The house that Jack built (2018, Lars von Trier) - L’art du meurtre
Dans la cinématographie dérangeante et transgressive de Lars von Trier, The house that Jack built (film interdit aux moins de saize ans) trouve sans peine sa place. Au programme, le cinéaste danois fait évoluer un tueur en série, incarné par Matt Dillon, au fil de cinq segments aussi imprévisibles qu'inconfortables.
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The house that Jack built est une pierre de plus dans l’édifice cinématographique audacieux, transgressif et dérangeant que construit Lars von Trier. A nouveau, le cinéaste livre un film inconfortable par la cruauté de certaines de ses images et dont l’interdiction aux moins de seize ans paraît justifiée. Comme ses prédécesseurs, ce film sur un tueur en série est positionné là où nous ne l’attendions pas. Un placement cinématographique multiple puisque changeant au fil des cinq segments qui composent The house that Jack built.
États-Unis, années 70. Nous suivons le très brillant Jack à travers cinq incidents et découvrons les meurtres qui vont marquer son parcours de tueur en série. L'histoire est vécue du point de vue de Jack. Il considère chaque meurtre comme une œuvre d'art en soi. Alors que l'ultime et inévitable intervention de la police ne cesse de se rapprocher (ce qui exaspère Jack et lui met la pression) il décide - contrairement à toute logique - de prendre de plus en plus de risques. Tout au long du film, nous découvrons les descriptions de Jack sur sa situation personnelle, ses problèmes et ses pensées à travers sa conversation avec un inconnu, Verge. Un mélange grotesque de sophismes, d’apitoiement presque enfantin sur soi et d'explications détaillées sur les manœuvres dangereuses et difficiles de Jack.