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Billet de blog 19 octobre 2014

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La propriété en question : y a t il encore des philosophes pour se pencher sur la question?

Vendredi, j'ai participé à une réunion politique au cours de laquelle était abordée (trop brièvement, mais il est toujours préférable d'aborder trop peu un sujet, que de ne pas l'aborder) le sujet des travailleurs pauvres.Dans l'analyse d'un des intervenants, la question de la rétribution économique à la société de ses bienfaits, par les acteurs économiques, a été abordé. En effet il disait que de son point de vue, les acteurs économiques (entreprise par exemple) réalisaient des bénéfices et gagnaient de l'argent, parfois peu, mais parfois beaucoup, en utilisant les connaissances techniques et technologiques de la société, issues de recherches fondamentales de la société, ou en utilisant les infrastructures (routières par exemple), et dont ils bénéficient relativement gratuitement.

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Vendredi, j'ai participé à une réunion politique au cours de laquelle était abordée (trop brièvement, mais il est toujours préférable d'aborder trop peu un sujet, que de ne pas l'aborder) le sujet des travailleurs pauvres.

Dans l'analyse d'un des intervenants, la question de la rétribution économique à la société de ses bienfaits, par les acteurs économiques, a été abordé. En effet il disait que de son point de vue, les acteurs économiques (entreprise par exemple) réalisaient des bénéfices et gagnaient de l'argent, parfois peu, mais parfois beaucoup, en utilisant les connaissances techniques et technologiques de la société, issues de recherches fondamentales de la société, ou en utilisant les infrastructures (routières par exemple), et dont ils bénéficient relativement gratuitement.

Ce point de vue apparemment anodin, sur un sujet apparemment très éloigné, m'a fait prendre conscience d'une prise en compte inexistante dans l'économie, assez peu développée en philosophie actuellement, et presque tabou ou irrémédiablement tranchée en politique, de la question de la propriété.

Si la propriété privée est inscrite dans certaines version des droits de l'Homme (peut on en effet dire qu'il serait interdit à quelqu'un de posséder quelque chose?), la notion de propriété par nature collective, matérielle (eau, air, Terre, patrimoie génétique,.. ), ou immatérielle (savoir, sciences, culture, santé....) n'est absoluement pas abordée et définie dans aucun texte que j'ai pu trouvé (ai-je suffisamment bien cherché?).

Et cette notion fondamentale me semble potentiellement à la source de bon nombre de dysfonctionnements présents, mais aussi passés, et en gestation pour le futur.

Par le passé (pour la France), par exemple, la problématique de l'amiante en est une illustration interresante, dans laquelle la dissémination partout dans le monde de cette fibre pathogène (plusieurs milliers de morts par an actuellement en France et encore pendant au moins une dizaine d'années), s'est faite en enrichissant encore plus, bon nombre d'insustriels déjà riches, qui vendaient un matériau efficace et bon marché parce que facile à extraire et à produire, mais sans que ne leur soit imputées les conséquences actuelles, induites par le coût énorme des désamiantages, ni les conséquences en terme de santé sur leurs propres salariés, activité économique (celle du désamiantage) qui dans bon nombre de cas profite aux mêmes industriels (ou à leurs descendants).

Aujourd'hui, la problématique du nucléaire, celle des mines de nickel, celle de l'exploitation des ressources en énergie fossiles, de la biodiversité décroissante, de la pollution de l'air, celle de l'eau, du réchauffement climatique, et même pourquoi pas du refroississement de la terre par les installations de géothermie, sont autant de sujets sur lesquels ce point de vue, cet axe d'analyse de la propriété collective pourrait être pris, et ne l'est effectivement pas, alors que dans bon nombre de cas il pourrait être évalué et quantifié.

Et lorsque c'est effectivement le cas (par exemple sur le maché carbone), l'idée philosophique initiale de consommation d'un bien commun disparait totalement au profit d'un aspect purement financier de marché du "droit à polluer".

Bref il y a dans ce domaine, je crois, un champ de réappropriation par la philosophie et le bon sens.

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