Imaginez un de vos voisins qui tire à l'arme à feu depuis sa fenêtre, son balcon ou son véhicule, sur une installation industrielle de traitement des eaux.
Imaginez la réaction normale des employés de cette installation industrielle qui exercent leur droit de retrait, ne se sentant pas en sécurité.
Et bien ceci s'est produit jeudi à Torcy, commune limitrophe de celle du Creusot, en Saone-et-Loire. Un fait divers regrettable.
Imaginez maintenant que ce fait divers se produise à moins d'un an des élections municipale et que vous habitiez dans une zone très sensible.
Alors effectivement il serait tout à fait normal et acceptable que vous, le voisin, soyez évacué du lieu de votre résidence, le lundi suivant, soit quatre jours après le fait divers, avec tous les autres voisins, que vos enfants soient retirés de l'école dans laquelle ils sont rentrés depuis quinze jours et inscrits dans une autre, ailleurs.
Non?
J'entends des voix de lecteurs qui ne comprennent pas. Qui s'insurgent même!! Comment pourait-on me demander de partir, puisque quatre jours après ce n'est manifeztement pas pour ma sécurité, alors que c'est un de mes voisins a déconné. Une punition collective? Des mesures de représaille? Non, ce n'est pas possible.
On est en France morbleu!! En France, on ne peut pas exercer des représailles sur les voisins d'un délinquant. D'abord parce que ça n'a pas de sens. Et ensuite parce que l'on n'est pas en guerre comme en Syrie, ni au temps d'Oradour-sur-Glane.
Si?
J'entends des voix de lecteurs qui disent qu'il y va fort le christophe67. Comparer l'histoire qu'il nous raconte aux temps pourris des nazis. C'est plus surement la décision d'un propriétaire extrémiste, d'un petit tyran aveugle et idiot. Ou d'un être humain excédé, qui a pris la décision de virer tout le monde sur un coup de colère, sur une ire irraisonnée. Bref une histoire compréhensible d'êtres humains.
Et non!
Cette décision a été prise par l'Etat français. Par son représentant sur le territoire, le préfet. Qui a décidé, quatre jours après les faits générateurs, que les lieux où tout ce petit monde, le délinquant tireur et ses voisins, vivent, devaient être évacués.
J'entend des voix de lecteurs qui se disent que ce n'est pas possible. On n'évacue pas un immeuble, ou un quartier, parce qu'il y a un délinquant qui y habite.
Rasssurez vous. Ce n'est pas arrivé à de gens comme vous et moi, fort heureusement.
C'est arrivé à des gens du voyage. Il y sont habitués. Et en plus ils aiment ça, le voyage, non?
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