ESSAI SUR LA PERVERSITÉ ou SCHIZOCUPIDITÉ
Détruire sans limite patiemment
pour éprouver un sentiment de toute puissance délirant.
Christophe Renard
Christop.renard@gmail.com ou lebrefx2@protonmail.com
INTRODUCTION
Les points suivants caractérisent la personnalité des pervers narcissique qui sont souvent les aînés de leur fratrie et que l’on pourrait rebaptiser schizocupide (de fendu et désir) pour rendre bien explicite la double personnalité consciente de ces personnalités :
- Ils prennent plaisir à détruire autrui de manière délirante, en jouant avec la vie de leur victime, et avec la leur, en enfreignant toutes les lois mais sans prendre trop de risques en ce qui les concerne car ils agissent généralement en groupe, et ils bénéficient de protections solides grâce à leur statut social qui leur confère une respectabilité irréprochable. Ils maintiennent leur victime en état de vulnérabilité pour la pousser au désespoir, à cause de la destruction sans limite qu'ils vont pouvoir opérer. Comme le pervers est un déséquilibré mental il cherchera à déséquilibrer sa victime. J’ai bien écrit « le pervers joue avec la vie de sa victime », car le pervers, quand il était en bas-âge, cassait ses jouets, qui étaient aussitôt remplacés par des jouets neufs. A partir du moment où autrui est considéré comme un objet, il peut être détruit et remplacé. D’ailleurs « je t’aime » veut dire je vais te détruire pour le ou la pervers(e), on retrouve là cette dimension sadique anale du pervers, qui est confirmée par une constipation chronique lorsqu’il va aux toilettes. L’amour pour le pervers consiste en effet à contrôler, à soumettre leur partenaire quitte à le détruire, (de la même façon qu’il souffre réellement d’être soumis à une instance supérieure), et non au respect dans le partage, synonyme de pleine conscience des paroles et des actes que chacun réalise, et que l’on atteint souvent après quelques années de psychanalyse, ce qui en outre permet normalement d’être plus créatif. D’ailleurs dans le choix de son ou sa partenaire, le pervers recherche tout ce qui va pouvoir renforcer son narcissisme défaillant, à savoir qu’il ou elle accordera davantage d’importance à l’apparence qu’à la personnalité du partenaire.
- La vie est un jeu pour eux (de rôle ? d'où jouer au président de la république, au ministre ou à la marchande... mais toujours en étant médiocre) mais par contre ils sont totalitaires dans leur relation amoureuse, les quitter revenant à les trahir donc à être condamné à mort. Par contre le pervers trahit toujours ceux ou celles qui leur accordent leur confiance. C'est le contraire des autres personnalités ou la vie est sérieuse et l'amour est un jeu, qui ne génère de préjudice normalement pour aucun des deux partenaires.
- Les pervers érotisent également la violence c'est à dire qu'ils aiment violenter (jusqu'à l'abus sexuel) leur victime y compris par procuration avec l'aide d'amis. Tout comme leurs fantasmes sexuels qu'ils projettent sur leur victime -comme les pratiques zoophiles-, ils veulent en fait subir la violence qu'ils exercent sur autrui. Ils pensent que leurs victimes prennent du plaisir à être violentées et humiliées, comme eux le souhaiteraient mais plus ou moins inconsciemment en ce qui les concerne, car ils ont une certaine appétence pour humilier autrui et pour se faire humilier, que l’on retrouve dans leur plaisir professionnellement à obéir et à se faire obéir. Cette érotisation de la violence vient peut-être de la perception du coït comme une violente bagarre, sentiment que l’enfant a pu éprouver lors de l’observation sonore ou visuelle d’une scène primitive.
En fait d’humiliation le pervers pousse sa victime à se rebeller contre lui (voir Ben Laden victime de pervers américains), qui est un moyen d’éprouver (de se prouver) son sentiment de toute puissance délirant, qui n’est rien d’autre qu’un désir de se faire sodomiser symboliquement par la victime pour le pervers, donc de se faire humilier (la vie du pervers est fait d’humiliations mal sublimées du fait de sa faible tolérance à la frustration -moi hypertrophique-). Ce désir de se faire effectivement humilier-sodomiser revenant à mourir pour le pervers d’où l’adoption de comportements extrêmes jusqu’au meurtre pour éviter la revanche de la victime rebelle. (voir certaines adolescentes lobotomisées en france dans les années 80 pour avoir dénoncé à la police un abus sexuel lorsqu’elles étaient enfants de la part d’un notable). Perdre la face dans les pays asiatiques mais également pour les personnalités publiques en occident peut être une cause de suicide, d’où l’élimination de la victime.
Ce désir d’être violenté-humilié-sodomisé peut donc aller jusqu’à un désir d’être tué toujours inconsciemment que le pervers projette sur sa victime, en la mettant dans un état de vulnérabilité maximum, celle-ci devant mériter de vivre sous les coups sadiques du pervers, jusqu’à réclamer vraiment la mort comme une délivrance, avant d’être effectivement tuée. En fait ce désir de mort permet au pervers de retrouver l’état de déréliction primaire, qu’il a vécu comme une menace sur sa vie enfant du fait du sentiment d’abandon qu’il a subi généré par le fait de ne plus être l’unique centre d’intérêt de ses parents à l’arrivée d’un nouvel enfant dans la famille. Comme il a le sentiment d’avoir survécu à cette menace de mort imminente, il bravera tout au long de sa vie la mort en la provoquant par ses décisions et ses exactions criminelles, en minimisant les risques réels par les protections qu’il prendra soin de construire autour de sa personne toute sa vie comme le fait d’avoir de nombreux gardes du corps pour un politicien, ou en connaissant parfaitement les lois, pour s’éviter d’aller en prison ce qui reviendrait à mourir du fait de la déchéance de son omnipotence, ou en ayant un statut élevé dans la société, son statut dominant le protégeant d’une déchéance certaine, à l’instar du champion de sport de combat qui lutte en fait contre son désir d’être sodomisé, et plus ce désir sera puissant et plus sa propension à lutter contre ce désir fera de lui un expert en art martial. Ainsi le pervers provoquera la mort seulement s’il est sûr de pouvoir se mettre hors d’atteinte de l’issue fatale.
- Le pervers a souvent un trouble de l’identité sexuelle facilement identifiable dans la mesure où le pervers va gommer tout ce qui permet à autrui de douter de son identité sexuelle (les perverses hystériques se maquillent souvent à l’extrême en se conformant à l’image référence prônée par l’idéologie sociale dominante, l’homme pervers gommera toute trace de féminité chez lui en public jusqu’à fuir les vêtements mixtes ou les couleurs trop connotées comme le rose, ou par exemple en ayant une voix étonnement grave qui parfois ne paraît pas naturelle et qui peut s’apparenter aux paralysies corporelles des hystériques du XIX ème siècle de Charcot. Autres exemples : faire de la musculation de manière extrême, être macho, misogyne ou même être un sadique cruel attribut typiquement masculin dans les religions monothéistes). On notera que ce sont justement ceux qui ont un trouble de l’identité sexuelle qui attribuent ce problème à autrui, souvent pour le générer chez la victime, tout comme certains cas psychiatriques graves non traités désignent comme folles des personnalités qui essaient de rester intègres et qu’ils tentent de déstabiliser par tous les moyens. Ils sont reconnaissables car ils exercent une profession historiquement très genrée (policier, politicien, militaire, routier...), où les valeurs intra-groupes permettent de renforcer par la suggestion, le conditionnement et le mimétisme une conception masculine factice correspondant à une norme sociale artificiellement fabriquée, notamment en ce qui concerne les forces armées, par le port d’un uniforme, par une notion de sacrifice fallacieuse (en disposant d’une force de destruction supérieure à leurs cibles), ou par un certain goût pour la violence en groupe et où l’autre sexe est seulement toléré si jamais on lui accorde une place, car remettant en cause par sa présence la suprématie monopolistique identitaire du groupe en question. En fait on se rend compte en observant ces individus que lorsqu’on a réellement conscience de son identité, il est inutile d’accentuer le trait par une hyper-normativité sociale qui rejette en public tout ce qui pourrait remettre en cause l’identité de l’individu ou du groupe. C’est bien dans l’exagération des stéréotypes genrés que va se construire l’identité des individus fragiles et qui ont besoin d’être rassuré par un groupe, celui-ci servant par les repères mimétiques qu’il offre un étayage identitaire illusoire. En effet je me suis souvent dit lors de contrôle de police que ces fonctionnaires au niveau latent ne faisaient que masquer leur trouble identitaire derrière un jeu de rôle stéréotypé, un peu comme si leur attitude traduisait ce genre de discours : « regarde-nous bien, on est des hommes on te soumet à un contrôle ! ! ! » (on te soumet, on te contrôle : deux comportements importants pour le pervers), tout en recherchant éventuellement à provoquer un happening morbide (bavure, conflit, provocation...) annihilant leur trouble identitaire. Ces individus accepteraient-ils de porter un uniforme rose ? On se rappellera pour illustrer ce propos le titre « Nazi Rock » de Serge Gainsbourg, la sensibilité des artistes nous éclairant souvent sur la véritable nature des choses...
Par ailleurs le ou la pervers(e) de par son nom et prénom porte en lui ce trouble de l’identité sexuelle, en ayant souvent un nom à consonance masculine marquée, associé à un prénom à consonance féminine non ambiguë, ou l’inverse. Un exemple : monique olivier la femme d’un pédophile tristement célèbre. Un autre exemple : Emmanuel pour les hommes, prénom très connoté féminin depuis le film Emmanuelle. Autre exemple : georges bush (georges pubis féminin), donald trump (donald trompe utérine). D’autres exemples pour les femmes : les noms de famille animalier : christine loup, agath sanglier…
On notera aussi formellement l’ambiguïté des prénoms masculins comme yohan, johan, (jo anne) (il y en a d’autres mais ils ne me reviennent pas). Idem pour les doubles prénoms : comme charles-édouard qui provoquent la constitution d’une double personnalité perverse.
De plus, le choix d’un prénom pour un enfant peut éclairer sur la dimension narcissique très forte qui masque à peine l’hypertrophie du moi des mères de pervers qui se prennent pour des reines et qui donnent à leurs enfants des prénoms de rois illustres, faisant de ceux-ci des revenants vivant dans l’ombre de ces derniers pris comme modèles. (jean, jacques, édouard, charles, françois…). Peut-être que c’est pour cette raison que certaines personnalités souhaitent se faire « élire » en politique (être l’élu -de dieu-, de là à devenir dieu il n’y a qu’un pas). Ce dernier point est renforcé lorsque la mère mais surtout le père du pervers exerce une profession prestigieuse, conférant encore une fois au pervers le sentiment d’être prédestiné (quand on n’a pas besoin de lutter pour survivre, on a le loisir de lutter pour le pouvoir : on pourrait croire que la devise du pervers est vaincre ou mourir voir le rapport à la mort du pervers). Cette hypertrophie du moi héréditaire pour compenser une défaillance narcissique notable s’observe dans la propension à rechercher tout attribut de pouvoir, comme le fait de jouer un rôle important dans un groupe ou plus trivialement comme le fait de posséder une voiture puissante, possession qui ne vise qu’à persuader les autres et surtout soit même que celui qui possède ce véhicule n’est pas insignifiant socialement, sentiment d’insignifiance venant probablement de l’enfance -du fait de l’abandon des parents à la naissance d’un benjamin- que l’individu passera sa vie à vouloir anéantir. On ajoutera que le fait d’appartenir à une famille illustre ou d’avoir un statut social élevé, fait que le pervers estime qu’un enfant a de la chance d’être violé par un être aussi supérieur aussi noble que lui.
Les conséquences d’un viol notamment sur un enfant donnera lieu à deux types de réactions si on omet le suicide. Soit la personne violée a pris du plaisir et alors elle culpabilisera et évitera toute relation sexuelle futur. Soit elle n’a pas pris de plaisir et alors elle aura une sexualité débridée comme les actrices pornographiques.
Pour revenir à l’hypertrophie du moi, on notera que les enfants abandonnés par leurs parents à la naissance, comble pour ce qui les concerne cette défaillance narcissique en délirant sur le fait d’être issus d’une généalogie illustre, en s’inventant des parents puissants, ce qui fait qu’une fois devenus adultes ils essaieront de devenir célèbre. Ceci est valable également pour les personnes en échec dès l’enfance, souvent des aînés de leur fratrie surtout si leurs cadets réussissent mieux qu’eux, et qui rejettent (projettent) parfois avec violence leur médiocrité sur leur famille, personne ne reconnaissant la supériorité de ces individus qui deviendront en conséquence pervers(e) et qui seront prêts à tout pour affirmer cette supériorité. On notera donc que les pervers narcissiques sadiques anaux concernent les deux extrêmes du spectre social.
On précisera que depuis les philosophes antiques on sait que c’est la relation à une femme qui fait de l’homme un homme, et la relation à un homme qui fait de la femme une femme. Les pervers sont généralement impuissants et donc dans l’impossibilité de satisfaire leur partenaire et/ou de prendre du plaisir. Ils plongeront avec le temps dans une addiction toxicologique (alcool, cocaïne…) ce qui peut les rendre violents en représailles à leur impuissance. En effet, le pervers ne se remet pas en cause, en se disant qu’il est peut-être homosexuel -même si certains homosexuels peuvent être pervers : cf vie d’humiliations-frustrations sans sublimation pour cause de moi hypertrophique-, ce qui équivaudrait à tuer l’identité délirante qu’il s’est construite, se faire violenter-humilier-sodomiser -chose qu’il désire ardemment mais qu’il attribue à autrui- revenant à mourir, lui qui passe son temps à sodomiser symboliquement -y compris en donnant des coups à sa femme- tout ce qui remet en cause sa suprématie. Et donc, il attaquera plutôt sa partenaire violemment lui reprochant ainsi son incapacité à être un homme digne de ce nom. Il finit avec le temps par en venir aux pratiques déviantes comme la pédophilie où il s’agit pour lui de détruire plutôt que de SE détruire. Cette violence envers les femmes des pervers leur vient du profond mépris qu’ils ont pour le sexe féminin incarnation de la castration, que l’on peut retrouver dans leur discours dénigrant, qui ne devrait concerner normalement que les hystériques. A noter que les hystériques n’ont pas subi de violence sexuelle enfant, ce qui ne les empèchent pas d’être pédophile; elles érotisent la relation avec leur père sous la forme d’une séduction à peine voilée, le père de l’hystérique ayant un inconscient mal étayé répondant favorablement sans passer à l’acte à cette séduction. On pourra généraliser cela à tous les pervers même ceux qui ne sont pas hystériques, qui prennent généralement leur partenaire sexuel pour leur père ou leur mère notamment dans les sociétés monogames.
(par exemple entendu en Thaïlande lors de mon harcèlement par des pervers parce que je faisais des cunnilingus à mes partenaires prostitués : « je ne comprends pas que ce sale PD mette sa langue dans le gros trou dégueulasse qui pue d’une femme, ça me donne envie de vomir ! ! !». On connaît en outre le mépris qui peut coexister inconsciemment dans les sentiments amoureux les plus sincères de certains hommes envers leur femme ou envers l’acte sexuel. (baiser, bouyaver, défoncer… pouffiasse, pute, salope)
- Les pervers sadiques anaux ont une double personnalité dont ils ont parfaitement conscience et qui les immunise contre tout sentiment de culpabilité. Ce sera la victime qui se sentira coupable. Les pervers s'affichent en outre en public sous leur meilleur jour souvent en correspondance avec des dogmes religieux, et enfreignent toutes les lois quand il n'y a pas de témoins. J’ai remarqué depuis mon enfance grâce à ma sœur cette tendance du pervers à attirer l’attention sur soi en ayant toujours le beau rôle au détriment d’autrui, la plupart du temps en désignant une victime à vilipender. Tout est dans le happening. Cependant si la victime attire malgré tout la sympathie des témoins, les pervers corrompront ces derniers ou ils les tueront. La victime peut également être tuée à partir du moment où elle n'a plus aucun soutien. Le pervers est bien au service de thanatos et reste prêt à tout pour accroître son pouvoir. Ses actes arbitraires se révèlent destructeurs dans leurs conséquences et trahissent son réel projet : qu’il ne reste vivant en dernier sur son territoire que son groupe obéissant à ses lois, à sa volonté.
- Les pervers manipulent et attaquent leur victime sous tous les angles : réputation, isolement social, viol, violence, torture mentale et physique, jusqu'au désespoir le plus total. Les pervers utilisent deux outils pour manipuler leur victime : la menace et la séduction pernicieuse. Le but étant de mettre la victime dans une situation de dilemme où elle perdra dans tous les cas.
- Pour différencier un pervers sadique anal d’une personne entière, équilibrée et intègre, il faut savoir que le pervers fera toujours payer cher financièrement ses bons sentiments qui ne sont charitables qu’en apparence, car le pervers jubile par dessus tout de voir souffrir autrui . Il détruit et il masque cette tendance en public sous une apparence favorable (faire l’aumône devant ses amis ou devant des caméras de télévision…) en adhérant et prônant des valeurs positives de cohésion sociale, et de préservation de la vie, tout cela dans le but d’acquérir toujours plus de pouvoir, synonyme de prestige et/ou davantage d’argent. (les pervers pensent et font le contraire de ce qu’ils disent.)
- Le pervers sadique anal est généralement pédophile, car il cherche à revivre l’époque où il était un roi tout puissant -avant la naissance d’un frère ou d’une soeur-. Le pervers n’est donc pas fini psychologiquement, car il est resté fixé au stade anal, et c’est pour cette raison qu’il affectionne les enfants qui ne sont par définition pas encore construits -pas finis-. L’attirance du pervers pour les enfants peut également être expliqué par le fait que le pervers a généralement un micropénis, auquel s’ajoute un autre problème sexuel (éjaculation précoce, impuissance, anorgasmie… Si il s’agit d’une femme perverse alors elle est généralement frigide.). Si jamais il a un pénis normal alors il aura un problème sexuel chronique qui l’empêchera d’atteindre le plaisir extatique final du coït, le plaisir consistant alors à détruire la victime psychologiquement en l’abusant sexuellement. Mais l’abus sexuel d’un enfant revient également à tuer l’innocence de la victime, le pervers reproduisant sur sa victime le sentiment angoissant d’avoir eu sa vie menacée enfant lorsque ses parents se sont détournés de lui à la naissance d’un second enfant, partager l’amour de ses parents revenant à perdre son statut tout puissant et donc à mourir d’abandon. Donc le pervers porte atteinte au sentiment de sécurité de l’enfant qu’il va violer et qui se sentira comme lui abandonné par ses parents au même âge. Du coup le pervers serait-il resté un enfant qui joue à l’adulte ?
- Pulsion de vie à détruire : Ce qui excite la morbidité des pervers ce sont les pulsions de vie de leur victime, contrairement à la majorité des gens qui n’ont de tendances morbides agressives que face aux pulsions de mort d’autrui comme en cas d’agression physique par exemple qui engendre une riposte normalement. C’est pour cette raison et également du fait de leur impuissance sexuelle, que les pervers éprouvent du plaisir en détruisant toute vie chez autrui. L’impossibilité d’atteindre l’extase sexuelle empêche l’agressivité du pervers de s’auto-réguler surtout si il ne fait pas de sport. De ce fait les pervers ne jouiront vraiment qu’en détruisant leurs victimes, généralement en groupe (par le partage de vidéos scabreuses concernant leurs victimes par exemple, y compris de leur mort effective), ce qui revient à jouir intellectuellement ou symboliquement de la souffrance ou de la destruction qu’ils infligent à autrui -victimes toujours animées par des pulsions de vie-. Plus il y a de victimes détruites et plus les pervers prennent du plaisir, à ne pas confondre avec l’attitude zen que l’on trouve chez les bouddhistes, et en occident chez les clients des psychanalystes, car cette jouissance intellectuelle pallie surtout le manque de jouissance sexuelle. On retrouve ce type de jouissance dans les pratiques sado-masochistes où le plaisir n’est pas sexuel mais souvent dans le fait de faire souffrir une victime, et où le désir de souffrir soi-même pour le sadique est inconsciemment projeté sur sa victime. Le pervers aime par dessus tout voir la réaction de sa victime ce qui est source d’un plaisir immense pour lui.
- La prise de cocaïne est souvent une déviance courante chez les pervers. En effet, la prise de cocaïne engendre de l’anorgasmie, et comme le pervers ou la perverse ne connaît pas l’extase sexuelle, il ou elle ne voit pas la différence entre le coït sous cocaïne et l’amour dans un état normal, quand il ou elle pratique le coït normalement. C’est pour cette raison que le pervers se lasse du coït normal avant la vieillesse, pour préférer les pratiques déviantes où il pourra jouir intellectuellement du pouvoir de détruire toutes pulsions de vie chez autrui et notamment chez les enfants. Cependant comme le pervers aime tromper le monde, il se montrera toujours gentil et prévenant en public voir obséquieux même si cela ne l’empêche pas d’être colérique extrême lors de la moindre frustration, ce qui amorcera le désir de destruction de sa cible. Le pervers dira souvent le contraire de ce qu’il pense ou de ce qu’il fait, allant jusqu’à dénoncer en dramatisant, ses propres pratiques, lorsqu’il trouve un bouc-émissaire déversoir de tous les maux de l’humanité, ce qui lui procure une jouissance intellectuelle encore une fois, qui lui permettra en même temps de laver ses pêchés c’est à dire de s’exonérer encore plus de toute culpabilité -c’est bien le pervers le pire mais comme il a réussi à faire porter le chapeau à une victime innocente, il devient un saint publiquement, ce qui donc lui fait atteindre une sorte d’extase intellectuelle, la seule qu’il peut connaître-. Le pervers vit ses frustrations notamment sexuelles comme une injustice, ce qui le rend imperméable à toute forme d’empathie, et donc au sentiment d’injustice pour autrui. Bafouer -mépriser- l’innocence ne le dérange aucunement. D’ailleurs il trouve normal le pire, et ne souffre aucune régulation que celle-ci soit sociale ou financière, comme lorsqu’il était enfant. Concernant la gentillesse des pervers, il faut savoir que souvent avant l’âge adulte, par l’apprentissage on réalise que les personnes gentilles veulent soit séduire leurs cibles afin d’obtenir des faveurs sexuelles, soit les détruire (leur vendre de la drogue, ou les humilier, ou les abuser, ou les soumettre…) A vrai dire je crois que la gentillesse désintéressée n’existe pas. Le but étant toujours d’obtenir un gain de la part de la cible.
- Le pervers aime maquiller la réalité, c’est le roi de l’illusion -mensonge, manipulation, ou apparence physique cf : les hystériques et leur propension à se maquiller exagérément -. C’est pour cette raison que le pervers pense et agit contrairement aux valeurs qu’il prône en public (pour son public). En fait le pervers est un traître fourbe car il est faible et médiocre ce qui ne l’empêche pas de se croire supérieur (il est à parier qu’il n’a jamais de toute sa vie, frappé un agresseur après avoir reçu un coup, par contre le pervers reste un agresseur fourbe et lâche toujours de victime vulnérable ou qu’il rendra vulnérable socialement ou psychologiquement) : par exemple un politicien peut déclarer sans vergogne sacraliser la liberté d’expression, en faisant enfermer ou tuer par ruse ceux qui le gênent par leurs discours (comme dans les démocraties perverses notamment en occident). Le pervers trahit toujours autrui, en s’appuyant sur les bons sentiments que chacun affectionne (surtout les femmes) et qui sont facilement projeté sur le pervers : puisque ce que dit ou fait en public le pervers est en correspondance avec ce que son public, sa ou son partenaire, sa victime pense profondément c’est que le pervers est bon comme tout un chacun ou chacune. Le pervers trahit en fait l’humanité c’est à dire les pulsions de vie d’autrui, qui font qu’un être humain est humain et qui lui permettent d’accorder sa confiance et de croire en l’avenir du genre humain -la foi-. Pour rester humain cependant il faut pouvoir prendre du plaisir sexuellement c’est à dire pouvoir se laisser aller de temps en temps au plaisir animal qu’est la copulation. Sans plaisir pas d’humanité pour le pervers.
Les pervers détruisent en fait Le lien social, surtout lorsqu'ils ont un statut social prestigieux, qui les placent aux dessus de tout soupçon. A noter qu’un paranoïaque au pouvoir conduit à la destruction seulement des groupes qu’il aime et qu’il déteste à la fois -ambivalence-. Le pervers détruit l’ensemble du Socius. Aussi le paranoïaque ne cherche qu’à soumettre ses cibles, alors que le pervers aime tuer. Hitler dans « mein kampf » déclare haïr certaines minorités, mais à aucun moment il ne dit qu’il veut les éliminer dans des camps de concentration, idée qui lui a été suggéré par le vatican, et qu’Hitler a organisé avec le pape, retour d’ascenseur en remerciement du financement de son parti social-démocrate en 1933 par l’Église, les juifs n’ayant fait que subir la vengeance de cette dernière contre Marx ou Freud, juifs tous les deux, pour leur outrecuidance humaniste clairvoyante.
- Beaucoup de femmes sont narcissiques car même sans pression sociale elles souhaitent enfanter (reproduction narcissique de ce qu’elles sont), elles sont aussi souvent séductrices mais pas pour détruire leur partenaire . Elles ne deviennent donc pas des perverses narcissiques sadiques anales, apanage seulement de certains hommes qui eux justement ne peuvent pas enfanter, et de femmes hystériques frigides qui généralement ne deviennent jamais mères du fait de l’absence de sentiment maternel, celui-ci étant souvent stérile et morbide. Par contre les pervers(e)s recherchent souvent professionnellement la compagnie des enfants -la foule pouvant être aussi considérée comme un enfant : cf les politiciens qui aiment manipuler la foule- dans le but de les manipuler et d’éprouver l’omnipotence morbide qui leur vient de l’enfance.
- Il est facile de postuler que la plupart des sociétés patriarcales n’ont été et ne sont gouvernées que par des pervers frustrés sexuellement, qui auront des centres d’intérêts toujours plus extrêmes. D’où les guerres perpétuelles de civilisation, toute relation n’étant envisagée que comme un rapport de force où le but est de soumettre par la violence toute différence civilisationnelle. (voir : l’érotisation de la violence par le pervers ou la perverse)
(Les civilisations matriarcales s’inspiraient dans leur fonctionnement des insectes et notamment des fourmilières ou des ruches. L’aspect éthologique intéressant est que les fourmis ou les abeilles ne se font pas la guerre.)
Voilà pour les points principaux à retenir principalement. Place maintenant à l’aspect analytique théorique du pervers sadique anal, en commençant par son approche psychologique.
I La psychologie du pervers
On peut tous avoir une dimension perverse mais cela n’engendre pas forcément la génération d’un versant pathologique grave. Par exemple regarder la télévision est pervers, dans la mesure ou le spectateur se retrouve dans la position d’un voyeur qui regarde un ou des exhibitionnistes qui mettent en scène leur normalité ou leur identité sexuelle revendiquée mais bien souvent factice. Les pervers grave se caractérisent donc bien souvent par les points suivants au niveau psychologique :
-Clivage et déni
Freud décrit dès sa première topique, l’importance de la complémentarité du déni et du clivage du Moi des structures perverses, en constatant que la castration n’a jamais pu être symbolisée pour ce type de structure, la menace de castration étant restée pour le pervers une menace réelle génératrice d’angoisse. Afin de mieux se protéger de l’horreur que lui inspire la castration que lui rappelle une réalité frustrante, le pervers va avoir recours au déni de la réalité et vouloir incarner le phallus castrateur, la loi.
Ce désir de toute puissance ne consiste en fait qu’à contrer son désir inconscient d’être castré. Cette composante psychique va alors amener le pervers à osciller entre sa propre idéalisation phallique, et son propre désir de castration. Cela va se traduire par un dédoublement de la personnalité, caractérisée notamment par des désirs chimériques d’omnipotences, accentuée par son insatisfaction chronique -peut-être dû à une impuissance sexuelle-. Perpétuellement confronté au manque, à son impossibilité de vivre ses désirs sans limite, le pervers va rester un puits sans fond qui ne peut être comblé, c’est un dire un être aux désirs de destruction d’autrui sans limite, sans fondement (sans signifié), sans interdits.
Cette insatisfaction perpétuelle va accroître année après année sa morbidité, sa quête de pouvoir, et le pouvoir aidant, sa propension à détruire les autres.
Le clivage du Moi -ou double personnalité- permet au pervers d’accepter en partie la réalité parallèlement au déni qu’il en fait, sans qu’un des versants de cette perception dichotomique de la réalité n’influence l’autre, ce qui explique l’absence de culpabilité et de scrupule chez ce type de personnalité. Humiliation, avilissement, exploitation, objectalisation, instrumentalisation, domination, rabaissement d'autrui est le passe-temps quotidien du pervers.
Ci-dessous, voici une description propédeutique de la réalité telle que le pervers la percevrait :
1) la menace de castration n’a jamais été symbolisée par le pervers. Elle est perçue comme une menace réelle. Pour éviter d’être confronté à l’angoisse qu’elle provoque, le pervers va dénier la réalité.
2) Grâce au clivage, la réalité va pouvoir être réinvestie.
Pour ce faire, le pervers va en fait développer un Idéal du Moi hypertrophique, et par déplacement, considérer la menace de castration comme une menace d’atteinte à sa toute-puissance, à son omnipotence. Le pervers va en effet se considérer comme étant le porteur de la loi, en correspondance avec la perception phallique que sa mère avait de lui enfant, et avec la possible omnipotence perçue de son père. Cependant, la loi du pervers consacre le règne de la jouissance par la destruction, en contradiction avec les lois sociales et ses nombreux interdits, permettant normalement de préserver une certaine cohésion sociale.
3) Le clivage du Moi, ou le dédoublement de la personnalité va ainsi permettre au pervers d’avoir une certaine tolérance vis-à-vis de la menace de castration, son délire d’omnipotence contrebalançant son désir de castration.
Cette acceptation va cependant avoir pour corollaire la destruction compulsive systématique de tout ce qui est susceptible de représenter cette menace pour le pervers.
Ainsi il est susceptible de projeter son désir de toute puissance, d’omnipotence, et de castration sur autrui, parfois au départ sous la forme d’une idéalisation -qui n’est qu’une inversion de la haine lors d’une rencontre notamment-, uniquement afin de mieux pouvoir castrer la victime, c’est à dire de lui faire vivre ses propres désirs d’humiliations.
L’idéalisation projective du pervers peut être motivée par tout avantage, toutes qualités susceptibles de menacer l’omnipotence du pervers par la frustration que leurs perceptions entraînent chez lui : charme, qualité relationnel, compétitivité, humour, innocence, sagesse, harmonie, joie de vivre...l’absence de morbidité de la victime est en fait un élément déclenchant. Condamner, enfermer l’innocence, détruire l’insouciance, la naïveté, l’humour, salir le charme, la beauté, humilier la fierté, corrompre les principes, contraindre la liberté, tout cela le fait jouir.
Cette idéalisation du pervers qui a lieu généralement lors d’une rencontre n’a pas de conséquence positive contrairement à une idéalisation normale, comme celle des groupies à l’encontre d’une star. La victime idéalisée par le pervers ne sera pas aidée, ou soutenue, mais manipulée dans le but d’être détruite. Le pervers se justifiera par la suite, devant la gravité des conséquences de ses actes, en déclarant aimer la victime, ou l’avoir aimé. Ce n’est pas inexact dans la mesure ou pour le pervers la notion d’amour est intimement liée à celle de destruction.
Cependant, plus souvent un attribut de pouvoir de la victime amène le pervers à une hostilité déclarée dont il a conscience, et à l’opposé, une vulnérabilité l’amène à masquer sous de la tendresse, ses pulsions destructrices. -voir le discours des pédophiles ou des Sadiques-
C’est en fait la perception de ce que le pervers va considérer comme une confirmation de la réalité de la castration qui est susceptible de déclencher son désir de destruction le plus souvent en prenant la forme d'une hostilité déclarée. “L’autre” menace son désir de toute puissance, ou par sa vulnérabilité suscite chez lui la mise en acte de cette dernière ; ou autrement dit “l’autre” lui rappelle son désir d’être castré, ou qu’il a le sentiment de pouvoir le détruire, et de mettre en jeu son impunité.
4) Cette alternance manipulatoire du statut de la victime, cette objectalisation peut revêtir plusieurs significations : porteur du phallus/castré, menaçant/menacé, maître/esclave, sadique/masochiste, modèle, référent social/anéantissement social, et ne vise en fait qu’à anéantir la victime.
Dans le cadre de ce délire, d’un côté, toute castration, toute blessure, toute vulnérabilité, toute cicatrice chez autrui doit être comblé “phalliquement”. De l’autre tout symbole de pouvoir -phallique-doit être détruit -castré-. C’est dans l’anéantissement du représentant de la réalité de la castration -par projection- que s’annulera son délire, car il s’agit bien d’un délire.
-Ce délire est caractérisé par l’ambivalence du pervers.
Le pervers est un être duplique. Ceci est dû au clivage de sa personnalité. On peut ainsi en souligner quelques traits
. Une Probité ostentatoire afin de contrebalancer son absence de principe, de scrupule, de culpabilité, de limite.
. Une obsession pour l’ordre, le contrôle, la maîtrise, afin de contrebalancer son désordre intérieur, son impossibilité de contrôler ses pulsions, ses désirs.
. Une rationalité apparente afin de contrebalancer l’irrationalité de ses désirs et de ses décisions.
. Une avidité, une cupidité sans limite pour contrebalancer ses gabegies.
. Un comportement distingué, policé, pour masquer sa fascination pour la violence et la destruction.
. Une propension à l’idéalisation ou parfois à la dramatisation, afin de contrebalancer l’insatisfaction, la déception qu’il trouve dans la réalité.
. La recherche permanente de jouissance pour combler son insatisfaction chronique. -généralement dans la destruction de ceux qui arrivent à tirer des satisfactions de la vie-
. Une socialité prolixe pour contrebalancer son incapacité à supporter la solitude.
- le pervers et la loi
le pervers est un être gouverné par l’omnipotence qu’il accorde à ses pulsions, à ses envies, à ses désirs. Lorsqu’il veut quelque chose aucun interdit social ne l’arrête, et cette complexion psychique va conditionner ses choix professionnels et sa quête d’un statut élevé qui va pouvoir le placer aux dessus des lois.
Cette structure du pervers renvoie au déni de castration. Le pervers a été le centre d’intérêt de ses parents dans un premier temps, en tant que premier né, à un tel point -dans une relation laxiste d'abord puis sadique qui lui a fait connaître très tôt la violence, la sienne, celle de son père, celle de sa mère, ou sociale dans le cas de fils ou fille unique trop gâté- , que celui-ci n’a jamais pu appréhender l’existence d’un tiers incarnant la Loi: le père.
Accepter que puisse exister un pouvoir susceptible de l’entraver, de le réguler, c’est à dire reconnaître l’existence du père, ou l'omnipotence de ce dernier, ce serait reconnaître le fait que la mère ait pu désirer un “autre” que lui, et donc à la fois accepter la castration de celle-ci, et remettre en cause sa propre omnipotence qui lui est conférée par celle qu’il fantasme à l’endroit de sa mère, ou qu'il perçoit chez son père comme injustifié car remise en cause par sa mère. Les imagos parentaux du pervers poussent en effet ce dernier à réaliser sa propre omnipotence. L'omnipotence de la mère entre en conflit en fait avec celle du père, ce conflit consacrant celle du pervers.
Ainsi le pervers va se considérer comme le porteur de la Loi, comme son incarnation, comme le phallus castrateur, comme un dieu.
Le délire du pervers vient en fait de l’inversion de son désir inconscient d’être lui-même châtré, et qui peut être interprété symboliquement comme un désir d’être châtié, de perdre la toute-puissance qui lui impose une maîtrise constante pénible, une impossibilité de se laisser aller, d’avoir confiance, d’aimer, et un sadisme de tout les instants. C’est pour cette raison que le pervers est dans le registre du contrôle, de la maîtrise.
Le fait de se poser en créateur de loi, est aussi lié à une des différenciations sociales entre l’homme et la femme, entre le dominant et le dominé : créer des lois, des règles et les faire respecter. Le pervers se rassure ainsi quant à son identité sexuelle, en rejetant sa féminité.
Il recherchera en conséquence la compagnie de pervers comme lui, telles que les hystériques aiguës par exemple, susceptibles de reconnaître son pouvoir, et d’avoir le même sentiment d’omnipotence que lui, d’avoir recours au déni de la castration comme lui pour contredire une réalité remettant en cause un narcissisme défaillant mal compensé par un idéal du Moi hypertrophique. Le pervers par le pouvoir de destruction qu'il véhicule a par ailleurs la capacité le cas échéant de rendre hystérique toute femme, ou plus globalement de rendre pervers qui que ce soit, l'autre étant amené à fonctionner conformément aux lois du pervers s'il veut vivre.
Le rapport à la loi du pervers n’est donc pas inexistant, mais il est en fait gouverné par la recherche de jouissance sans limite en détruisant autrui, ce que lui interdit les lois immuables du Socius.
La Loi est constructive car elle permet le socius, le lien social. C’est ce lien que le pervers va s’attacher à détruire, afin de pouvoir se vivre tel un dieu, de se vivre prédestiné, et de donner libre cours à sa jouissance.
Par ailleurs, comme nous l’avons déjà vu, le pervers transgresse également la loi pour se rassurer quant à son impunité, quant à son fantasme d’omnipotence. Cependant plus il transgresse la loi et plus il angoisse -désir- d’être castré. Pour contrer cette angoisse, cette propension à enfreindre la loi va devenir compulsive.
Le pervers est en conséquence souvent un être froid, sans sentiment, toujours soucieux d’efficacité, obsédé par la répétition -rituel, cérémonie-, le conservatisme, qui rejette toute forme de progrès, exerçant généralement un métier où il va pouvoir exercer pleinement son autorité.
Ainsi, on retrouve bon nombre de pervers à des postes de fonctionnaire consciencieux, obsessionnel, obéissant, -cette soumission étant le corollaire et la source de leur agressivité, de leur autorité, et de leur cruauté-. En effet, le système bureaucratique offre à nombre de responsables de vivre leur omnipotence sans aucune contrainte, sans aucune régulation.
Pour enfreindre la loi, il faut du pouvoir, d'où l'attirance du pervers très tôt pour le pouvoir et l'argent.
C’est d’ailleurs dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, que le pervers va généralement pouvoir assouvir ses lubies : que tout soit conforme, ordonné, réglé, sans imprévu, sans hasard, sans changement. Le pervers n’aime pas la créativité, excepté lorsqu’elle est susceptible de servir ses desseins. Ces derniers ne sont d’ailleurs jamais originaux, ou grandioses, car il n’a pas de projet collectif à proposer. Il n’a aucune envergure, et laissera les choses telles qu’elles étaient avant lui, ou dans un pire état. Le pervers est en fait davantage préoccupé par la réalisation instantanée de ses pulsions, et cherchera à organiser le système pour cela. Enfin il n’aime pas procréer, sans que n’entre en compte aucune justification économique, mais simplement du fait de sa phobie de la castration, la reconnaissance de la filiation le renvoyant tout comme la reconnaissance de la loi du père, à cette dernière. Ceci dit la procréation peut servir d'alibi protecteur au pervers, lui permettant de sauvegarder une apparence sociale convenable, voir exemplaire, la constitution d'une famille lui conférent la même exemplarité qu'il recherche en respectant en apparence la loi. C'est pour cette raison que le pervers exerce souvent une profession qui le place aux dessus de la majorité, souvent en relation avec la recherche de prestige, comme la politique, ou en rapport avec l'histrionisme et le voyeurisme : carrière dans la politique, la police(surtout comme agent des services de renseignement si prestigieux), le secteur de la communication, les sciences, la religion, l'armée, ou le spectacle. Une bonne connaissance des lois permet au pervers de mieux les enfreindre, et un statut élevé, de mieux se protéger en invoquant une entité globale supérieure, lui permettant de légitimer des actes délictueux : justice, religion, l'honneur de la patrie… Plus l'environnement social -professionnel par exemple- du pervers est coercitif, autoritaire et plus le pervers se vivra comme un dieu à son niveau.
C’est le fait d’enfreindre les lois qui va permettre au pervers de se prendre pour un dieu. Et c’est parce qu’il se prend pour un dieu qu’il va pouvoir enfreindre les lois, sans que n’apparaisse aucune culpabilité. On notera que le pervers peut instaurer une certaine omerta, une loi du silence concernant ses crimes, celui qui parle étant tué après avoir été torturé pour servir d’exemple.
II la perversité et le déisme
Le pervers se considère donc comme le détenteur de la Loi. Ceci est très étroitement lié au déisme, et aux valeurs véhiculées au sein des religions monothéistes, et à ce titre, la perversité est susceptible de devenir un véritable système. Même si la perversité peut s’épanouir au sein de tout type d’organisation, le monothéisme par la perception du dieu unique omnipotent (qui voit tout et entend tout par exemple d’où la généralisation des caméras de surveillance jusqu’au domicile de chacun) qu'il prône en favorise davantage la propagation. Dieu fait aussi la pluie et le beau temps dans la vie de chacun, en fonction de la soumission au système en place. Faire vivre l’enfer à autrui ne dépend que de la volonté du pervers. Le pervers aime aussi contrôler tout le monde à l’image d’un dieu monothéiste -comme à son niveau la police, bras armé des gouvernements, aime contrôler les papiers des citoyens-.
Cependant, Communisme, ou capitalisme, patriarcat ou matriarcat, paganisme ou monothéisme, tous ces modes de penser la réalité, d’organiser la cohésion sociale, sont susceptibles d’être détournés à des fins perverses.
Caligula, par exemple fut un pervers notoire en son temps, qui ordonnait à ses sujets de le vénérer comme un dieu. Il me semble que c’est également lui qui empalait sur des pieux les sujets qui ne lui plaisaient pas, ou qui le contredisaient.
Le déisme est donc intimement lié à la perversité, ce qui est assez révélateur de la dangerosité du pervers, car on sait que pour toutes les religions, seul un dieu peut reprendre la vie qu’il a donnée. Il s’agissait au départ de prévenir par un interdit fondamental le meurtre intracommunautaire. Mais comme on vient de le voir, le pervers ne connaît pas les interdits, qui ne sont destinés qu’aux autres.
Ce lien entre déisme et perversité, vient de l’enfance du pervers. En effet, un enfant jamais entravé dans ses désirs dans un premier temps puis perpétuellement frustré de manière sadique suite à la naissance d'un second enfant, a toutes les chances de développer un désir de grandeur sans limite, une omnipotence, une toute puissance étayée par une perception valorisante de la perversité. Choyé puis frustré, l’enfant sera très tôt fasciné par la violence, la cruauté, le pouvoir, la manipulation d’autrui, l’avidité et la cupidité.
C’est ce qu’on pourrait appeler le syndrome du fils unique, mais qui concerne également les aînés, ou les enfants de sexe féminin aîné de leur fratrie qui dans ce dernier cas peut aboutir à une complexion hystérique perverse.
Ce syndrome est souvent causé par une mère qui va idéaliser son enfant au début, on l’a déjà souligné- au point de le considérer comme un dieu, comme un roi, comme le phallus qui lui a toujours manqué, auquel elle pardonne tout, remettant ainsi en cause l'omnipotence du père. Puis un frère ou une soeur arrive et là c'est l'effondrement, la déchéance du dieu, du roi et après avoir tout fait sans jamais avoir été punis l'aîné va se retrouver confronté à la loi souvent sévère des parents. Le pervers va alors s’imprégner de cette perception qui le conduit à une certaine déréliction morale, et détruira une fois devenu adulte tout ce qui est susceptible de remettre en cause sa suprématie. Détruire est en fait un des moyens utilisés par les pervers afin de générer de la perversité par contagion, afin de normaliser, de banaliser la perversité.
L’aspect manipulateur du pervers renvoie peut-être à la période du lancer systématique d’objet rapporté par la mère, et/ou à la période de crise de la personnalité -du “non”- qui a lieu vers l’âge de trois ans.
La mère du pervers s’est peut-être laissée manipuler -sadisée- par son enfant indéfiniment sans jamais poser de limite.
III La personnalité du pervers
le pervers dans sa relation aux autres est facilement repérable car il est caractérisé par :
- une intolérance à la frustration, au manque, au refus, une incapacité à se remettre en cause qui engendrera en représailles une destruction morbide de celui ou celle qui a généré cette frustration.
- une fascination pour la mort, pour la violence, pour la destruction, et pour tout attribut de pouvoir
- un désir d’omnipotence, de toute puissance en relation avec un Moi hypertrophique.
- une haine d’autrui, de tout avantage.
- le déni étant lié au stade anal, le pervers est également gouverné par une propension à tout contrôler, maîtriser, connaître.
- une fixation au stade à la fois oral et anal: dévorer, incorporation buccale notamment dans la sexualité, et certain goût pour la communication, mais aussi une sexualité abordée seulement dans le cadre de relations sadomasochistes (dominant/dominé).
- des tendances à l’exhibitionnisme, -histrionisme: se met en scène- et à un voyeurisme actif -envahissement d’autrui, met en scène les autres-.
- une confusion entre dominance et perversité.
Mais ce qui le caractérise le plus, c’est que Le pervers prend du plaisir à anéantir les autres et à les corrompre. Cette corruption se fera par la normalisation de la perversité. L’anéantissement de ceux qui refusent de devenir pervers se fera par des humiliations et des provocations répétées, tout comme lorsqu’il était enfant-roi, période durant laquelle il testait ses parents sans cesse pour attirer leur attention, pour être l’unique centre d’intérêt de ses parents comme avant la naissance du frère ou de la soeur, provoquant ainsi leur colère en enfreignant toutes les limites, toutes les lois, ce qui l’amènera à érotiser la violence très tôt. Devenu adulte, le pervers recherchera un chef -parfois spirituel comme dieu- qui lui permettra d’enfreindre toutes les lois sans être sanctionné, et appréciera pleinement la vie, lorsqu'il verra les autres souffrir jusqu’à la mort du fait de ses actions morbides. Ce chef remplace le père pour le pervers : « père-vers ».
La perversité posée en modèle référent, permet au pervers qui dirige un système de faire adhérer chacun à son code de valeur, c’est à dire de mettre tout le monde en concurrence. Cette perversité généralisée flattera son ego s’il est au sommet, et notamment puisqu’il est intouchable, consacrera son omnipotence.
Systématisée, cette corruption des individus se fait par le recours à l’humiliation, qui souvent entraîne une réaction de la victime, interprétée comme une manifestation de pouvoir par le pervers qui entraînera elle-même une nouvelle humiliation, jusqu’à la soumission complète de la victime. Cependant, ce type de système a besoin de son lot régulier de bouc-émissaire, de victime à anéantir, afin de restaurer une cohésion déliquescente inhérente à son fonctionnement.
Le recours à l’humiliation revêt une double fonction :
elle consiste d’abord à mépriser l’objet castré, sa stupidité supposée -là encore une projection du pervers-, mais surtout ce mépris n’est qu’un moyen détourné pour le pervers de mépriser la menace de castration, sa réalité, tellement effrayante pour ce dernier, de contrer l’angoisse qu’elle lui inspire. Parallèlement, elle consiste à anéantir toute forme de pouvoir de la victime, et à la soumettre aux lois. -de jouissance sans limite, d’omnipotence, de destruction, de prévalence de l’argent-, qu’il souhaite substituer aux lois favorisant le lien social.
Il s’agit également de lutter contre sa perception de la castration comme une menace réelle. Pour persuader les autres de cette réalité, il va castrer -détruire- les autres en permanence, en incarnant lui-même cette menace.
Dans le cadre d’une relation interpersonnelle -c’est la même chose au niveau systémique-, le pervers peut se permettre de détruire et de jouir de cette situation tant qu’il sait qu’il ne risque aucunes représailles. C’est d’ailleurs cette impunité, et son inaccessibilité pour la victime qui le met dans un état jubilatoire, et qui peut l’amener à déclarer aimer la victime, tout en la détruisant, ou à déclarer la haïr toujours en la détruisant mais cette fois ouvertement.
La victime ignore d’ailleurs généralement qu’elle a déclenché les affects du pervers, et ne réalisera que longtemps après les manipulations dont elle est l’objet de la part de ce dernier. Le fait d’agir à l’insu de la victime ajoutant encore au plaisir de celui-ci. Il mettra la victime souvent dans des dilemmes où elle perd toujours, l’alternative étant négative ou préjudiciable dans les deux cas.
Ces manipulations globalement consistent en fait à faire osciller la victime, toujours sans qu’elle ne le réalise, entre la propre idéalisation phallique et la propre castration symbolique du pervers, au gré de son ambivalence vis-à-vis de ses pulsions et de ses angoisses, et au gré des réactions de la victime. Le pervers va en fait confronter en permanence celle-ci au manque, en la frustrant, en lui inculquant sa jalousie, son intolérance, en la poussant à devenir envieuse, en la poussant au meurtre, en l’humiliant ; en l’évinçant en permanence.
Le pervers utilise en réalité la victime, afin d’éprouver son omnipotence, en l’objectalisant dans un va-et-vient dynamique ritualisé, qui s’inscrit dans une symbolique “copulatoire” entre la déchéance et l’idéalisation. Le pervers fait en fait vivre à la victime ses propres fantasmes de déchéances.
En terme psychanalytique, le pervers va passer son temps à castrer sa cible soit parce qu’elle possède un symbole de pouvoir qu’il convoite ou qu’il considère comme une menace, -et qu’il va en fait s’acharner à détruire-, soit parce que l’impuissance de cette dernière au départ, invite le pervers à l’anéantir totalement.
Dans les deux cas, la cible rappelle donc au pervers la réalité angoissante de la castration.
Réaction ou non de la part de la victime, le pervers continuera de l’attaquer et notamment son identité, sa personnalité, sa socialité, son humour. Cette destruction se soldera au moins par une mort sociale partielle ou totale de la victime, ce qui ne dépendra que de la volonté du pervers.
Rébellion -le refus de la castration- ou soumission -adhésion au système pervers- de la part de la victime, ne la préserve donc en aucun cas d’une destruction totale, car dans les deux cas, les affects du pervers sont susceptibles d’être attisées, ses pulsions morbides d’être stimulées.
Le pervers est en fait dangereux car il ne lâche jamais prise, il est pris dans son délire et reste incapable de se remettre en cause -ce serait remettre en cause sa toute-puissance, qui est très étroitement liée à son identité-.
Le pervers considère en effet qu’il doit être le seul à incarner le pouvoir, et il souhaite le montrer.
Toute tentative de la victime pour se réapproprier sa liberté, pour se défaire de l’emprise du pervers, ne fera qu’exciter chez ce dernier un regain de violence, qui peut accessoirement se retourner contre toute personne ayant la volonté d’aider la victime. Ainsi, il est quasiment impossible de se défaire de l’emprise d’un pervers, -que ce soit à un niveau interpersonnel, ou politique pour un pays- si ce n’est en le tuant -réellement ou symboliquement à l’aide de la justice, seule instance capable de ramener ce dernier à la réalité-
Le pervers est également dangereux car il est totalement exempt de toute culpabilité, de tout scrupule. Ainsi, toujours sur le mode de la projection mais consciente cette fois, il est susceptible de faire passer la victime pour plus perverse que lui, de lui attribuer ses traits de personnalité : sans limite, responsable des conséquences de ses exactions, la rendre coupable aux yeux de tous. Le pervers n’hésite d’ailleurs pas, à détourner ce que peut dire la victime, jamais dans le cadre d’un échange, mais plus souvent sous la contrainte, afin de la dénigrer davantage, tout étant retourné contre celle-ci, tout étant matière à une interprétation allant dans le sens de l’intégrité du pervers, dans le sens de l’exonération de sa responsabilité vis-à-vis de ses crimes.
On observera que le pervers, pour cette raison, n’a qu’une faible conscience de ce qu’est la méchanceté, la cruauté, de ce qui fait souffrir autrui, et la différence entre le bien et le mal relève strictement de sa subjectivité.
Le pervers ne se sent pas méchant, car non seulement il n’a aucune empathie, mais surtout parce qu’il se trouve dans une spirale ludique qu’il ne considérera jamais comme un délire morbide. Il confronte simplement l’autre au manque en permanence comme lui -par rapport à son environnement social-, et c’est ce manque qui le pousse à vouloir constamment vérifier, à constamment vouloir éprouver son sentiment de toute puissance au détriment d’autrui.
Le pervers fait également de la vie des autres un cauchemar à l’image de ce qu’est sa propre vie, du fait de son intolérance à la frustration, et de l’oscillation permanente où il se trouve, partagé entre ses pulsions sadiques et masochistes, entre son insatisfaction chronique, et les lois immuables du Socius interdisant la réalisation de ses pulsions. Cette oscillation va en fait être le moteur fonctionnel du pervers, et tout sa stratégie va être de l’appliquer à sa victime.
La victime soumise, c’est à dire généralement détruite, le pervers va alors pouvoir restaurer son propre sentiment d’omnipotence phallique rassurante -rien ne peut le castrer-, et trouver d’autres crimes à commettre susceptibles d’éprouver son omnipotence. Cette exigence de soumission n’a rien à voir avec l’amour. Elle ne concerne que la frustration, l’envie, la morbidité, dû à l’impossibilité où le pervers se trouve de vivre tous ses fantasmes -notamment masochiste, de castration, d’humiliation-. Ainsi le pervers va projeter ces derniers sur autrui, et lui faire vivre les humiliations qu’il aimerait vivre lui-même afin de pouvoir enfin accéder au plaisir.
L’utilisation de l’humour ou de mise en scène tournant en dérision les violences infligées à la victime, est toujours du même ordre : tourner en dérision la réalité angoissante de la castration, se moquer de la castration.
Ceci est prégnant socialement, mais on retrouve également cette tendance dans la sexualité du pervers.
C’est ainsi que l’on peut voir sur internet de nombreuses mises en scène violentes, cruelles, ou humiliantes, dénigrant la femme, les gays, et plus globalement la sexualité dans sa composante féminine, sur un mode humoristique.
L’humour est en fait un des moyens de corruption du pervers, avec les menaces, la violence, voir la séduction, voir l’argent. Mais c’est principalement par le rire que le pervers va amener les autres à devenir pervers.
Mais ce n’est pas l’humour du pervers qui fait rire, c’est la conception de la sexualité qu’il dévoile. Des gens saints et responsables peuvent rire de cette conception qui voile à peine la dangerosité du pervers. Mais bien que le pervers ait l’air en apparence normal, avec du recul, chacun va pouvoir se rendre compte que le pervers est un dangereux malade en liberté, qui banalise des comportements médico-légaux en toute impunité, et qui tente de corrompre autrui avec son anormalité.
Le pervers fait peur après un certain temps, car il n’a pas de limite, il est dangereux, il a du pouvoir, un statut important qui le place manifestement aux dessus des lois, et il s’organise facilement en réseau. Tout cela est susceptible de faire de chacun une cible potentielle, car systématisée, cette violence destructrice est susceptible d’être banalisée, acceptée par la société en tant que valeur positive, et devenir ainsi structurelle. On assiste alors à ce moment à une déliquescence morale, et cohésive qui n’échappe à personne. Tout le monde se méfie de tout le monde.
Un autre de ses moyens est tout aussi pernicieux: normaliser la perversité, la destruction, générer de l’hystérie par la désignation de bouc-émissaire.
Lorsque le pervers a un certain statut social, ce qui est souvent le cas, on peut constater que son goût pour la compétition à force inégale, ou de manière déloyale, ses échecs répétés amortis par l’aisance de sa famille, ou son incapacité à se remettre en cause, va étonnamment l’amener à prôner et à favoriser une violence permanente dans les rapports sociaux, jusqu’à l’anéantissement de toute cohésion. Le pervers détruit en fait toute humanité. La désignation de bouc-émissaire régulier permettra de restaurer cette cohésion momentanément, tout en accentuant sa déliquescence après coup.
Une autre façon d’instaurer un système pervers, est de rendre possible et montrer un type de relation sexuelle, par une mise en scène, par une mise en acte susceptible de modifier la perception que peut en avoir tout un chacun. Tout cela obéit à une stratégie du pervers, qui vise à corrompre le système social, à le rendre favorable à ses exactions par la banalisation, par la normalisation -de la pédophilie par exemple, afin que ce système devienne lui-même pervers.
De plus, confronter un enfant à la génitalité de manière précoce, et dans le cadre d’un rapport de force inégal est destructeur, et génère des pathologies telles que la dépression. Si la victime ne se suicide pas en grandissant, elle intériorisera et deviendra un vecteur de la perversité considérée comme normale.
La marginalité, le suicide, la folie, consécutive aux violences infligées par le pervers, n’entrent pas en ligne de compte pour ce dernier. Le pervers se réfère à l’impitoyable sauvagerie du monde animal, pour relativiser les conséquences de ses crimes.
Le déni sans ce clivage ferait du pervers un psychotique, et c’est effectivement à ce type de décompensation -paranoïa, maniaco-dépression- à laquelle on assiste lorsque le pervers se retrouve confronté à la justice.
Plus rarement, le pervers abandonnant son clivage en thérapie, devient seulement impuissant dans la réalisation de ses désirs de destruction -c’est à dire de jouissance-, du fait de la conscience qu'il acquiert de l’impossibilité où il se trouve d’accepter la castration que lui rappelle la vision du sexe féminin, composante qu’il exprime habituellement dans le mépris qu’il peut avoir pour les femmes et la féminité. Il accepte son impuissance sexuelle.
En fait, une appréhension non clivée de la réalité -la femme est bel et bien castré- annihile toute volonté de détruire symboliquement la toute-puissance phallique maternelle compensatoire qu’il fantasme chez les femmes, et plus globalement toute perception lui rappelant la réalité de la castration.
Avec l’abandon du clivage lors d’une thérapie, le pervers appréhenderait donc la réalité différemment :
1) le pervers va réaliser qu’il lui est impossible d’accepter la castration. (Déni) Cependant, il va pouvoir la symboliser, et relativiser l’angoisse qu’elle provoque.
2) l’acceptation du déni -et donc l’acceptation de l’horreur de la castration-, va entraîner un abandon du clivage, et va annihiler en même temps la recherche compulsive de jouissance perpétuelle, réalisée dans la destruction d’autrui, afin de contrer son angoisse. Parallèlement, le pervers va revoir à la baisse ses prétentions narcissiques. Il va ainsi pouvoir accepter le fait que personne n’est parfait, réaliser son intolérance pathologique au manque, relativiser ainsi ses frustrations, et accepter la dimension criminelle de certains de ses comportements. Enfin il va pouvoir accepter une autre loi que la sienne, et relativiser le pouvoir de l’argent.
3) Réalisant que son désir de jouissance permanent n’était nécessaire que pour le rassurer dans sa lubie d’omnipotence et compenser son impuissance sexuelle, le pervers va pouvoir reconstruire son histoire en acceptant la filiation familiale, en acceptant que les femmes puissent aimer un autre que lui.
4) la symbolisation de la castration laissera place à un sentiment de culpabilité fertile à l’épanouissement de sa personnalité, et à la construction de sa vie. L’acceptation de son impuissance sexuelle sera généralement la conséquence de ce processus, potentiellement transcendé par l’absence de rejet de la composante féminine de sa personnalité, inhérente à chacun, et plus globalement par une nouvelle approche de la sexualité désinvestie de toutes violences.
IV la sexualité du pervers
On retrouve tout cela également au niveau de la sexualité du pervers. Le harcèlement est ludique pour le pervers et reste un dérivatif à une sexualité dont il ne tire aucun ou peu de plaisir.
Globalement, moins la ou les femmes procure du plaisir à l'individu et plus il sera pervers, c'est à dire plus il cherchera sa jouissance par des dérivatifs en focalisant sur un type de partenaires, ou de pratique.
Le voyeurisme renvoie à l'impossibilité du pervers de donner du plaisir à son partenaire. Partager son ou sa partenaire avec des tiers permet de donner au pervers le sentiment qu'il peut faire éprouver par procuration du plaisir à celle-ci ou à celui-ci. En même temps, pour le pervers le plaisir est sale, vile. Le pervers peut alors jouir de la salissure infligée à la victime, sous la forme de fantasme projectif de ce que le pervers aimerait lui-même subir.
Le mépris que Le pervers peut avoir des femmes ne fait pas de lui un adepte du cunnilingus. Il sera davantage attiré par les interdits sociaux, ou moraux.
L’horreur de la castration le pousse même à rejeter la plupart du temps la génitalité, excepté dans une configuration humiliante pour sa partenaire, pour préférer les rapports bucco-génitaux ou il domine, susceptible de lui éviter la vision du sexe féminin, et à la fois de satisfaire à son désir d’objectalisation de sa partenaire, en l’occurrence son visage par le détournement de la composante sociale de ce dernier.
La perversité s’exprime de façon idoine dans la systématisation des relations dominant/dominé, le pervers, ou la perverse affectionnant également la position de dominé. Plus il rejettera cette composante de sa personnalité, plus le pervers est pathologique et dangereux. -tout en sachant que même lorsqu’il accepte cette composante, le pervers reste sans limite, et l’impossibilité de vivre tous ses fantasmes, ainsi que sa frigidité, son impuissance sexuelle, l’amène de toute façon à détruire autrui ! ! ! Plus le pervers a une vie publique empreinte de dignité, plus il aura le désir d'être rabaissé dans sa sexualité. Malmener la réputation de quelqu'un permet au pervers d'assouvir ses propres fantasmes de déchéance.
Dans tous les cas, la frustration aidant, le pervers projettera donc ses désirs et fantasmes inassouvis sur autrui, le cas échéant de manière criminelle -voir la zoophilie-. Le pervers conforté par son omnipotence, sait ainsi mieux que son/sa partenaire -ou sa victime- comment lui faire prendre du plaisir, toujours en rapport avec la menace de castration, avec l’humiliation. Le pervers ne connaît pas la séduction dans le but de construire une relation, il est dans l’immédiat, dans l’envahissement et se sert de la contrainte pour parvenir à ses fins. Il passe directement de la rencontre à la réalisation de ses pulsions destructrices. Le pervers ne tient aucun compte d’autrui.
Il ne faut pas confondre le libertin avec le pervers. Le libertin est au contraire très attaché à son/sa partenaire, tiendra compte de la réciprocité du plaisir, et a compris que de la phase de séduction va dépendre toute la relation à venir, et notamment la confiance donc l’amour qu’il va y avoir entre les partenaires.
Le libertin est dans la rencontre de l’autre, dans sa découverte, et sait autant donner que prendre de la tendresse. Le libertin est un matérialiste épicurien remettant en cause involontairement par son attitude, l’hypocrisie de l’idéal romantique chrétien, du fait que la séduction soit considérée comme une perversité par certaines églises dans la mesure où elle est une fin dans la recherche du plaisir et non systématiquement un moyen pour procréer.
À l’opposé, le pervers est un psychopathe. Il objectalise la victime, et en conséquence n’a besoin de connaître que les faiblesses de l’autre pour mieux le détruire. Poussé à son paroxysme, cette dimension peut accessoirement amener le pervers à exercer le métier de proxénète, à marchander la victime. La nature des liens entre le monde de la prostitution et le monde politique soulignent d’ailleurs le degré de perversité d’un système à travers celle des individus qui le gouvernent.
Le concept de mort est très présent chez le pervers. Salir autrui, le faire souffrir rejoint l'idée de donner la mort à autrui, ce qui renvoie le pervers à sa propre mort, et à l'angoisse qu'elle suscite en lui mais qu’en même temps il recherche. Tout cela reste cependant ludique. Pas de jeu, pas de risque, pas d'interdit, pas de plaisir pour le pervers. Cela renvoie le pervers à son désir d'être castré par la loi, symbolisé par un père omnipotent, rendu lui-même impuissant par l'interdit que va enfreindre le pervers dans sa recherche de jouissance.
Concernant les dérives auxquelles on peut assister sur internet.
N’importe quel homme à mon avis, affectionne de se comparer aux autres, et nombreux sont ceux qui vont sur internet voire les prouesses de leurs congénères, leur capacité à donner du plaisir à leurs partenaires.
Le pervers lui a une approche totalement différente. Il n’attache pas forcément d’importance au fait qu’une femme prenne vraiment du plaisir, mais seulement au fait que sa cicatrice soit comblée par un phallus.
Pour le pervers cette vérification de restauration phallique des individus castrés, devrait être semble-t-il, systématique, car étant donné que toute femme représente une menace, pour bien faire, elles devraient toutes se retrouver sur internet, filmées durant leur ébat.
Certaines femmes qui ont du charme ou une certaine beauté plastique exciteront encore davantage chez le pervers ses tendances au rabaissement, au fétichisme, à la cruauté, à l’humour sordide, ou au dénigrement. Parce que le pervers exige le meilleur. Il ne s’entiche que de personne à la beauté plastique irréprochable, il veut la voiture la plus prestigieuse, la profession dans laquelle il pourra avoir le maximum de pouvoir afin d’exercer totalement sa volonté arbitraire sans limite, d’ailleurs il a souvent été dans les meilleures écoles, jusqu’à la fin de ses études qui sont généralement longues, le fait d’avoir le meilleur diplôme étant pour lui et ses parents, cruciale.
Après les femmes, castra par excellence, le pervers s’intéresse également aux gays, et aux enfants, autres représentant bipolaire de sa conception castré/détenteur du phallus.
Castré, la cible doit être comblée par un phallus toujours afin d’anéantir la menace de castration qu’elle représente.
Phallique, la cible doit être castrée. On voit que dans les deux processus, l’objectif est d’annuler la menace de castration, la réduire à néant, c’est à dire exorciser l’angoisse de castration du pervers, son propre désir d’être castré.
Le pervers dans cette quête attachera son dévolu in fine logiquement sur le type de victime le plus vulnérable de son point de vue, c’est à dire le plus susceptible d’assouvir totalement ses pulsions de destruction. Une femme, un gay peut s’en remettre, même si cela peut prendre des années. Un enfant ne s’en remettra jamais. C’est pour cette raison que cette catégorie représente la cible de prédilection des pervers dans leur délire d’anéantissement de la menace de castration qui les taraude. Anéantissement phallique, ou comblement de la castration, la destruction sera partielle ou totale et ne dépendra que de l’arbitraire du pervers, et peut aller jusqu’au meurtre effectif, après le meurtre psychologique.
Le fait de filmer les exactions commises n’est pas anodine pour le pervers. En effet, la caméra est un objet phallique, qui permet aux pulsions exhibitionnistes et voyeuristes du pervers de s’exprimer, non pas en se mettant toujours en scène, mais en mettant surtout autrui en scène, tout en permettant de faire participer d’autres pervers, ou de corrompre autrui, parfois en l’amenant à trouver normal l’intolérable.
-on pourra objecter que la perversité est normale, au même titre que la guerre, ou que le cannibalisme. Tout n’est qu’une question de conditions environnementales et sociales, d’importance accordée à la cohésion, à la construction, de tolérance des valeurs sociales, de leur rôle régulateur, et de conséquences au niveau collectif et notamment en matière de psychopathologie et de criminalité. Cependant, rien n’oblige à la perversité contrairement à la guerre, ou au cannibalisme.
Note : Cependant, il existe désormais une nouvelle drogue du viol, qui ne laisse d’un viol que des souvenirs au niveau inconscient à peine perceptible, si la victime n’est pas informée sur les effets de celle-ci. Peut-être que finalement cette drogue permettra de ne pas laisser de traumatismes psychologiques aux victimes, tant qu’elles n’apprendront pas ce qui leur est arrivé, et tant que les vidéos réalisées -inhérent à la perversité- ne serviront pas à les stigmatiser ou à les marginaliser. Cependant le pervers étant sans limite, est ce que cette drogue ne pourra pas permettre à certains de systématiser l’assouvissement des meurtres physiques filmés, d’enfants, de femmes ou de gays. Telle est la question que je me pose aujourd’hui.
V Le discours du pervers et la réalité
Formellement le discours du pervers est rigoureux.
Il fait peu d’erreur de langage car tout agencement doit être toujours parfait. Cependant les mots ne sont considérés que comme des objets permutables, interchangeables, sans considération pour leur sens.
Le pervers affectionne l’ordre, la propreté, en apparence. C’est d’ailleurs par l’agencement, l’organisation, par la mise en scène, par le respect de certaines règles parfois connues de lui seul, que le pervers va trouver son plaisir.
Le corollaire de cette tendance va consister en une obsession pour le classement, les méthodes, les protocoles, le conservatisme, les chiffres, le quantifiable dans le seul but de pouvoir toujours mieux connaître, contrôler, maîtriser, justifier, persuader.
Cependant, une analyse globale de l’organisation, des structures mises en place par le pervers se caractérise par une absence de sens, d’harmonie, par le désordre, l’anarchie. Le pervers n’étant gouverné que par une seule chose, imposer sa loi favorable à la réalisation de toutes ses pulsions, tout ce qu’il est susceptible d’organiser va être sans perspective, sans anticipation, sans projet. Il va en fait consacrer le règne de la destruction et de l’anomie, du non-sens. Cette propension va en fait masquer son incapacité à organiser, à trouver du sens à ce qu’il fait. Un législateur pervers promulgue par exemple systématiquement des lois incohérentes, empreintes de contradiction, dont l’application révèle souvent l’iniquité, suscite la polémique. Pour cette raison, le pervers est conservateur et se réfère souvent à certains de ses prédécesseurs, qui ont généralement marqué l’histoire, ou dans le pire des cas, à la religion comme aux états unis.
Le pervers prend en fait ses désirs pour des réalités comme dans les premières années de sa vie d'enfant roi, car rien ne lui a jamais été interdit dans un premier temps puis à force de provoquer ses parents et de désobéir il a été confronté à la violence. La Loi du Socius, -de la cohésion- la réalité peut aussi l'empêcher de jouir, de détruire. Elle est en fait une forme d’entrave pour lui qu’il peut accepter, mais qu’il ne cessera de tenter de contourner, car elle l’empêche d'instaurer le règne de sa jouissance, de vivre son omnipotence. Régenter, organiser de l’intérieur, le désordre à l’extérieur, créer de l’entropie, manipuler les êtres, les corps, les désirs, les jouissances, la vie des autres va alors devenir son occupation à plein temps, jusqu'à ce qu'il puisse agir comme bon lui semble.
L'objectif du pervers va en fait consister à construire un système lui permettant de satisfaire ses pulsions, de systématiser la réalisation de ses désirs.
Un exemple : la mondialisation des réseaux de pédophile aujourd’hui, et la véritable industrialisation de la prostitution, non sans l’assentiment de politiciens de tous pays. C’est également le principe qui gouverne le monarque féodal, ou les ministres des religions monothéistes
Le discours du pervers est pour ces raisons en apparence de l’ordre du rationnel, afin de contrebalancer l’irrationalité de ses pulsions. Mais on retrouve l’anarchie qui le gouverne dans le non-sens de cette rationalité formelle.
Le pervers est d’ailleurs capable de tout expliquer afin de masquer sa subjectivité arbitraire omnipotente. Seulement, en dépit de sa force de persuasion, les faits se révèlent souvent désastreux, destructeurs. C’est à une gabegie permanente qu’il confronte les autres, afin de satisfaire sa propre avidité, sa propre cupidité.
Le pervers n’est donc en aucun cas agnostique, car tout peut être démontré, que ce soit par la science, par la technique, ou par la religion et le mystique si cela s’avère nécessaire. Mais ses raisonnements sont toujours fallacieux.
On retrouve également dans le discours du pervers son affection pour le contrat.
Les aspects contractuels permettent au pervers de toujours contrôler, mais également d’assouvir son désir de créer de nouvelles règles, de nouvelles lois, qu’il prendra plaisir à enfreindre, et qu’il sera toujours susceptible de modifier au gré de ses pulsions, en dépit d’une certaine psychorigidité sadique anale dans la régence, dans l’ordonnancement.
L’ordre a pour but de contrebalancer son désordre, de la même façon que la ritualisation circonscrit son absence de limite.
Le rituel est en effet la dernière composante du discours du pervers. On retrouve là son goût rassurant pour la cérémonie, pour l’ordre établi. Le pervers aime mettre en scène sa vie de manière délirante, et accessoirement celle des autres le plus souvent de manière tragique, ce qui lui permet de réintroduire de la différence entre lui et les autres, de pérenniser l’illusion de sa prédestination.
Le discours du pervers est enfin omnipotent, ainsi qu’omniscient, et à ce titre il sait mieux que les autres, il connaît la vérité, la sienne et celle des autres.
Le pervers est donc de facto un savant, car il détient le savoir ; un organisateur, il pose les règles ; mais également un calculateur, tout est chiffrable, et un manipulateur, il détient les moyens de soumettre, de diriger autrui.
Les autres ne comptent d’ailleurs que comme des instruments interchangeables, manipulables, ou ils doivent le devenir, et pour cette raison le pervers ne supporte pas l’originalité, l’initiative, la création, la critique, la rébellion. Pour éviter d’être confronté à la critique, le pervers est d’ailleurs susceptible de l’organiser lui-même, afin de mieux la contrôler.
Le cas échéant, toute forme de débordement incontrôlé venant d’autrui, sera réprimé dans la violence -mode d’action qu’il préfère au dialogue-, car rien ne doit contrarier la réalité du pervers, l’ordre qu’il est en train d’instaurer.
La guerre à ce titre n’est pour lui qu’une occasion de libérer ses pulsions de destruction, lui permettant par la suite de réorganiser, d’exporter sa réalité là où elle est susceptible d’être remise en cause, et d’accroître ainsi encore son pouvoir de destruction.
On retrouve cela concrètement dans l’impérialisme culturel américain: détruire localement les valeurs et les traditions d’une communauté afin d’y exporter des fast-foods, des sodas, des armes, des véhicules...le mode de vie américain.
Seul compte pour le pervers ce qui correspond à sa réalité. Amener autrui que ce soit par la séduction, par la contrainte, ou par la corruption à penser comme lui, à agir comme lui, est tout ce qui compte. Tout le reste peut être détruit. On retrouve cela en action au sein de toutes les religions monothéistes dans leur stratégie expansionniste.
Une société gouvernée par un pervers est une société où l’on existe que par ce que l’on est, notamment au niveau financier, par ce qu’on rapporte non pas à la collectivité, mais au pervers, à son système. L’individu ne compte pas par ses actes. Seul ce qui est dit, et le quantifiable, le chiffrable compte.
VI La problématique du phallus chez le pervers : inspiré par les écrits de Lacan
La répartition des sexes et des genres obéit à cette distinction avoir ou être le phallus. En effet les femmes « normales » depuis la nuit des temps sont considérées et se considèrent comme étant le phallus à fortiori parce qu’elles sont castrées. Les hommes ne pensent à contrario qu’à avoir le phallus confirmant qu’ils en sont le porteur et le garant.
Les femmes se décorent comme un totem (maquillages, tatouages, coiffure élaborée…) afin de devenir le plus beau phallus digne d’être aimé et choyé par un homme qui recherche un phallus.
Les hommes s’arrogent le droit et la prérogative de désirer avoir le phallus (l’objet d’amour) la femme se cantonnant au rôle d’être le phallus (l’objet d’amour).
D’où les mariages arrangés, les harems, le fait d’acheter une femme encore aujourd’hui. Mais les femmes au fils du temps ont lutté et notamment les hystériques contre cette répartition établie. Ainsi les hommes portaient le pantalon, roulaient en voiture, votaient pour les scrutins politiques, montaient à cheval, à bicyclette, travaillaient (l’argent permettant d’acquérir le phallus (femme voiture, maison…), jouaient aux jeux, buvaient de l’alcool, toutes choses qui étaient réservées aux hommes jusqu’à une époque récente dans de nombreux pays d’occident.
Les femmes ont donc lutté pour avoir le droit de désirer le phallus tout comme les hommes et non plus seulement en ayant des enfants unique possibilité pour elles d’avoir le phallus.
Mais malgré tout les femmes continuent de rester le phallus même si elles ont le droit de faire comme les hommes. Maintenant il y a des cas pathologiques qui ont des difficultés à se positionner dans le rapport « avoir ou être le phallus » qui se traduit par une rébellion vis à vis de ce rapport voir à une certaine indécision perverse.
Ainsi les hystériques comme tous les pervers sont indécis, ils veulent à la fois être le phallus et avoir le phallus d’où une ambition démesurée et une lutte ouverte contre le pouvoir des hommes si ce sont des hystériques femmes et contre le pouvoir des femmes si ce sont des hommes. Elles recherchent par ailleurs un partenaire qui comme elles veulent être le phallus. Mais il ne peut y avoir qu’un phallus dans un couple d’où une violence qui se retourne contre elles.
Les hommes violents et bagarreurs sont en effet en rébellion contre le fait d’être le phallus réservé aux femmes. Mais ils le souhaitent en même temps. Et plus ils sont soumis passif avec l’envie de se faire sodomiser et plus ils s’en défendront accessoirement en pratiquant un art martial qui leur permettra à coup sûr de soumettre autrui, de le faire saigner comme lorsque la femme a ses menstrues, féminiser l’autre pour éviter de succomber à son désir d’être féminiser soi-même. Faire en sorte que ce soit l’adversaire qui soit le phallus castré et non pas lui.
Il y a trois façons de conjuguer l’homosexualité chez les hommes, quatre si l’on compte les homosexuels refoulés dont on vient de parler, et qui préfèrent se battre physiquement plutôt que de se soumettre au plaisir de la sodomie. Il y a les homosexuels passifs ou soumis qui gardent l’apparence masculine : être à la fois le phallus et avoir le phallus que l’on peut considérer comme étant des pervers. Les homosexuels actifs ou dominants qui gardent donc une apparence masculine et qui veulent avoir le phallus et qui ne sont donc pas forcément des pervers. Et enfin les travestis qui sont soumis si tout va bien et qui souhaitent être le phallus comme leur modèle identificatoire : les femmes, et qui ne sont pas à considérer comme des pervers.
Concernant les lesbiennes il n’y a que deux catégories non perverses de conjuguer l’homosexualité. Avoir l’apparence d’une femme et rester le phallus en étant soumise à la deuxième catégorie qui va prendre l’apparence d’un homme (« avoir le phallus ») et jouer ce rôle sexuellement.
On peut étendre cette conception de la perversité qui consiste à la fois à « être le phallus et à avoir le phallus » à d’autres champs notamment social ou dans l’étude des différentes personnalités psychiatriques.
Les paranoïaques se rebellent comme les hommes violents contre le fait d’être le phallus.
l’homme politique : avoir et être le phallus en même temps comme tous les pervers.
le militaire, le policier , le pompier : être le phallus, en effet ils aiment obéir et se faire obéir, et se soumettent au fait d’être le phallus.
Le serviteur de dieu : être le phallus mais soumis.
le schizophrène : ne sait plus si il est le phallus ou si il veut être le phallus.
Le milliardaire : avoir le phallus. Reste le problème des limites. Jusqu’où peut-on désirer avoir le phallus.
Le criminel d’argent : avoir le phallus.
Le criminel sexuel ou le tueur : être le phallus.
On notera qu’il y a une catégorie non perverse qui souhaite à la fois « être le phallus et qui souhaite avoir le phallus », et il s’agit de la catégorie des femmes âgées, ou des matriarches. En effet, en prenant de l’âge les femmes qui souhaitent au départ simplement être le phallus, finissent par adopter les signes symboliques qui consistent à vouloir également le phallus : apparence masculine et moins d’attributs féminins. Peut-être parce qu’elles ont enfantés et qu’elles ont effectivement eu un phallus : l’enfant. Cependant elles restent soumises et ne recherchent pas d’autre pouvoir que celui qui leur ait accordé par la société.
Cas pratiques :
Macron est un bon exemple de pervers. Ses parents sont tous deux médecins. Ce qui ne pose pas de problème pour le père qui souhaite avoir le phallus, devient problématique pour la mère qui souhaite à la fois être le phallus et souhaite avoir le phallus. Du coup macron s’est à la fois identifié à son père pour l’apparence mais c’est sa mère qui a pris le dessus au niveau psychologique dans le processus identificatoire puisque comme sa mère il souhaite comme la plupart des hommes politiques à la fois être le phallus et avoir le phallus. C’est donc à un être double auquel on a affaire, l’apparence (parfaite qui ne permet pas le doute) étant trompeuse car je crois que macron est une femme qui se croit dominante, et qui recherche au niveau affectif un alter ego à son image psychologique c’est à dire une femme âgée comme sa mère ou sa grand-mère. Je me demande même si macron ne serait pas tout simplement une petite fille dominante ce qui pourrait expliquer son penchant pour la pédophilie et tant qu’il aura besoin des caméras pour jouer à l’homme il me persuadera qu’il est une petite fille.
Ceci est corroboré par le fait que les parents de macron ont une fille morte-née à la naissance avant emmanuel macron. De là à penser que emmanuel soit en fait emmanuelle et qu’il porte tous les désirs culpabilisant et les attentes de ses parents vis à vis de cette petite fille jamais arrivée il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement, ce qui fait que ce pauvre emmanuel a toujours cherché à se prouver à lui-même et aux autres qu’il était un homme. D’où son ambition démesurée et sa quête identificatoire anarchique notamment via les pervers qu’il a rencontrés au cours de sa vie, sans compter qu’il est né un 21 décembre (cadeau de dieu pour les parents, d’où un certaine prédestination, une envie d’avoir un rôle social hors du commun, être un élu de dieu, un sentiment d’être précieux déjà pour ses parents donc supérieur socialement). Car la perversité est contagieuse même si on y est plus ou moins prédisposé car on peut tous avoir une dimension perverse mais les cas extrêmes sont essentiellement parmi les élites, qui sont en fait des malades mentaux, leurs places étant en psychiatrie.
Pour ceux qui ont lu le cas christine écrit en 2021 et qui concerne ma sœur on peut faire la même observation que macron. En effet mon père est contremaître, mais avec des tendances paranoïaques qui font de lui un être soumis avec les femmes potentiellement violent si on le soumet trop. Il souhaite donc à la fois être le phallus et avoir le phallus. Ma mère est puéricultrice, et s’est cantonné à vouloir être le phallus même si elle se maquille peu, ce que lui a souvent reproché ma sœur. Ma sœur s’est donc identifié en apparence physiquement à ce que doit être une femme dans la société occidentale (image parfaite qui ne permet pas le doute quant à son identité sexuelle), et à mon père psychologiquement (ce qui fait qu’elle ne sait pas ce qu’elle est). Elle est devenue une hystérique agressive et violente, comme un homme (mon père qui l’a souvent battu dans sa jeunesse), et donc une perverse qui souhaite à la fois être le phallus et qui souhaite également avoir le phallus. Ma sœur est donc en fait un homme qui recherche comme alter ego au niveau affectif son image psychologique c’est à dire un homme violent. Ceci est corroboré par le fait qu’elle n’a toujours été depuis l’adolescence qu’avec des hommes violents souvent plus âgés qu’elle. Je me demande également la concernant si elle ne serait pas tout simplement un petit garçon qui se croit dominant d’où comme macron une grande tolérance aux pratiques pédophiles. En ce qui me concerne je dirais : « à père avare fils prodigue ».
On adhère ici totalement à l’intuition géniale de Freud qui souligne le caractère infantile à l’état brut de la sexualité perverse qui ne connaît aucune limite et dont la libido se limite à certaines pulsions partielles de prédilection. (voyeurisme, orale, anale… mais jamais génitale car même quand le coït est pratiqué il est toujours déviant car sous le joug d’un rapport de domination destructeur). On retrouve ce caractère infantile dans la personnalité infantile du pervers qui ne sait pas à quel sexe il appartient, ce qui fait qu’il ou elle en cherche en permanence la confirmation chez autrui par le mimétisme -y compris socialement dans les médias ou par les dynamiques de groupe comme dans l’armée- et en retour par des tentatives de séduction permanente de leurs cibles favorites leur permettant d’avoir l’illusion d’être un homme ou une femme adulte.
Pour conclure on pourrait supputer que c’est bien le fait de vouloir à la fois être le phallus et avoir le phallus qui consacre le fait d’avoir une double personnalité avec trouble de l’identité sexuelle, ceci en correspondance avec l’identification à l’un des parents déjà pervers.