Comment peut-on comparer l'arrêt qui enjoint à Médiapart de ne plus faire valoir les pièces, pourtant reconnues à deux reprises comme utilisées conformément aux devoirs d'information des journalistes, pour protéger la vie privée d'un homme puissant par l'intermédiaire de intérets financiers qu'il représentait, avec le confort et la liberté de chaque abonné de pouvoir dire tout et n'importe quoi en commentaire, au détriment du confort et de la liberté du lecteur d'accéder avant tout aux commentaires pertinents?
Il y a d'une part une volonté évidente, de faire disparaître des éléments, qui, quoique je désaprouve l'enresgistrement sans consentement, ont une portée publique évidente par les implications qu'elles montrent sur les coulisses du pouvoir.
Il y a d'autre part une volonté de ne plus noyer dans la masse des interventions trollesques, les interventions plus pertinentes, et de leur donner une accessibilité plus aisée pour le lecteur.
La comparaison entre les deux m'apparait comme vraiment décalée. J'ai l'impression que j'aurais pu avoir ces mêmes réactions à l'adolescence, au moment où tout était important de la même façon, où seuls les grands principes avaient de l'intéret à mes yeux.
Mais là, soyons sérieux....Prenons un peu la mesure de chacune de ces deux décisions, de l'implication qu'elles ont :
- sur le nombre de personnes concernées. Une communauté de 75000 abonnés d'une part, et les affaires publiques de la France (60 millions de personnes), et au delà,
- sur l'implication dans le temps avec une décision discutable et amendable d'un coté, et un jugement sur le fond sans appel, et pouvant faire jusisprudence de l'autre;
- La nature de la liberté entravée, avec celle de troller tranquille sur le Club, et celle de faire connaitre les abus du pouvoir donné par l'argent au détriment du pouvoir démocratique.
- ... et j'en oublie très certaiement d'autres tellement il s'agit de choses différentes...
Voilà, c'était mon petit énervement nocturne à la lecture des centaines de commentaire "dépubliés par leur auteur", par les menaces de désabonnement, par des comparaisons excessives.