La nouveauté de cette élection européenne était la comptabilisation des votes blancs.
548554 électeurs (environ 3% par rapport aux suffrages exprimés) se sont déplacés pour déposer dans l'urne une enveloppe vide ou comportant un bulletin blanc (source). Ce n'est pas rien, puisque c'est le seuil à partir duquel les frais de campagne sont pris en charge par l'état.
Le fait de se déplacer pour voter, et de décider de ne pas choisir m'intrigue. L'acte dénote une vraie volonté de participer, et de reconnaissance des élections comme moyen d'expression citoyenne, et l'absence de l'expression d'un choix effectif pourrait paraitre comme une incongruïté.
Que peut signifier l'expression d'un "non choix"? Forcément une implication citoyenne, doublée d'une réflexion qui conduit à ne pas avoir trouvé dans "l'offre politique" qui lui convient.
C'est ce qu'ont tenté de faire des listes "citoyens du vote blanc" pour lesquelles 110145 électeurs se sont déplacés (source), visant à faire reconnaitre le vote blanc comme l'expression d'un désarroi de l'électeur, mais du coup qui les obligeaient à ne pas voter blanc. Mais les propositions semblent bien timorées et un peu contreproductives, puisqu'il est à la fois obligatoire de voter pour la liste pour s'exprimer et donc ne pas voter blanc, et question de faire reconnaitre le vote blanc comme un moyen d'expression en faisant invalider un scrutin qui verrait plus de 50% de votes blancs, mais qui ne parle absolument pas de l'abstention.
Car que dire de l'abstention, à 57% des inscrits, présentée en baisse par rapport au précédent scrutin européen, mais qui indiqué par rapport à la même référence que les autres réultats donne 133% des suffrages exprimés, le premier parti de France, comme on dit, et loin devant.
Là, les "motivations" des électeurs sont beaucoup moins évidentes à cerner, entre la partie de pèche, le mariage immanquable, la maladie, ....et très certainement dans le lot, la démotivation. Bref, dans tous les cas, il y avait surement mieux à faire que d'aller voter, compte tenu de ce que ça change.
Dans tous les cas, que ce soit le vote blanc, le vote pour une liste "citoyens du vote blanc", ou l'abstention, la dénonciation consciente ou inconsciente, du déficit démocratique de la France est bien là.
Pour ma part, et pour tenter de sortir de ce déficit démocratique, j'ai voté Nouvelle Donne.
Pourquoi Nouvelle Donne ?
Parce que dans "l'offre politique", c'est le seul parti qui m'est apparu comme pouvant proposer à la fois un programme avec des propositions réalisables, c'est à dire pouvant être assumées et mise en oeuvre en cas d'arrivée au pouvoir, et une volonté, traduite dans l'organisation, permettant que ces propositions proviennent directement de la base des adhérents, et soient défendues par des représentants non professionnels de la politique, c'est à dire dont les intérets sont avant tout de servir.
C'est parce que j'ai l'espoir qu'un jour la France, actuellement oligarchique, soit organisée de manière réellement démocratique, et la volonté que les choses changent, et aussi de prendre ma part dans ce changement, que j'ai voté Nouvelle Donne, au lieu de voter blanc, ou de m'abstenir.
Même si avec 3% et aucun député européen, ma voix n'a pas été entendue, il n'y avait de toute façon personne d'autre pour me représenter parmi les différents autres choix qui s'offraient à moi, que ces candidats choisis par un jury tiré au sort, mode de désignation qui garanti la mise en avant de la valeur plutôt que des copinages.
Je fais donc partie de la majorité de français non représentés au parlement européen, et ce n'est plus acceptable. Je ferais en sorte que cela change, promis, car je ne veux pas tomber dans la résignation.