qu'il va vouloir exorciser en détruisant autrui, ce sont ces contraintes attachées à son rôle public et à sa fonction, à savoir, l'obéissance, la soumission, le respect, le conformisme, à certaines règles, à certaines limites contraignantes, à la loi, sur lesquelles il a peu de prise, et qui sont susceptibles de le faire craquer. Pour éviter de se déchaîner dans un accès de rage susceptible de le confronter à une sanction, le pervers va en permanence être à l’affût de toute possibilité de se libérer de ses angoisses et de sa morbidité, de manière progressive.
Systématisé, organisé, canalisé par l’appartenance à un groupe partageant une préférence pour la même perversité, le pervers fixera sa préférence sur un type de cibles vulnérables susceptibles de lui servir régulièrement d’exutoire, ainsi qu’à ses congénères.
Pédophilie, misogynie, homophobie, xénophobie, haine du pauvre, sadisme, on peut voir que les liens entre la perversité et le fascisme sont très prégnants.
L'attitude du pervers est une attitude purement fasciste, totalitaire, car omnipotente. Ses pulsions envers autrui sont toutes relatives à l'appropriation, à l'objectalisation, à l'instrumentalisation, à la manipulation, à l'exploitation, à l'asservissement, à la destruction, à la spoliation. Pour laisser aux autres la possibilité de vivre en faisant ses propres choix, il faut déjà avoir soi-même eu cette possibilité. Hors l'éducation reçue par le pervers l'a souvent amené à en faire de mauvais et à connaître perpétuellement l'échec, (éducation trop laxiste), ou à ne jamais avoir eu la possibilité d'en faire (éducation trop coercitive). A partir de là, le pervers dès qu'il a du pouvoir, va annihiler toute forme de libre arbitre chez autrui, l'exploiter, le maltraiter, l'avilir, le corrompre, se l'approprier, détruire son entité, son individualité, son altérité, son identité, son ipséité, ses décisions, ses projets...Sa vie.
Au niveau de la genèse de la perversité, nous avons déjà signalé qu'une personne issue d’un milieu aisé, peut potentiellement vivre dans sa jeunesse une blessure narcissique fondamentale, en réalisant que les valeurs qui étaient prônées au sein de sa famille, n’étaient pas celle de la majorité, qu’elle n’est pas considérée aussi positivement au sein de son cocon protecteur, et dans le monde extérieur. Confronté aux autres, à la réalité du Socius, elle se met alors à détester chez autrui toute forme davantage susceptible de lui rappeler ses échecs, de menacer son altérité, l’hypertrophie de son moi, de remettre en cause son idéal du moi, de le sortir de ses illusions oniriques, et ceci, quelle que soit la forme que cet avantage puisse prendre : beauté plastique, ou beauté des sentiments, charme, noblesse d’âme ou de coeur, qualités relationnelles, adaptabilité sociale, absence de vice, intelligence, sagesse...A la vue de ce genre de qualité, thanatos s’empare de ses affects. Le pervers aura alors tendance à attribuer sa propre stupidité, sa propre incapacité à autrui.
Ainsi il attaque tout, détruit tout : innocence, enfance, candeur, charme, sex-appeal, pureté, naïveté, convivialité, confiance, amitié, humour, tranquillité, absence de soucis, d’angoisse, passion, réussite, facilité, désintéressement, équilibre, naturalité du désir, liberté, hygiène de vie, amour, complicité, libre arbitre...Tout ce qui fait qu’autrui peut être heureux, lui rappelle la médiocrité de son existence, faite de violences et de frustrations.
Extrêmement envieux et jaloux, tout ce qui est synonyme d’harmonie excède le pervers. Son éducation, sa famille, ses amitiés, ses amours, sa vie porte l’empreinte de l’échec, de la violence, du déséquilibre, de l’apparence, du superficiel, de la malhonnêteté, de la fourberie, de la lâcheté. En fait le pervers a grandi dans l’illusion, tout n’a été que mensonge autour de lui. Une seule chose compte, l’argent, et son corollaire : le pouvoir.
A partir de ce moment-là il ne cherchera qu’à exporter chez autrui son passé. Le pervers obéit en cela à un principe absolument humain, mais malheureusement des plus néfastes : faire vivre à l’autre ses échecs, transmettre à l’autre son vécu négatif, son ressentiment, ses angoisses, ses soucis, sa haine, son mal être, sa maladie (VIH, syphilis...).
La position de spectateur qu’il adopte alors est alors très jouissive.
Ce que la victime ne comprend généralement pas, c’est que pour le pervers, elle n’est pas assez fourbe, lâche, hypocrite, superficielle, fausse ou cruelle. C’est ça qui excède le pervers : la faiblesse des vices de la victime, ou leur inhibition, c’est à dire son innocence, c’est cela que le pervers va traduire en stupidité.
Ce statut de voyeur le remplit de satisfaction morbide.
Le pervers est en fait tiraillé. Il est à la fois vide - de sentiment -, stérile, et il tient à le rester. Et à la fois plein de haine. Toute modification de cet équilibre est susceptible de générer une décompensation psychique chez le pervers.
Cela engendre chez lui, une peur d’être rempli, d’où sa peur des sentiments humains :
- trop de haine, et il est susceptible de faire un raptus médico-légal.
- trop d’amour et il va se sentir menacé, vulnérable. Ne pas oublier que le pervers envahit les autres, et que son passé chargé lui laisse appréhender une sanction, des représailles, d'où la crainte de devenir vulnérable, accessible, que ses défauts soient exposés. Mieux vaut alors exposer ceux des autres, envahir les autres.
C'est cette phobie de voir son équilibre psychique modifié, l’amène donc en réaction à vouloir détruire les autres en permanence, à les vider de leur substance, à les remplir de haine à leur tour, par un mécanisme projectif défensif.
Beaucoup de gens sont vidé par la vie. C’est un processus normal, la vie use, vivre amenuise la vitalité, la créativité, l’envie, accroît la morbidité, excepté que chez le pervers, ce processus a commencé jeune. Et parce que ce processus a commencé chez lui avant qu’il ne soit suffisamment mûr pour sublimer, il devient haineux et se complaît dans la bassesse.
Outre par la perversité, Cela se traduit aussi par une absence totale d’affinité pour l’art -excepté dans une dimension perverse comme le voyeurisme ou l’exhibitionnisme (dessin, peinture, photographie...)- et pour la création, par une aversion phobique de l’harmonie qui doit être détruite et de la beauté qui doit être salit. Seule lui plaît la destruction, qui lui rappelle, sa propre destruction, tout en la neutralisant, car il n’est plus le seul à avoir été détruit.
C’est la solitude du pervers face à son histoire qui le pousse à détruire les autres. Il souhaite ainsi communiquer, partager cette dernière avec autrui. Mais comme il ne peut la décrire, l’écrire, la dire, la communication se fera par la communauté du vécu.
Faire vivre à l’autre ce qu’il a vécu, est un partage, une communion.
C’est également faire partie d’un groupe. Le groupe des blessés, des meurtris de la vie devenus sadiques.
Le pervers n’a pas de passion, son passe-temps est de détruire et la recherche de cette réalisation de cette pulsion lui prend tout son temps. Il recherche d’ailleurs exclusivement la compagnie de pervers qui lui ressemble, et qui comme lui, trouve que la bassesse et la médiocrité est la plus belle des qualités.
Il est intéressant de constater que plus un individu à de pouvoir social -souvent recherché du fait d’une impuissance sexuelle-, et plus il aura tendance à devenir pervers. Cette conception de l'exercice du pouvoir, est lié à la généralisation de la perversité au sein de la société, comme je l'ai déjà indiqué, du fait de l'absence totale de régulation de certaines élites. La société est la seule responsable de ce type de déviance, en plaçant aux dessus des lois certaines catégories d’individus. Les pervers se serviront alors de ce laxisme social pour donner libre cours à leurs pulsions, en utilisant tous les moyens dont ils peuvent disposer : drogue, chantage, harcèlement, enlèvement, corruption, internet, concussion, meurtre, secret défense -en cas de crime-, secret scientifique -pour garder secret une nouvelle drogue du viol par exemple-, secret industriel..., no man’s land juridique ou politique, police, armée, données criminelles....
Cependant, dans le cadre de la systématisation de la destruction d’autrui, certaines règles sont codifiées afin de ne pas nuire aux membres du groupe restreint :
- la victime doit être plus vulnérable que le pervers.
- elle ne doit pas faire partie du même groupe que le pervers, soit au niveau de ses croyances, soit au niveau de ses origines, soit au niveau de sa caste, ou enfin au niveau de son innocence. Un degré d'adaptabilité sociale ou d'intelligence sociale élevée est également susceptible d’exciter le pervers, au même titre que n’importe quel avantage. (L’humour, l’autodérision, la possibilité de se remettre en cause, une certaine aisance relationnelle sont des signes pour le pervers, révélateur d’une absence de traumatisme important dans le vécu de la victime)
- enfin elle doit pouvoir être détruite totalement.
Le pervers est donc un pleutre, qui n’attaque que les plus vulnérables, et généralement en utilisant des moyens disproportionnés par rapport à ceux dont dispose sa cible pour se défendre. Moins le harceleur est accessible à la victime, de par son statut, c’est à dire susceptible de commettre des représailles, et plus il y a de chance pour que la destruction de la victime motive le harceleur.
Le pervers est en effet craintif, il veut bien être nuisible, du moment qu’il a la certitude de ne pas avoir à subir les conséquences de ses actes. Le pervers craint en fait la vie.
Pour braver ses angoisses, il se réfugie d’ailleurs dans le travail, ou dans les mondanités, qui lui permettent en même temps de lui procurer le plaisir de montrer l’impunité dont il bénéficie, synonyme de pouvoir, dans certains milieux. En fait le pervers n’a aucun pouvoir sorti de son statut. Plonger dans le vice toujours plus loin, est une façon détournée de se fabriquer du pouvoir.
Le corollaire de cette propension à enfreindre la loi est la peur. Mais celle-ci va en fait vite devenir la condition de son existence. Le pervers ne se sent existé, reconnu, qu'en méprisant la loi, les autres, qui représentent pour lui une menace d’anéantissement.
Il ne connaît pas la sanction, et l’assouvissement de ses vices, lui rappelle en permanence l’existence de cette dernière, car l’oublier, est synonyme de perte de contrôle -encore une menace d'anéantissement-. On reviendra sur la description de ce processus.
On retrouve cette composante dans le harcèlement. Le pervers détruit par à-coups, par petites touches. Sans cette progressivité, le pervers se ruerait sur sa victime et la tuerait avec rage.
Le pervers peut exprimer ouvertement sa haine de la victime tant qu'il peut agir en toute impunité. Il se protégera grâce à sa double personnalité, seulement lorsqu'une régulation sociale est susceptible de le sanctionner. La différence entre un pervers et une personne sincère est fondamentale. Le pervers n'aime pas communiquer. A ce titre, il évitera toute confrontation avec la victime, ou évitera toute référence à la problématique qu'il a généré. Une personne sincère cherchera par tous les moyens à établir un contact avec une victime de pervers, généralement pour chercher à comprendre ce qui s'est passé. Une personnalité non perverse agira de manière désintéressée, surtout lorsqu'une personne est confrontée à une situation difficile, car elle arrive à se mettre à sa place. Le pervers jouit de voir l'autre souffrir, et fera en sorte d'accentuer cette souffrance. Le pervers enfin est fourbe. Il commet ses crimes sans s'exposer -excepté dans son groupe-, et en rendant responsable la victime. A contrario, le défaut d'une personne sincère réside dans le fait qu'elle dévoile ses intentions louables, le pervers étant susceptible alors de la manipuler, voir, lorsque les intentions de celle-ci contredisent les projets du pervers, de la menacer, ou de la harceler.
Le pervers est fondamentalement manipulateur. La manipulation consiste à faire agir, ou penser une personne à son insu, autrement qu’elle ne l’aurait fait dans des conditions normales. La manipulation est proche du conditionnement, et s’effectue indépendamment de la volonté de la cible. C’est une attitude agressive, et rationnelle qui vise à obtenir ce que l’on souhaite de la victime. Le bénéfice pour le pervers est généralement immédiat.
VII Pour résumer
De la même façon qu’il exploite tout ce que pourra dévoiler la victime la concernant, le pervers pense que la victime est susceptible de faire de même à son encontre. Le pervers n’a pas de culpabilité, et sait pertinemment ce qui tolérable socialement. C’est d’ailleurs ce qui le fait jouir : s’amuser à enfreindre les lois en toute impunité. Le jeu cesse à partir du moment où il peut être rattrapé par la loi, chose à laquelle il n’est pas habitué.
La perversité se développe en effet très facilement au sein des familles où le père est très occupé par sa carrière, et notamment au sein des familles aisées, où les erreurs parfois criminelles d’un membre de la famille sont plus facilement monnayables qu’au sein des familles à plus faible revenu. Par ailleurs, la puissance des réseaux, et une connaissance plus approfondie du système judiciaire au sein de ces familles, favorisent le développement de la perversité en entravant toute sanction sociale juste.
Le pervers a ainsi intériorisé l’injustice très tôt, c’est à dire le fait qu’il n’y a de loi que pour les autres, et que l’application d’une sanction, l’impunité ne dépend que du statut économique et social.
A partir de là, tant que le pervers a de l’argent, et donc des amis, il sait qu’il est à l’abri des lois, d’où la fréquence de comportements pathologiques vis-à-vis de l’argent chez ce type de personnalité. Plus le pervers est attiré par le vice et par le fait d’enfreindre la loi, et plus il sera avide et cupide, non pas pour créer, pour construire, mais pour se sécuriser et détruire. Le pervers thésaurise, mais a aussi souvent des comportements d’addiction en rapport avec l’argent par exemple vis-à-vis du jeu. C’est aussi un escroc et un voleur, mais jamais par nécessité, et c’est ce qui le caractérise le plus : simplement par vice et pour calmer ses angoisses quant à la possibilité d’être sanctionné un jour.
Le pervers est en fait dans un cercle vicieux. Plus il a d’argent, et plus il a le sentiment sécurisant d’être aux dessus des autres, d’être aux dessus des lois. Cela génère chez lui un sentiment d’impunité protecteur, qui va l’amener à enfreindre la loi sur un mode pulsionnel. Le crime commis va alors accroître son angoisse de pouvoir être sanctionné. Du coup, il va de nouveau essayer de calmer son angoisse en accroissant sa richesse, afin de se sentir à nouveau aux dessus des lois, et pour cela il va commettre un nouveau crime...Et ainsi de suite.
On l’aura compris, les individus issus de castes élevées ont toutes les chances de développer un degré de morbidité élevé, et de s’enfermer dans un fonctionnement criminel.
Le seul moteur de ce fonctionnement morbide va généralement consister à enfreindre la loi, sur un mode pulsionnel, par pur plaisir, et afin de se rassurer par rapport à l’impunité dont a toujours bénéficié le groupe dans lequel ce type d’individu a baigné du fait de son statut. Ce processus a la particularité chez ces individus de commencer jeune, et de s’auto-alimenter, le fait d’enfreindre la loi, amenant l’individu à chercher à confirmer son pouvoir, c’est à dire à se rassurer quant à son impunité judiciaire, en commettant de nouvelles exactions annihilant les précédentes. C’est ce qu’on appelle communément une personnalité psychopathe. Cependant, toute personne quel que soit son milieu d’origine est susceptible d’être perverti par les valeurs qui règnent au sein de ce type de groupe.
L’aboutissement sans fin de ce processus, est en fait la quête du pouvoir, mais également la reconnaissance, et le désir d’exister, en correspondance avec son moi hypertrophique.
Le pervers n’existe que par l’argent, et par le statut social que lui confère la société, d’où son avidité et sa cupidité.
L’absence de vice chez autrui se confond pour le pervers avec l’absence de culpabilité. Il imagine que tout le monde recherche le vice comme lui, et souhaite savoir comment l’autre arrive à vivre aussi bien avec sa culpabilité. Il ne peut imaginer à un seul instant que l’autre ne recherche tout simplement pas le vice car cela lui parait inconcevable.
Ceci vient en fait d’une absence de repère. Le pervers a raison : tout le monde est coupable, est susceptible de se sentir coupable. Par contre il a tort : tout le monde ne recherche pas à enfreindre la loi en permanence, tout le monde ne recherche pas le vice.
La plupart des gens souhaitent seulement vivre en paix, mais le pervers ne connaît pas ce sentiment. Le pervers n’est déjà pas en paix avec lui-même. Sa conscience est trop lourdement chargée. Il refuse que les autres puissent connaître ce sentiment, cette philosophie de la vie, ce qui explique peut-être son goût pour la polémique.
Cette absence de repère se retrouve exactement en ce qui concerne l’amour. Le pervers est décalé. Aimer signifie, humilier, détruire, violer, tuer. Et il semblerait que ce soit le même mouvement qui s’anime, en s’accentuant davantage lorsqu’il déteste.
N.B. : La perversité ne devrait pas être confondue avec la perception qu’en ont les femmes. Pour les hommes le sexe est un sport (voir "sex slaves: the traffiking of women in Asia" de Louise Brown), dont la pratique ne nécessite pas ou peu de sentiment. Pour les femmes c’est tout le contraire. La présence de sentiment va conditionner leur façon de percevoir leurs relations, étayé sur l’affection, c’est à dire dans la recherche d’un support affectif, qui pourra être transformé en un support matériel du fait de la dépendance dans laquelle elles sont maintenues dans les sociétés patriarcales. Il est intéressant de constater que les gays féminins, tout comme les travestis ont intériorisé cette façon féminine d’appréhender les relations.
De la même façon, les hystériques castratrices qui s’ignorent, ont intériorisées la perception masculine de la sexualité et des relations, ceci au prix de l’abandon du plaisir -elles font d’ailleurs l’amour comme elles se lavent les dents-, au profit de la constitution d’un réseau, d’une carrière, d’une indépendance, et d’une certaine prévalence de l’argent dans leur vie. Ces personnalités sont d'ailleurs perverses. Certaines se montrent sur internet durant leur ébat, pour ensuite conspuer ceux qui les téléchargent -l'ensemble des hommes-. Le comportement de ces derniers n'a pourtant rien à voir avec un envahissement pervers de la vie d'autrui, en l'espionnant jusqu'à son domicile. Reste le problème des personnes qui se retrouvent sur internet après avoir été droguées à leur insu. A mon avis, tout hébergeur d'images pornographiques devrait pouvoir justifier d'un accord signé des personnes exposées auprès des autorités. Ce serait une première forme de régulation. Maintenant subsistera toujours le problème des serveurs des gouvernements (CNRS, armées...)